Changement de mythologie?

«L'Adoration des bergers» de Georges de La Tour.
Musée du Louvre.

La désaffection à l'égard des pratiques religieuses semble s'être encore accrue au Québec si j'en crois un témoignage entendu à la radio cette semaine.
Ce symptôme d'abord: il était de tradition au Québec de placer une crèche au pied de l'arbre de Noël.
Or, non seulement il y a de moins en moins de gens qui font un arbre de Noël (il faut dire que le chiffre des naissances s'étant réduit considérablement depuis les années soixante, il reste très peu d'enfants pour en faire la demande au sein des familles), mais ceux qui en font ne ressentent plus, dans leur majorité, le besoin de lui ajouter une crèche.
Cerise sur le gâteau, le commerce s'en mêle: selon ce témoignage radiophonique, une famille du Saguenay qui désirait cette année placer une crèche au pied de son arbre de Noël n'a pu trouver aucun personnage de crèche en vente dans les magasins et boutiques de toute la région, malgré des recherches intenses.
Si le commerce n'en offre pas, la demande doit être, pour le moins, anémique.
Conséquences des excès impériaux et fanatiques de l'Église catholique romaine au Québec, de sa soumission à l'autorité royale sous la Nouvelle-France et de sa collaboration de tous les instants avec les conquérants britanniques depuis la Conquête?
Je le crois volontiers.
En outre, selon mes constatations, les jeunes Québécois (sinon leurs parents) ne connaissent plus rien de la mythologie chrétienne et très peu d'entre eux sauraient reconnaître les personnages du tableau de La Tour ci-dessus (lequel d'entre eux, d'ailleurs, y reconnaîtrait un tableau de La Tour?).
La désaffection à l'égard de la religion s'accroîtra encore.
Cela ne serait pas pour me déplaire si cela ne signifiait pas aussi une désaffection à l'égard de la culture occidentale, hélas soumise par la terreur au christianisme et à ses sbires depuis plus de 2 000 ans.