samedi 30 avril 2011

Température du 30 avril 2011 à Saguenay

Matin

Soir

Jour de la rhubarbe
11e jour du mois de floréal
dans le calendrier républicain français

Rhubarbe

Claude, successeur de Caligula

Date du jour dans le calendrier romain:

Saturni dies, pridie Kalendas Maias
anno MMDCCLXIV ab Urbe condita

(Samedi [
jour de Saturne], veille des calendes de mai
[mois de la déesse
Maïa]
année 2764 de la fondation de Rome)

Maïa
mère de Mercure et déesse du mois de mai

(amphore attique à figures rouges, vers 500 av.
notre ère)

La vie est brève. Demandez le divorce.

Crédit photo: Le Devoir

Cette photo illustre un article (ici) du « Devoir » intitulé « Le divorce, indice de santé économique ».
L'article porte sur le fait que la santé économique des États-Unis se rétablit actuellement puisque les couples se mettent à nouveau à recourir aux avocats pour demander un divorce, démarche qu'ils avaient suspendue pendant la crise économique à cause de la nécessité où ils se trouvaient d'économiser.
Je ne veux pas souligner à quel point les phrases de la publicité payée par l'avocate du premier plan sont représentatives de la société où nous vivons, sous l'influence de la société étasunienne: « La vie est brève. Obtenez le divorce. »
Puisqu'on est à New York vous lisez en réalité « Life's short. Get a divorce. »
Une si poétique (en français) première phrase gâchée par la seconde.
Non je veux seulement souligner le cynisme de l'avocate (regardez sur le panneau publicitaire les images qui accompagnent les phrases): son gagne-pain, c'est le malheur des gens.
Que, parfois, elle suscite elle-même pour son bien personnel.
Et pour le bien de l'économie de son pays car elle se pense sans doute patriote.
Les mots qui me viennent à l'esprit pour qualifier cette femme aux seins chirurgicalement gonflés commence justement tous par « P », comme patriote.
Est-ce abusif?

Repos

Le premier d'une série présentant les maximes désabusées et vraies (par conséquent?) du duc François de La Rochefoucauld où se concentre, selon moi, la sagesse de l'ancien monde.
Je transcris celle-ci afin d'en faire bénéficier les moteurs de recherche: «Quand on ne trouve pas son repos en soi-même, il est inutile de le chercher ailleurs.»

Fiançailles et mariage

Dans l'ouvrage dont vous voyez la page couverture ci-dessus («Ces Impossibles Français»), parmi d'autres caractéristiques ethnologiques (parfois très comiques) qu'il observe chez les Français depuis plus de 30 ans qu'il est, à Paris, le correspondant du journal «La Presse», Louis-Bernard Robitaille en rapporte une qui me semble à la fois curieuse et pleine de sens:

[...] dans les dîners on ne sépare JAMAIS les fiancés, ni les couples mariés depuis moins d'un an. Passé ce délai on les éloigne. Ce qui paraît avisé.


Je vous en rapporte d'autres dès que ma femme me les signalera.
En attendant la question posée par la photo et l'article ci-dessous (il est ici) a peut-être quelque chose à voir:

Sceptre et pouvoir

Ce n'est pas insignifiant que l'un des symboles du pouvoir ait été dans le passé un sceptre, ou qu'il existe quelque chose comme des bâtons de maréchal ou des épées d'académicien ou des crosses d'évêques (portât-elle un crucifié).
C'est le phallus qui est en cause dans le pouvoir, et non contents d'en tenir un symbole, quelle qu'en soit la forme, ceux qui en exercent un quelconque croient qu'ils ont le réel.
Ils ne sont pas les seuls à croire qu'ils le possèdent et beaucoup de personnes croient qu'elles éprouveront des sensations inouïes en leur laissant l'utiliser sur elles.
L'article de Slate.fr auquel conduit ce chapeau ci-dessus (ici) est trop restrictif à mon avis car il définit les politiciens comme seuls possesseurs du pouvoir.
En réalité, tous ceux qui croient réussir dans un domaine quelconque (champions sportifs, lauréats de prix littéraires ou artistiques, écrivains ou cinéastes à succès, inventeurs glorieux, financiers riches, mécènes, actrices et acteurs, prêtres, etc.) ou qui ont été généreusement dotés par la Nature sont possesseurs du pouvoir, se croient détenteurs du phallus et sont «infidèles», pour employer les termes de l'article.

