dimanche 10 janvier 2010

L'art choquant de nos siècles mécréants

Crédit photo: L. NEAL/AFP
(le diaporama dont la photo fait partie est ici)

Ce qui est présenté ci-dessus à la National Portrait Gallery de Londres ce n'est pas une photo, c'est un tableau.
Et ce tableau, comme vous le voyez, présente deux des héritiers éventuels du trône britannique (et canadien et autres royaumes de Sa Majesté actuelle).
On peut voir sur le vif le rôle que les grands de ce monde faisaient jouer à l'art dans le passé: celui de servir à leur propre divinisation.
On s'en aperçoit aujourd'hui car ce ne sont plus les peintres de génie qui sont obligés de s'en charger mais quelques tâcherons qui ne se sont pas encore avisés de la révolution de l'art depuis le 19e siècle («L'art d'aujourd'hui n'est plus de l'art», répètent ces tâcherons et leurs admirateurs).
D'ailleurs les peintres de génie ne présentent pas les têtes couronnées ou bientôt couronnées comme celles-ci ou comme les adorateurs de celles-ci le désireraient.
On l'a bien vu lorsque le gouvernement du Canada a commandé un portrait de la reine Élizabeth II (en compagnie du duc d'Édimbourg) à Jean-Paul Lemieux: scandale chez les loyaux sujets canadiens de Sa Majesté (un peintre québécois pour représenter et pour représenter ainsi l'image sacrée?) et Sa Majesté elle-même n'a pas «été amusée», selon l'expression de son ancêtre Victoria I.
Quoi, un peintre qui présente les choses comme il est, lui, et non comme Sa Majesté et ses loyaux sujets les voudraient?
Shocking!
(Le gouvernement canadien est si peu désireux de montrer ce portrait qu'il est introuvable sur la Toile: je ne puis vous le présenter. Pourtant si
Élizabeth II survit dans l'art, ce sera seulement grâce à ce tableau et non grâce aux tableaux que peignent d'elle, et de ses héritiers et de ses parents, ses peintres de cour. On me dit que vous pourriez voir le tableau dans la salle de bal de Rideau Hall. Savez-vous faire la révérence et danser?).

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