vendredi 31 juillet 2009

Température du 31 juillet 2009 à Saguenay

Matin-------------------------------------------Après-midi

Un Cartouche de Québec avec un petit moulin à vent


Comme je l'ai dit hier, je suis passionné par les cartes ces temps-ci, et surtout par ce que les géographes ajoutent aux cartes.
Comme ce cartouche qui présente une vue de la ville de Québec en 1688 par Franquelin et qui me fascine.
Les bâtiments blancs avec un toit bleu, couleurs du futur drapeau du Québec, et, dans le fond, à gauche, tout petit, un moulin à vent qui doit être où se trouve aujourd'hui la Citadelle construite par les Anglais sur les plans de Vauban.
Vous allez devoir cliquez l'image pour voir un peu mieux ce moulin.
Mais les autres éléments de la gravure sont charmants aussi, car on y reconnaît des bâtiments qui ont la même apparence aujourd'hui (palais épiscopal, tour de la cathédrale, etc.) malgré les bombardements anglais, ceux de Phips en 1690 (deux ans après le dessin du cartouche) et, plus tard, en 1759, ceux de Wolfe, destructeurs et terroristes et inutiles comme les bombardements de Dresde et de Coventry, tous deux actes gratuits de barbarie dont les peuples d'origine germanique sont friands.
Voilà à quoi devait ressembler ce si pacifique petit moulin de 1688 puisqu'il est présenté comme un moulin à vent de la Nouvelle-France et a été dessiné par Lewis Carter sur lequel je suis incapable de trouver des informations:

Liberté relative!


jeudi 30 juillet 2009

Température du 30 juillet 2009 à Saguenay

Matin-------------------------------------------Après-midi

L'Est est en haut de la carte au Moyen Âge

Je suis passionné par les cartes géographiques ces temps-ci. Ce qui me permet d'apprendre beaucoup de choses.
Ainsi, comme moi, vous ignoriez sans doute qu'au Moyen Âge quand on représentait le monde c'était non pas le nord qu'on plaçait au haut de la carte mais l'est. Le nord lui était à gauche (et, naturellement, le sud à droite et l'ouest en bas).
Peut-être parce que l'Orient est la terre d'origine du Christ (il l'est en tous cas de tous les fondateurs de religions, prophètes et Dieux, à l'exception de ceux d'Amérique).
Voyez cette carte tirée d'un manuscrit enluminé médiéval où l'on présente les continents du monde.
Sur chacun des continents est représenté le fils de Noé auquel celui-ci l'aurait attribué.

(Cliquez l'image pour mieux la voir)

L'Asie (ou Orient) en haut a été attribuée à Sem (ancêtre des peuples sémitiques); l'Europe (ou Occident) en bas à gauche a été attribuée à Japhet et l'Afrique en bas à droite à Cham*.
Cette carte est du 15e siècle, est attribuée à Simon Marmion et est conservée à la Bibliothèque Royale de Belgique (site officiel ici).

* Ici (c'est dans la Bible et la Bible est considérée comme la parole de Dieu par les deux tiers de l'humanité) commence le si meurtrier racisme à l'égard des Noirs car c'est parce qu'il a ri de son père ivre que
Cham a été maudit et que ses descendants ont la peau noire.

Celui qui combat par l'épée périra par l'épée.


Cette conséquence épouvantable d'une affirmation de la Bible est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles il faut extirper à jamais de la tête des humains qu'il existe des livres où sont inscrites les paroles de Dieu. Si Dieu existe, c'est un sacrilège (en plus d'être un crime inexpiable) que de lui attribuer des paroles, des
pensées et des sentiments humains.
Car, à mon sens, rien de ce qui est humain n'est vraiment humain, et encore moins divin.

Magazine chic ouvert à toutes les modes

Sphère du jour: sphère Rorschach

On a placé sur Wikipédia (ici et ), non seulement les planches du test de Rorschach mais aussi, dans la version anglaise de l'article, les interprétations les plus fréquentes des taches de chacune des 10 planches.
La sphère du jour est l'une de celles que Tag Galaxy a produites à partir du pointeur «Rorschach».