Ainsi va la vie!

vendredi 29 avril 2011

Température du 29 avril 2011 à Saguenay

Matin

Soir


Jour du râteau
10e jour du mois de floréal
dans le calendrier républicain français

Râteau

Claude, successeur de Caligula

Date du jour dans le calendrier romain:

Veneris dies, ante diem tertium
Kalendas Maias
anno MMDCCLXIV ab Urbe condita

(Vendredi [
jour de Vénus], 3e jour avant
les calendes de mai
[mois de la déesse
Maïa]
année 2764 de la fondation de Rome)

Maïa
mère de Mercure et déesse du mois de mai

(amphore attique à figures rouges, vers 500 av.
notre ère)

Superman enfin Terrien

Enfin quelques créateurs étasuniens de superhéros commencent à prendre conscience qu'il existe d'autres pays sur la Terre que les U.S.A., et que les États-Unis, loin d'être un résumé ou l'essentiel de ce qui existe sur notre planète, comme le croit la majorité des Étasuniens, n'en sont, très souvent, depuis longtemps mais particulièrement depuis l'horrible George W. Bush, que la lie ou, sinon, une province de la lointaine Amérique, continent isolé de l'immense masse de tous les autres.
Superman désire renoncer à la nationalité étasunienne.

«Je suis fatigué de voir mes actions interprétées comme des instruments de la politique américaine», explique Superman dans une case du n°900 d'Action Comic.

Et il déclare cela devant l'Assemblée générale des Nations-Unis.
Encore faudrait-il qu'il change de couleurs de costume et de langue. Ou, du moins. qu'il adopte d'autres langues et connaisse d'autres mœurs que celles des États-Unis pour que, enfant de la planète Krypton immigré (ou réfugié) sur la Terre, il devienne un véritable Terrien.
La réaction de la droite étasunienne est significative (vous vous trompez si vous croyez qu'elle est en faveur, elle est tellement à droite, tellement «religieuse», tellement nationaliste, dans le mauvais sens du terme, que
George W. Bush y passe pour un gauchiste presque athée).
(L'article de Slate.fr est ici)
.

Princesse, une simple profession du monde du divertissement

Je n'ai pas lu l'article dont vous voyez le chapeau* ci-dessus (si vous voulez le faire à ma place et me le résumer en commentaire -si cela vous chante- il est ici) mais le titre est tellement en accord avec ce que je pense que je vous le présente.
«Profession princesse»: il n'est pas question de pouvoir, il n'est pas question d'autorité, il est question de divertissement, comme au cinéma ou comme dans les représentations de comédies musicales (pas nécessairement «comiques» ces «comédies», n'est-ce pas?).
Devant les cérémonies de la monarchie britannique, on est devant un autre type de représentation, que je ne saurais nommer mais qui n'est pas de la réalité, seulement de la représentation.
Disons que les représentations royales britanniques sont mieux mises en scènes que les chiches représentations royales des pays scandinaves ou de la Belgique, voire de l'Espagne, par exemple, parce que le public britannique est ce qu'on appelle un «bon public», c'est-à-dire un public tout prêt à y «croire» (et qui y croit dans sa majorité) alors que les autres publics sont trop sceptiques ou désabusés.
Ou qu'ils respectent la «distanciation» brechtienne face à ces spectacles?

* Chapeau, c'est bien le mot qui convient pour une représentation royale britannique, ne trouvez-vous pas? Cet accessoire y sévit d'habitude endémiquement.

