J'ai eu l'intention, hier soir, de vous parler du sultan ottoman Soliman, comme nous l'appelons en Occident, ou Süleyman, nom sous lequel le connaissent les Turcs.
Je voulais vous dire que, pour diverses raisons et à tort ou à raison, c'était le seul sultan ottoman qu'on sentait (un peu) moins étranger à notre culture que ses prédécesseurs et ses successeurs.
Mais je suis tombé sur ces dessins que vous voyez ci-dessus.
Et j'ai décidé ce matin, avant de partir au gym, comme tous les dimanches, de vous présenter plutôt ceux-ci.
Ce sont de magnifiques représentants de l'art calligraphique musulman, et particulièrement turc.
Ils représentent tous trois la « tuğra » de Soliman le Magnifique.
Une « tuğra » est à la fois une signature et autre chose.
Celle qu'il y a là-haut en trois exemplaires signifie (je pense que c'est en turc mais le mot « bin », dont je sais qu'il signifie « fils » en arabe, me fait douter, c'est peut-être en arabe): « Süleyman Han bin Selim muzaffer daima ». En français, « Soliman Khan fils de Sélim victorieux à jamais ».
Ce que j'ai lu à propos de la « tuğra » me donne à penser que c'est un peu la même chose que ce que la chancellerie et les sujets des derniers empereurs romains -en même temps que premiers empereurs byzantins, ceux qui, parmi ceux-ci, parlaient encore latin-, appelaient « manu divina », la « main divine ».
Plus précisément « par la main divine ».
Cette « main » se voyait attribuer l'épithète « divine » malgré le fait que ces empereurs étaient chrétiens et, donc, n'étaient plus des dieux comme les empereurs romains avant Constantin.
Mais, avec la bénédiction des autorités chrétiennes, déjà, à l'époque, entièrement soumises au pouvoir des dictateurs pourvu que ceux-ci se prétendent chrétiens, ces empereurs se prévalaient encore du titre de « divin » et, au fond d'eux-mêmes, se croyaient d'essence divine (comme tous les dictateurs et monarques absolus).
Leur « main » aussi, c'est-à-dire les quelques mots accompagnés de leur nom qu'ils traçaient sur les documents et proclamations qu'ils daignaient adresser à leurs sujets, était « divine », « manu divina ». Ce nom et ces mots étaient écrits « par la main divine », originaient de la « main divine ».
Je crois que la « tuğra » était aussi un peu cela.
Et c'est la raison pour laquelle je voulais surtout vous présenter celle de Soliman.
Je vous reparlerai un jour de ce sultan (j'ai entrevu la mosquée -la Süleymaniye- près de laquelle se trouve son tombeau à Istanbul, ainsi que celui de sa femme, la sultane Roxelane, la seule sultane ottomane de plein titre qu'il y ait eu pendant plus d'un demi-millénaire).
Je voulais vous dire que, pour diverses raisons et à tort ou à raison, c'était le seul sultan ottoman qu'on sentait (un peu) moins étranger à notre culture que ses prédécesseurs et ses successeurs.
Mais je suis tombé sur ces dessins que vous voyez ci-dessus.
Et j'ai décidé ce matin, avant de partir au gym, comme tous les dimanches, de vous présenter plutôt ceux-ci.
Ce sont de magnifiques représentants de l'art calligraphique musulman, et particulièrement turc.
Ils représentent tous trois la « tuğra » de Soliman le Magnifique.
Une « tuğra » est à la fois une signature et autre chose.
Celle qu'il y a là-haut en trois exemplaires signifie (je pense que c'est en turc mais le mot « bin », dont je sais qu'il signifie « fils » en arabe, me fait douter, c'est peut-être en arabe): « Süleyman Han bin Selim muzaffer daima ». En français, « Soliman Khan fils de Sélim victorieux à jamais ».
Ce que j'ai lu à propos de la « tuğra » me donne à penser que c'est un peu la même chose que ce que la chancellerie et les sujets des derniers empereurs romains -en même temps que premiers empereurs byzantins, ceux qui, parmi ceux-ci, parlaient encore latin-, appelaient « manu divina », la « main divine ».
Plus précisément « par la main divine ».
Cette « main » se voyait attribuer l'épithète « divine » malgré le fait que ces empereurs étaient chrétiens et, donc, n'étaient plus des dieux comme les empereurs romains avant Constantin.
Mais, avec la bénédiction des autorités chrétiennes, déjà, à l'époque, entièrement soumises au pouvoir des dictateurs pourvu que ceux-ci se prétendent chrétiens, ces empereurs se prévalaient encore du titre de « divin » et, au fond d'eux-mêmes, se croyaient d'essence divine (comme tous les dictateurs et monarques absolus).
Leur « main » aussi, c'est-à-dire les quelques mots accompagnés de leur nom qu'ils traçaient sur les documents et proclamations qu'ils daignaient adresser à leurs sujets, était « divine », « manu divina ». Ce nom et ces mots étaient écrits « par la main divine », originaient de la « main divine ».
Je crois que la « tuğra » était aussi un peu cela.
Et c'est la raison pour laquelle je voulais surtout vous présenter celle de Soliman.
Je vous reparlerai un jour de ce sultan (j'ai entrevu la mosquée -la Süleymaniye- près de laquelle se trouve son tombeau à Istanbul, ainsi que celui de sa femme, la sultane Roxelane, la seule sultane ottomane de plein titre qu'il y ait eu pendant plus d'un demi-millénaire).
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