Et voici les taches des 10 planches:

(Cliquez l'image pour zoomer)

mercredi 29 juillet 2009

Température du 29 juillet 2009 à Saguenay

Matin-------------------------------------------Après-midi

Liens discrets

Ceux qui ont conçu le maître-autel de l'église Saint-Roch-des-Aulnaies ont voulu marquer les liens qui rattachaient cette église à Saint-Pierre de Rome*, aussi bien à la basilique de Constantin** -édifiée au 4e siècle sur le modèle des basiliques de Rome -qui n'étaient pas des temples ou des lieux de culte mais abritaient des tribunaux et des boutiques- qu'à celle qui remplace celle-ci depuis le 16e siècle (voyez en bas de cette note la maquette de la Basilique de Maxence que j'emprunte à la maquette de la Rome antique présentée sur ce site d'André Caron).
Aussi bien à l'une qu'à l'autre car voyez le moyen discret par lequel les liens de
Saint-Roch-des-Aulnaies à Saint-Pierre de Rome sont marqués:

Vous remarquez ces petites colonnes torses de chaque côté du premier étage du retable occupé à son sommet -au troisième étage- par une statue de saint Roch, le patron de la paroisse?
Ces colonnes torses renvoient aux colonnes du Bernin dans la basilique baroque actuelle comme à celles auxquelles renvoient les colonnes du Bernin dans la basilique primitive.


* C'était peut-être obligatoire à cette époque d'ultramontanisme effréné -particulièrement virulent au Québec-, époque où le pape-roi tentait de conserver son pouvoir sur les États pontificaux (avec l'aide de zouaves parmi lesquels des Québécois égarés) et allait bientôt se proclamer infaillible.
** Je vous en ai parlé ici.

L'infini des sphères

Nature morte

Rome

Découverte d'un site formidable ce matin (ici): Tag Galaxy.
Vous tapez un
terme pointeur (ce que les Anglophones appellent «tag» -d'où «Tag Galaxy» et Blogspot «libellé» mais que je préfère quant à moi appeler «pointeur», vous voilà avertis) et le site va chercher sur le site Flickr toutes les photos qui ont quelque chose à voir avec le terme que vous avez tapé et même avec les termes qui lui sont associés dans sa base de données.
Il vous présente plusieurs sphères, vous choisissez celle que vous préférez et le site vous construit alors des sphères comme celles que vous voyez ci-dessus qu'il vous présente une à une. Vous pouvez faire tourner chacune des sphères (pour en voir la face cachée) puis changer de sphère en cliquant sur une flèche.
Je vous présente là-haut une des sphères que j'ai obtenues en tapant le pointeur «
Nature morte» et le pointeur «Rome».
Le jeu est infini et les sphères aussi belles les unes que les autres.

Voici une autre nature morte:


Je crois que je vais vous présenter une de ces sphères chaque jour formée à partir d'un pointeur choisi au gré de mon humeur.
Voyez un instantané de l'animation par laquelle le site va puiser les photos dans
Flickr (ici avec le pointeur «Venise»):

mardi 28 juillet 2009

Température du 28 juillet 2009 à Saguenay

Matin-------------------------------------------Après-midi

Journée d'été

Il n'y a pas que des méchants qui sont morts aujourd'hui (voir l'avant-dernière note pour le mort méchant du jour), il y a aussi des gens bien, hélas!
Qui devraient, sinon vivre éternellement («l'éternité est longue surtout vers la fin», disait quelqu'un*), du moins vivre plus longtemps que les méchants (exactement l'inverse de ce qui se passe réellement).
Il y a Vivaldi, par exemple (photo ci-dessus), qui a causé par sa mort, en 1741, des regrets qui durent encore aujourd'hui.
Heureusement sa musique reste.
Et comme nous avons eu aujourd'hui (sans doute pour commémorer cette mort de Vivaldi) un des rares jours d'été de cet été 2009, je vous présente l'«Été» des Quatre Saisons dans l'espoir que ce concerto entraînera la saison à rester plus souvent avec nous pour un peu de temps encore.
Voici donc
le Concerto n° 2 en sol mineur, op. 8, RV 315, «L'estate» (il y a 3 ensembles de mouvements:
1. Allegro non molto-Allegro; 2. Adagio-Presto-Adagio; 3. Presto).
Il est joué par Julia Fisher qui joue sur un Guadagnini (texte en anglais au bout de ce lien) de 1750 (le son enregistré est un peu faible, soyez-en avertis).



Vivaldi avait composé un sonnet pour accompagner ce concerto, dont les strophes accompagnent l'un ou l'autre des ensembles de mouvements:

Allegro non molto - Allegro


Sotto dura Staggion dal Sole accesa

Langue l'huom, langue 'l gregge, ed arde il Pino;

Scioglie il Cucco la Voce, e tosto intesa

Canta la Tortorella e 'l gardelino.



Zeffiro dolce Spira, mà contesa

Muove Borea improviso al Suo vicino;

E piange il Pastorel, perche sospesa

Teme fiera borasca, e 'l suo destino;



Adagio - Presto - Adagio


Toglie alle membra lasse il Suo riposo

Il timore de' Lampi, e tuoni fieri

E de mosche, e mossoni il Stuol furioso!