Bedaine

Moi qui n'aime pas le liquide qui naît du houblon (ou alors seulement un verre par une caniculaire journée d'été), je suis comblé d'aise par cette photo qui en souligne les méfaits sur ceux qui en exagèrent la consommation.
Je vous la présente comme antipublicité avant l'été qui vient bientôt car cette «bedaine», avec son gros œil vide de cyclope, est, pour moi, l'un des nouveaux visages de la mort.
(Si je goûte une bière vraiment bonne au cours de la prochaine canicule, je vous en signalerai le nom mais d'avance je suis assuré qu'elle n'aura pas été brassée par les brasseries qui tiennent le haut du pavé dans l'un ou l'autre des pays du monde et sont propriétaires d'équipes sportives).

jeudi 28 avril 2011

Hyacinthe

Ce tableau représente « La Naissance de Vénus » et il est du peintre expressionniste allemand Lovis Corinth.
Il apparaît ici parce que c'est le jour de l'hyacinthe selon le calendrier républicain français (9 floréal : voir billet précédent).
Et que j'ai voulu vous présenter un poème comportant le mot « hyacinthe ».
C'est le poème de Mallarmé qui commence par « Mes bouquins refermés... » qui s'est présenté à mon esprit, parce qu'il contient le mot « hyacinthe » mais non pas comme désignant une fleur, mais la couleur de la gloire.
Et que ce poème comprend aussi le nom « Paphos » qui est la ville de l'île de Chypre près de laquelle est née Vénus, « de l'écume de la mer », ce qui est un sperme comme un autre, ne trouvez-vous pas?
D'où le tableau de Corinth (j'aurais pu mettre celui de Botticelli ou celui de Bouguereau, ou je ne sais, mais ils sont partout, alors que celui de Corinth, il n'est nulle part).
(Remarquez qu'au lieu de la naissance de Vénus, j'aurais pu évoquer les amours d'Apollon et d'Hyacinthe, mais à quoi bon risquer les anathèmes du pape allemand qui, par éducation nazie, déteste, comme vous le savez, les amours homosexuelles et les triangles roses).
Mais maintenant que vous connaissez l'histoire de la présentation du tableau de Corinth, voici le poème de Mallarmé qui est, selon moi, paradoxalement le sonnet de l'amour de l'absence, l'absence de la réalité qui permet à la littérature de créer des images d'une plus grande splendeur et de ressentir des émotions vives d'une vie incompatible avec la vie réelle*.


Mes bouquins refermés...

Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos, 

Il m'amuse d'élire avec le seul génie

Une ruine, par mille écumes bénie

Sous l'hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux.

Coure le froid avec ses silences de faux,

Je n'y hululerai pas de vide nénie

Si ce très blanc ébat au ras du sol dénie

À tout site l'honneur du paysage faux.

Ma faim qui d'aucuns fruits ici ne se régale 

Trouve en leur docte manque une saveur égale : 

Qu'un éclate de chair humain et parfumant !

Le pied sur quelque guivre où notre amour tisonne

Je pense plus longtemps peut-être éperdument

À l'autre, au sein brûlé d'une antique amazone.
 


* Permettez-moi de ne pas parler de son « éclatante » sensualité.

Température du 28 avril 2011 à Saguenay

Matin

Soir

Jour de l'hyacinthe
9e jour du mois de floréal
dans le calendrier républicain français

Hyacinthe

Claude, successeur de Caligula

Date du jour dans le calendrier romain:

Jovis dies, ante diem quartum
Kalendas Maias
anno MMDCCLXIV ab Urbe condita

(Jeudi [
jour de Jupiter], 4e jour avant
les calendes de mai
[mois de la déesse
Maïa]
année 2764 de la fondation de Rome)

Maïa
mère de Mercure et déesse du mois de mai

(amphore attique à figures rouges, v. 500 av.
)

