Le personnage principal de cette note est le poète Charles d'Orléans et les trois images ci-dessus sont là pour vous le présenter comme il était.
C'était un haut personnage royal, petit-fils de roi (Charles V de France) et père de roi (Louis XII).
Il est représenté dans ces images empruntées aux « Très Riches heures du duc de Berry » (ce dernier étant son grand-oncle) lors de son deuxième mariage, celui avec Bonne d'Armagnac.
Ce mariage s'étant déroulé en avril (1410), il illustre le mois d'avril des « Très Riches Heures »
Charles d'Orléans vivait à l'époque de la Guerre de Cent ans et, capturé lors de la défaite d'Azincourt, il resta 25 ans prisonnier en Angleterre.
Heureusement peut-être, car c'est ainsi qu'il est devenu poète plutôt que de devoir jouer le vain rôle de prince et de duc.
À mon avis, ce que vous voyez ci-haut est son plus beau portrait, avec son beau chapeau rouge à plumes et son grand manteau bleu de France (voyez la 3e image qui est un agrandissement), celui qu'on ne nous présente jamais quand on fait des recherches d'images en tapant Charles d'Orléans sur Google (faites-le pour voir : peut-être que maintenant que je l'ai publié on vous le présentera).
S'il est là c'est parce que c'est aujourd'hui l'anniversaire de sa mort (1465) et parce que je vais vous présenter de lui un rondel qui est l'un des premiers poèmes que j'ai lus dans ma vie.
Premier, parce que c'était effectivement le premier poème de cette anthologie que j'avais échangée contre un microscope jouet dont je vous ai déjà parlé (ici).
Le voici, d'abord en français moderne, puis en ancien français, la langue dans laquelle le poème a été effectivement écrit.
Français moderne :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie:
«Le temps a laissé son manteau!
De vent, de froidure et de pluie».
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau
Le temps a laissé son manteau.
Ancien français :
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie
De souleil luisant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante, ou crie:
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.
Riviere, fontaine et ruisseau,
Portent, en livrée jolie,
Goutes d'argent d'orfaverie,
Chascun s'abille de nouveau.
Le temps a laissié son manteau.
Ce rondel (trois strophes sur deux rimes avec répétition du premier vers du poème dans la 2e et la 3e strophes (il sert de dernier vers du poème dans la 3e) et répétition du 2e vers à la fin de la 2e strophe) s'intitule habituellement « Le Printemps », saison que, j'en suis sûr, nous désirons en majorité voir arriver maintenant que les Fêtes sont presque terminées (il ne reste que « Les Rois », ce qui convient très bien comme fête à notre poète).
J'ajoute que dans le rondel en ancien français j'aime particulièrement les mots « brouderies » et « souleil », et je me demande si « goutes » et « s'abille » ne sont pas permis maintenant par la réforme de l'orthographe, auquel cas nous pourrions, par-dessus les siècles, renouer avec la langue de nos ancêtres et de Charles d'Orléans.
C'était un haut personnage royal, petit-fils de roi (Charles V de France) et père de roi (Louis XII).
Il est représenté dans ces images empruntées aux « Très Riches heures du duc de Berry » (ce dernier étant son grand-oncle) lors de son deuxième mariage, celui avec Bonne d'Armagnac.
Ce mariage s'étant déroulé en avril (1410), il illustre le mois d'avril des « Très Riches Heures »
Charles d'Orléans vivait à l'époque de la Guerre de Cent ans et, capturé lors de la défaite d'Azincourt, il resta 25 ans prisonnier en Angleterre.
Heureusement peut-être, car c'est ainsi qu'il est devenu poète plutôt que de devoir jouer le vain rôle de prince et de duc.
À mon avis, ce que vous voyez ci-haut est son plus beau portrait, avec son beau chapeau rouge à plumes et son grand manteau bleu de France (voyez la 3e image qui est un agrandissement), celui qu'on ne nous présente jamais quand on fait des recherches d'images en tapant Charles d'Orléans sur Google (faites-le pour voir : peut-être que maintenant que je l'ai publié on vous le présentera).
S'il est là c'est parce que c'est aujourd'hui l'anniversaire de sa mort (1465) et parce que je vais vous présenter de lui un rondel qui est l'un des premiers poèmes que j'ai lus dans ma vie.
Premier, parce que c'était effectivement le premier poème de cette anthologie que j'avais échangée contre un microscope jouet dont je vous ai déjà parlé (ici).
Le voici, d'abord en français moderne, puis en ancien français, la langue dans laquelle le poème a été effectivement écrit.
Français moderne :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie:
«Le temps a laissé son manteau!
De vent, de froidure et de pluie».
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau
Le temps a laissé son manteau.
Ancien français :
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie
De souleil luisant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante, ou crie:
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.
Riviere, fontaine et ruisseau,
Portent, en livrée jolie,
Goutes d'argent d'orfaverie,
Chascun s'abille de nouveau.
Le temps a laissié son manteau.
Ce rondel (trois strophes sur deux rimes avec répétition du premier vers du poème dans la 2e et la 3e strophes (il sert de dernier vers du poème dans la 3e) et répétition du 2e vers à la fin de la 2e strophe) s'intitule habituellement « Le Printemps », saison que, j'en suis sûr, nous désirons en majorité voir arriver maintenant que les Fêtes sont presque terminées (il ne reste que « Les Rois », ce qui convient très bien comme fête à notre poète).
J'ajoute que dans le rondel en ancien français j'aime particulièrement les mots « brouderies » et « souleil », et je me demande si « goutes » et « s'abille » ne sont pas permis maintenant par la réforme de l'orthographe, auquel cas nous pourrions, par-dessus les siècles, renouer avec la langue de nos ancêtres et de Charles d'Orléans.
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