Presto


Ah che pur troppo i Suo timor Son veri

Tuona e fulmina il Ciel e grandioso

Tronca il capo alle Spiche e a' grani alteri.

Traduction française

Allegro non molto - Allegro


Sous la dure saison écrasée de soleil,

Homme et troupeaux se languissent, et s'embrase le pin.

Le coucou se fait entendre, et bientôt d'une seule voix,

Chantent la tourterelle et le chardonneret.



Zéphyr souffle doucement, mais, tout à coup,

Borée s'agite et cherche querelle à son voisin.

Le pâtre s'afflige, car il craint

L'orage furieux, et son destin.



Adagio - Presto - Adagio


À ses membres las, le repos est refusé:

La crainte des éclairs et le fier tonnerre,

Et l'essaim furieux des mouches et des taons.



Presto


Ah, ses craintes n'étaient que trop vraies,

Le ciel tonne et fulmine et la grêle

Coupe les têtes des épis et des tiges.
* C'est Woody Allen.

Pépées Burqa d'une autre source

L'auriez-vous cru?

C'est aujourd'hui, en 1794, que celui qu'on avait surnommé l'«Archange de la Terreur», Louis-Antoine de Saint-Just, a péri sur la guillotine qu'il avait tant utilisée contre ses ennemi(e)s, révolutionnaires comme lui ou contre-révolutionnaires, dans une sorte de furie meurtrière sur laquelle les furies meurtrières du 20e siècle se sont appuyées pour se justifier (je pense aux massacres de Staline, notamment).
Mais l'auriez-vous cru?, cet archange noir avait condamné Jean-Jacques Rousseau (mais à ce moment -1790- il ne possédait aucun pouvoir) pour avoir justifié la peine de mort:

Je ne te pardonne pas, ô grand homme, d'avoir justifié le droit de mort*.

Comme le disait Lord Acton -qui, à titre de Britannique, s'y connaissait en corruption: «Le pouvoir corrompt».
Il ajoutait que «(l)e pouvoir absolu corrompt absolument» car il préférait sans doute un pouvoir partagé afin de pouvoir lui aussi bénéficier de la corruption du pouvoir et ne pas en laisser tous les fruits à un monarque absolu (ou l'équivalent, comme un premier ministre dans les systèmes parlementaires de type britannique ou un président de la république dans les systèmes politiques de type français).
Mais la véritable corruption qu'apporte le pouvoir n'est pas une corruption matérielle, comme le croyait le très pragmatique et terre à terre Britannique, c'est une corruption morale et intellectuelle qui fait en sorte que vous acceptez ce que vous condamniez et que vous condamnez ce que vous acceptiez au temps de votre vertu.

Voici ledit «archange». Le foulard autour
de son cou annonce, à mon sens,
la manière dont il périra de même
que les coulées rouges de sa cravate (ou est-ce une veste?).

* Dans «L'Esprit de la Révolution et de la Constitution de la France».

lundi 27 juillet 2009

Température du 27 juillet 2009 à Saguenay

Matin-------------------------------------------Après-midi

Des Trèfles et des Lys

J'ai beaucoup de choses à vous dire à propos du village de Saint-Roch-des-Aulnaies, voisin de Saint-Jean-Port-Joli dont je vous ai déjà parlé (ici), de sa magnifique église que vous voyez ci-dessus (construite en 1849), de son manoir seigneurial et de la seigneurie qu'y exerçaient jadis les Juchereau de Saint-Denis (descendants de celui-ci).
Au cours de la messe du bout de l'an* qui était la raison de notre voyage, j'avais observé ceci à l'intérieur de l'église (entre autres choses qui m'ont intéressé infiniment plus que la messe, comme vous l'aviez deviné):


Était-ce un trèfle renversé, me demandais-je, et si oui que faisait-il là, ce symbole de l'Irlande, parmi tous ces lys qui symbolisaient la fidélité de tous -constructeurs, architectes, décorateurs, ouvriers et fidèles- à leur origine française?
En photographiant les tours des clochers j'ai à nouveau vu le trèfle -mais dans le bon sens cette fois- avec la fleur de lys. Voyez :






Il y a le grand lys, en bas à droite de la photo, d'autres au sommet des clochetons, et au milieu, à l'intérieur de ces triangles répétés huit fois sur chaque clocher, des trèfles encore (cliquez la photo pour mieux voir les quatre que vous pouvez voir) **.
À l'intérieur de l'église il y a des trèfles renversés comme celui que je vous ai présenté tout le long de la nef, à chacune des extrémités des arches.
J'espère que vous allez les voir sur cette photo (cliquez-la si nécessaire) du côté de l'évangile (droit) de l'église :