Exécutions royales

À l'occasion du mariage princier de demain, vendredi 29 avril, à Londres, permettez-moi de vous présenter la photo d'une plaque fichée dans le gazon de la Tour de Londres, énumérant les personnes de qualité qui y ont été exécutées sur l'ordre de l'un ou l'autre des Tudors qui ont régné sur l'Angleterre au 16e siècle.
On lit d'abord: «Sur ce site était dressé un échafaud où furent exécuté(e)s» :

Les victimes d'Henry VIII Tudor d'abord :

1. Sa deuxième épouse, la reine Anne Boleyn, mère d'Élizabeth I d'Angleterre ;
2. Sa cousine, la comtesse de Salisbury, Margaret Plantagenêt, catholique, qui avait davantage de droits au trône d'Angleterre que lui-même (ses descendants sont donc les véritables souverains d'Angleterre, ceux qui règnent depuis sont, en droit, des usurpateurs) ;
3. Sa cinquième épouse, la reine Catherine Howard ;
4. La cousine et belle-sœur de la reine Anne Boleyn et cousine de la reine Catherine Howard, Jane Boleyn, vicomtesse de Rochford ;

Une victime de la reine Mary I Tudor, fille aînée d'Henry VIII (et de Catherine d'Aragon) :
La reine Jane I (Grey) ;


Une victime de la reine Élizabeth I Tudor, fille cadette d'Henry VIII (et d'Anne Boleyn) :

Robert Devereux, comte d'Essex.

Le Lord Hastings (page en anglais au bout de ce lien) qui arrive en dernier dans la liste fut, pour sa part, victime de Richard III, frère d'Édouard IV, parce qu'il avait tenté de protéger les fils de celui-ci contre les entreprises meurtrières de leur oncle.
Les dynasties anglaises sont très dangereuses pour les épouses, surtout si on pense, en plus de celui des reines et dames nobles ci-dessus, au destin récent de la princesse Diana.
Verrons-nous un autre nom s'ajouter à la liste bientôt?
Suspense ...

Regards assurés

Que les exhibitionnistes et les plaisantins se le tiennent pour dit: il y aura toujours quelqu'un pour vous voir et vous observer.
Dissimulez bien ce que vous ne désirez pas faire voir.

Sanguine, joli fruit

Jacques Prévert, donc, dont je vous ai dit ici que je m'ennuyais de lui.
À vrai dire pas tellement de lui que de ses poèmes, que j'ai enseignés à plusieurs reprises dans le cours de ma carrière.
Et voici celui que j'ai enseigné le plus, «Sanguine» qui a été mis en musique par Joseph Kosma.
Je vous en présente l'interprétation d'Yves Montand, suivie des paroles, c'est-à-dire du poème lui-même.
Comme sensualité, c'est le plus grand poème de la langue française:

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Sanguine

La fermeture éclair a glissé sur tes reins
et tout l’orage heureux de ton corps amoureux
au beau milieu de l’ombre
a éclaté soudain
Et ta robe en tombant sur le parquet ciré
n’a pas fait plus de bruit
qu’une écorce d’orange tombant sur un tapis
Mais sous nos pieds
ses petits boutons de nacre craquaient comme des pépins

Sanguine
joli fruit

la pointe de ton sein
a tracé une nouvelle ligne de chance
dans le creux de ma main

Sanguine
joli fruit

Soleil de nuit.

mercredi 27 avril 2011

Température du 27 avril 2011 à Saguenay

Matin

Soir

Jour du champignon
8e jour du mois de floréal
dans le calendrier républicain français

Champignon

Claude, successeur de Caligula

Date du jour dans le calendrier romain:

Mercurii dies, ante diem quintum
Kalendas Maias
anno MMDCCLXIV ab Urbe condita

(Mercredi [
jour de Mercure], 5e jour avant
les calendes de mai
[mois de la déesse
Maïa]
année 2764 de la fondation de Rome)

Maïa
mère de Mercure et déesse du mois de mai

(amphore attique à figures rouges, v. 500 av.
)

