Aujourd'hui, en 1855, un autre poète, amant de la langue et de la culture allemandes (il a traduit le Faust de Goethe et d'innombrables poèmes des poètes romantiques allemands dont Henrich Heine, voir billet précédent), Gérard de Nerval, s'est suicidé à Paris.
J'ai déjà cité dans ce blogue un ou deux vers du sonnet «Vers dorés», dédié à Pythagore, un des inventeurs du concept du «Nombre d'or» et qui a lui-même écrit des «Vers d'or» qui sont un peu les commandements du paganisme.
(Étant Grec et par conséquent rationnel -certains Grecs l'étaient en son temps- il n'a pas prétendu que ces commandements lui avaient été dictés par un dieu et il n'est donc pas coupable d'avoir fondé une religion)
Je vous présente ce sonnet de Nerval qui plaide pour l'égalité et la dignité de tous les êtres, pas seulement des humains:
VERS DORÉSEh quoi ! tout est sensible !
Pythagore.
Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l’univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant:
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose;
Un mystère d’amour dans le métal repose;
«Tout est sensible ! » Et tout sur ton être est[puissant.
Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t’épie:
À la matière même un verbe est attaché…
Ne le fais pas servir à quelque usage impie!
Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché;
Et comme un œil naissant couvert par ses[paupières,Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres!
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