Ils se répètent en nombre égal de l'autre côté.
Des trèfles !
En cherchant dans mes connaissances je me suis souvenu qu'à l'époque de la construction de l'église (ce n'était pas la première église de Saint-Roch), en 1849, c'était la Grande Famine en Irlande -qui y faisait des millions de morts- et que le Québec avait accueilli un nombre immense de réfugiés irlandais que l'Angleterre, comme elle l'avait fait immémorialement, laissait mourir, à défaut de les massacrer comme toujours.
C'est pour signifier que les enfants du lys protégeaient les enfants du trèfle que les constructeurs de l'église de Saint-Roch y avaient ainsi semé à foison le symbole de l'Irlande.
Il faut dire que la majorité de ces Irlandais sont devenus des Francophones et que la plupart des Québécois ont aujourd'hui du sang irlandais dans les veines.

* Messe que l'on célèbre un an à peu près après la messe de funérailles d'un Catholique. En principe, cette messe met fin au deuil.
** Et d'autres encore que je viens d'apercevoir à l'instant en cliquant sur la photo du clocher, plus haut que ceux que je viens de vous indiquer.

Divertissement

dimanche 26 juillet 2009

Température du 26 juillet 2009 à Saguenay

Matin-------------------------------------------Après-midi

Vivent les Italies

Ce n'est pas du tout une affiche de l'Office du tourisme italien.
C'est une affiche pour un quelconque festival de produits en provenance d'Italie chez Holt Renfrew.
Elle date de 2002 si vous lisez bien.
Mais elle tape dans le mille, du moins pour moi.
L'énumération des parties de l'Italie éveille mes pulsions de « poésie pure ».
Voyez :

Calabria Lombardia
Piemonte
Lazio Trentino-
Alto Adige
Sicilia
Abruzzo Veneto

Liguria Campania
Umbria Toscana
Marche
C'est, n'est-ce pas ?, l'équivalent de:
Orléans, Beaugency,
Notre-Dame de Cléry
Vendôme, Vendôme !
Surtout si l'on sait que ces villes et villages constituent ce qui restait de tout le Royaume de France, envahi par les Anglais, au « gentil dauphin » que Jeanne d'Arc allait bientôt transformer en Charles VII, presque malgré lui :
Mes amis, que reste-t-il
A ce Dauphin si gentil ?
Orléans, Beaugency,
Notre-Dame de Cléry,
Vendôme, Vendôme !

Les ennemis ont tout pris
Ne lui laissant par mépris
Qu'Orléans, Beaugency,
Notre-Dame de Cléry,
Vendôme, Vendôme !
Dans l'une et l'autre énumération il y a comme une mélancolie (particulièrement perceptible dans la répétition de «Vendôme » où je sens comme une nuance d'incrédulité qui s'ajoute à la mélancolie, et aussi dans les « Marche » laissées seules avec la date sur la dernière ligne des parties de l'Italie).
Et je ne parle pas du sublime enjambement Trentino-/
Alto Aldige
Dans l'énumération de ces parties il y a, pour moi, le regret de ne pas y être et, en outre, le chagrin, qu'ayant perdu leur glorieuse indépendance, toutes ces parties de la péninsule soient, depuis la prétendue réunification, sous la domination de gouvernements plus médiocres les uns que les autres et, en plus, tous plus ridicules les uns que les autres * (et parfois criminels, de manière plus risible encore).

* Et je ne parle même pas du gouvernement du Vatican, plus bouffon, si cela se peut, que les autres gouvernements d'Italie.

Haute couture

samedi 25 juillet 2009

Température du 25 juillet 2009 à Saguenay

Matin-------------------------------------------Après-midi

Art sur art à Saint-Jean-Port-Joli

J'ai fait cette photographie dans la salle à manger de l'Auberge du Faubourg, à Saint-Jean-Port-Joli, dont je vous ai parlé il y a quelques jours (ici).
On peut y voir une sculpture sur bois (sur un fond de bois sur lequel sont semées des fleurs de lys comme vous le voyez) représentant les personnages principaux d'un roman écrit par le dernier seigneur de la seigneurie de Saint-Jean-Port-Joli, Philippe Aubert de Gaspé père (qu'on distingue ainsi de son fils qui porte le même nom et qui a écrit pour sa part le premier roman québécois, « L'Influence d'un livre » en 1837).
Vous voyez le portrait du père, jeune, ci-dessous.