Poil au village

«Poil» existe vraiment. C'est un village de Bourgogne (on ne fait pas mention de vignes).
Il doit son nom aux aléas de l'évolution phonétique des noms.
Sous les Romains il s'appelait «Pictia», au Moyen Âge «Poiz» et de nos jours il s'appelle, donc, «Poil».
Les habitants s'appellent, quant à eux, «Pictiens», ou «Pixiens» (si on veut conserver la trace de l'origine latine du nom de leur village, ou conserver son sérieux) ou encore «Poilus», pour faire moderne et rire un peu.
L'une des maximes favorites des habitants: «Ah! qu'il fait bon vivre à Poil!»
Quand il ne fait pas trop froid.
Mais fait-il jamais froid, vraiment froid, en France (c'est un Québécois qui pose la question)?
Jusqu'à se les geler? Même vêtus de leur poil?

Une cathédrale vue de haut

Je voulais vous présenter la cathédrale Saint-Patrick à New York pour Pâques.
Pourquoi ?
À cause de « Pâques à New York » de Blaise Cendrars que je ne peux pas vous présenter chaque année (je vous l'ai déjà présenté ici).
À cause, aussi, du lien qui existe dans mon esprit entre New York et Pâques.
Car, dans ma jeunesse, chaque année, aux nouvelles radiophoniques, on parlait des chapeaux extravagants que portaient les New-Yorkaises, dans la 5e Avenue, à l'occasion de Pâques.
(Pour se rendre à la messe ou dans une quelconque cérémonie religieuse d'une quelconque religion chrétienne car le chapeau était exigé pour les femmes à l'époque dans les églises et autres temples, Dieu sait pour quelle raison : sans doute jugeait-on, comme les Juifs et les Musulmans, avec lesquels les Chrétiens partagent l'origine de leur religion, que les cheveux des femmes contenaient quelque chose de diabolique qui pouvait damner les hommes, ce que je suis bien tenté de croire).
Dans cette photo la cathédrale est vue du sommet du bâtiment le plus haut du Rockefeller Center (page en anglais au bout de ce lien), en abrégé anglais, avec un jeu de mot, le « Top of the Rock » (page en anglais au bout de ce lien).
(On peut lire « Top of the Rock » à la fois comme le « sommet du Rockefeller Center » et comme le « sommet du rocher ». Désopilant, non ?)
Je vous la présente enfin parce que, comme vous le constatez, la cathédrale, quoique d'architecture gothique, ne comporte aucun arc-boutant, ce qui est assez étonnant pour une cathédrale gothique.
L'explication ? Les cathédrales gothiques d'Amérique du Nord (au Québec aussi) ont toutes été construites aux 19e et au 20e siècles, et on savait, en ces siècles, construire des hauts murs qui tiennent sans recourir aux arc-boutants.
C'est la raison pour laquelle on peut aussi construire des tours et des gratte-ciels plus hauts que les cathédrales, d'où l'on peut voir celles-ci, comme ici, de haut.

Corps de sport 1: corps de baseball

C'est une peinture corporelle dont tous les Nord-Américains reconnaîtront les éléments.
Cette dame s'est en effet servie de son corps pour y peindre tous les éléments familiers du baseball: sur un bras, le bâton (oui, les Québécois appellent cela «bâton» et puisqu'ils pratiquent ce sport et le connaissent, c'est véritablement le nom qu'il faut donner à cela selon moi), sur un sein la balle, la tête du joueur sur l'autre, le costume rayé à manche courte et décolleté, la casquette.
Je ne qualifierai pas l'air halluciné du visage du joueur face à la balle: peut-être craint-il de la recevoir en plein front.

mardi 26 avril 2011

Température du 26 avril 2011 à Saguenay

Matin

Soir

Jour du muguet
7e jour du mois de floréal
dans le calendrier républicain français

Muguet

Claude, successeur de Caligula

Date du jour dans le calendrier romain:

Martiis dies, ante diem sextum
Kalendas Maias
anno MMDCCLXIV ab Urbe condita

(Mardi [
jour de Mars], 6e jour avant
les calendes de mai
[mois de la déesse
Maïa]
année 2764 de la fondation de Rome)

Maïa
mère de Mercure et déesse du mois de mai

(amphore attique à figures rouges, v. 500 av.
)

Pattes d'éléphant

C'est la boutique de vêtements «Le Château», rue Sainte-Catherine ouest à Montréal.
En 1965 elle n'avait pas tout à fait cet aspect, mais c'était la première de la future chaîne de boutiques.
Peut-être même était-elle située à deux ou trois bâtiments de là.
Je l'ai retrouvée grâce à Google Street View.
(J'ai pu constater qu'elle est très près d'un «Apple Store» pas très original comparé à celui de New York et à celui du Louvre).
On pourrait dire que c'est l'une des premières boutiques à afficher une enseigne en français à Montréal en ce temps-là.
Était-ce le fruit des bombes du FLQ qui explosaient depuis deux ou trois ans déjà avant mon arrivée à Montréal?
Je ne sais pas.
Mais c'est là que j'allais acheter des vêtements à la mode.
C'est là que j'ai acheté mon premier pantalon «pattes d'éléphant» dont je n'ai gardé aucune photo.
J'avais vingt ans.

Ne pas s'en faire avec l'âge

Quand j'étais plus jeune, je ne comprenais pas du tout ce que pouvait signifier cette parole de Maurice Chevalier (que je retranscris pour les moteurs de recherche car elle est fort utile à faire connaître): «Vieillir: c'est très mauvais signe quand on oublie de reboutonner sa braguette après avoir pissé, mais c'est pire quand on oublie de la déboutonner avant.»
Je ne comprenais pas non plus quel naufrage et quelle détresse (parfois) elle décrivait.
Je le comprends mieux maintenant.
Si jeunesse savait (mais on sait que cela ne servirait à rien).
Mais peut-être, pour passer sans dommage à travers ce drame que constitue le vieil âge, vaut-il mieux suivre la philosophie de cette chanson dont je vous présente la vidéo (elle est tirée d'une comédie musicale et vous entendez quelques éléments du dialogue à la fin de la chanson) et les paroles.





Moi je ne m'en fais pas

En sortant du trente et quarante
Je ne possédais plus un radis
De l'héritage de ma tante
Tout autre que moi se serait dit
Je vais me faire sauter la cervelle
Me suicider d'un coup de couteau
M'empoisonner me fiche à l'eau
Enfin des morts bien naturelles
Mais voulant finir en beauté
Je me suis tué à répéter :

Dans la vie faut pas s'en faire
Moi je ne m'en fais pas
Toutes ces petites misères
Seront passagères
Tout ça s'arrangera
Je n'ai pas un caractère
A me faire du tracas
Croyez-moi sur terre
Faut jamais s'en faire
Moi je ne m'en fais pas

Je rentre à Paris mais mon notaire
M'annonce : votre père plein d'attention
Vous colle un conseil judiciaire
Et vingt-cinq louis par mois de pension
Et comme je ne vois plus personne
Dont vous puissiez être héritier
Faut travailler prendre un métier
C'est le conseil que je vous donne
Uniquement vous voudriez
Que je vole le pain d'un ouvrier

Dans la vie faut pas s'en faire
Moi je ne m'en fais pas
Ces petites misères
Seront passagères
Tout ça s'arrangera
Je n'ai pas un caractère
A me faire du tracas
Croyez-moi sur terre
Faut jamais s'en faire
Moi je ne m'en fais pas

Dans la vie faut pas s'en faire
Moi je ne m'en fais pas
Je n'ai pas un caractère
A me faire du tracas
Croyez-moi sur terre
Faut jamais s'en faire
Moi je ne m'en fais pas

L'ordre et le désordre

Un réverbère à droite et un graffiti représentant, dessiné sur l'arche d'un viaduc de la Coulée verte, peut-être patibulaire, Jacques Prévert, disant dans un phylactère: « Le désordre des êtres est dans l'ordre des choses ».
Je m'ennuie des poèmes de Prévert.
Voici donc, pour reprendre contact, « L'Ordre nouveau » où la vue du portrait bienveillant (et sénile et sûr de lui) de Pétain, -l'archétype de la plupart des veules dirigeants politiques actuels-, rend courage à un jeune SA nazi qui finit d'assassiner une jeune fille, sans doute juive :

L’ordre nouveau

Le soleil gît sur le sol
Litre de vin rouge brisé
Une maison comme un ivrogne
Sur le pavé s'est écroulée
Et sous son porche encore debout
Une jeune fille est allongée
Un homme à genoux près d'elle
Est en train de l'achever
Dans la plaie où remue le fer
Le cœur ne cesse de saigner
Et l'homme pousse un cri de guerre
Comme un absurde cri de paon
Et son cri se perd dans la nuit
Hors la vie hors du temps
Et l'homme au visage de poussière
L'homme perdu et abîmé
Se redresse et crie « Heil Hitler ! »
D'une voix désespérée
En face de lui dans les débris
D'une boutique calcinée
Le portrait d'un vieillard blême
Le regarde avec bonté
Sur sa manche des étoiles brillent
D'autres aussi sur son képi
Comme les étoiles brillent à Noël
Sur les sapins pour les petits
Et l'homme des sections d'assaut
Devant le merveilleux chromo
Soudain se retrouve en famille
Au cœur même de l'ordre nouveau
Et remet son poignard dans sa gaine
Et s'en va tout droit devant lui
Automate de l'Europe nouvelle
Détraqué par le mal du pays
Adieu adieu Lily Marlène
Et son pas et son chant s'éloignent dans la nuit
Et le portrait du vieillard blême
Au milieu des décombres
Reste seul et sourit
Tranquille dans la pénombre
Sénile et sûr de lui.

lundi 25 avril 2011

Température du 25 avril 2011 à Saguenay

Matin

Soir

Jour de l'ancolie
6e jour du mois de floréal
dans le calendrier républicain français

Ancolie

Claude, successeur de Caligula

Date du jour dans le calendrier romain:

Lunæ dies, ante diem septimum
Kalendas Maias
anno MMDCCLXIV ab Urbe condita

(Lundi [
jour de la Lune], 7e jour avant
les calendes de mai
[mois de la déesse
Maïa]
année 2764 de la fondation de Rome)

Maïa
mère de Mercure et déesse du mois de mai

(amphore attique à figures rouges, v. 500 av.
)

Deux ancolies

Ce 6 floréal est le jour de l'ancolie selon le calendrier révolutionnaire français (voir billet suivant).
Voici donc un poème de Francis Jammes, bien oublié me semble-t-il et dont on ne souvient que pour son poème « Je vous salue Marie », mis en musique par Brassens (même musique que pour « Il n'y a pas d'amour heureux » d'Aragon).
Qu'importe, voici son poème sur deux ancolies bleues puisque c'est le jour d'icelles (si vous permettez ce médiévisme) :

Deux ancolies ...

Deux ancolies se balançaient sur la colline.

Et l’ancolie disait à sa sœur l’ancolie:

Je tremble devant toi et demeure confuse.

Et l’autre répondait: si dans la roche qu’use

l’eau, goutte à goutte, si je me mire, je vois

que je tremble, et je suis confuse comme toi.

Le vent de plus en plus les berçait toutes deux,

les emplissait d’amour et mêlait leurs cœurs bleus.

La consolation du malheur dans le malheur

Avec une telle certitude, on ne peut que se féliciter d'être misanthrope et que songer à le devenir instamment si on ne l'est pas déjà.
Montherlant est un révélateur comme seuls le malheur et la fatalité d'amours qu'il se condamnait peut-être d'éprouver permettent de l'être.