Le titre de ce roman est « Les Anciens Canadiens » (attention: ces « anciens Canadiens » sont les habitants francophones de la Nouvelle-France, les Québécois actuels, et non les Canadiens actuels qui n'ont rien à voir, ni par l'ascendance, ni par la langue). Voir la page couverture d'une édition récente ci-dessous. La première édition a été publiée en 1863.
Ces deux personnages principaux du roman sont un Écossais -Archibald Cameron of Locheill, jadis réfugié en Nouvelle-France à la suite de la défaite de Culloden où il avait combattu aux côtés du Prince Charles Stuart tentant de reprendre aux Hanovre le trône de ses ancêtres- et Blanche d'Haberville, fille du seigneur d'Haberville.
Archibald, après avoir étudié en Nouvelle-France, était rentré Grande-Bretagne et, s'étant enrôlé dans l'armée britannique, était revenu en Nouvelle-France avec les troupes d'invasion de Wolfe.
Dans le cadre des opérations de conquête de la Nouvelle-France, il s'était vu intimer l'ordre sauvage d'incendier toutes les maisons de tous les villages de la Côte-du-Sud du Grand Fleuve et, malgré les bontés qu'on y avait eues naguère pour lui, il avait incendié aussi le manoir seigneurial des Haberville.
Une fois la conquête de la Nouvelle-France acquise, en 1763, Blanche d'Haberville, malgré l'inclination qu'elle éprouvait pour lui, avait fièrement refusé la demande en mariage de l'Écossais incendiaire et vainqueur.
C'est le retour d'Archibald à Haberville après la Conquête qui est représenté dans la sculpture sur bois de l'Auberge du Faubourg
Voyez :


Le refus si romantique et si patriotique de Blanche - si décevant pour les esprits romanesques- aura lieu plus tard.
Cette sculpture représente un élément d'un récit fictif : c'est de l'art sur de l'art.
En même temps elle rend hommage à l'auteur du roman, le dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli, comme je l'ai dit, là même où il fut seigneur (il est d'ailleurs enterré dans la belle église du village -voir la photo tout à fait en bas de cette note).


On a représenté sur la page couverture le héros écossais* du roman, sans doute un peu par machisme -car c'est Blanche d'Haberville qui en est l'héroïne véritable-, mais aussi pour faire entrer le roman dans le paradigme qui comprend aussi La Chartreuse de Parme, Le Rouge et le Noir, Les Illusions perdues, L'Éducation sentimentale, etc.
Le paradigme des romans d'apprentissage
Seul un jeune homme pouvait chercher sa place (résumé du contenu des romans d'apprentissage) dans la société à cette époque, pas les jeunes femmes

* Il est en « habit rouge », couleur des uniformes britanniques. On appelait les soldats anglais « les habits rouges » en
Nouvelle-France et le drapeau canadien actuel a repris cette couleur rouge (sang) pour bien signifier que le Canada est l'héritier des vainqueurs de l'inexpiable Guerre de Conquête
Pas celui des soldats vêtus de bleu et de leur drapeau semé de lys.

L'église de Saint-Jean-Port-Joli a été bâtie en 1779,
sans doute parce que toutes les églises, ou presque,
de la Nouvelle-France
ont dû être rebâties
après la Conquête de 1760, les troupes d'invasion

anglaises les ayant toutes systématiquement incendiées
ainsi que les villages qu'elles avaient
la prétention de protéger.

Il décide ce qu'elle éprouve

vendredi 24 juillet 2009

Température du 24 juillet 2009 à Saguenay

Matin-------------------------------------------Après-midi

Pour les amateurs de lecture qui veulent aller voir sous les couvertures

Il y a eu les «librairies café», il semble que les «librairies électroniques de rencontres» (comme dans «site de rencontres») déferleront bientôt sur le monde des amateurs de livres.
Sous le titre «C'est à vous ces beaux livres?» () le journal Libération parle de ce mouvement qui vient de commencer dans le site Internet de certaines chaînes de librairies britanniques:


La chaîne Borders vient de lancer sur son site britannique un service «Border’s Happily Ever After» vanté par ce slogan : «Commencez un nouveau chapitre de votre vie amoureuse». L’éditeur Penguin propose un service «Penguin Dating» avec ce sous-titre : «Là où se rencontrent les amoureux des livres». La Fnac ne devrait pas tarder à s’y mettre ; «Pour les adhérents qui veulent aller voir sous les couvertures» ne serait pas une formule heureuse. Pour quantité de raisons déjà exposées dans cette colonne, sexe et littérature ont partie liée.

Le site de Penguin donne même des conseils pour favoriser le succès de ces rencontres:

Ne parlez pas de vos ex. Ne lui posez pas de questions sur ses ex. Tôt ou tard, tous les bagages arriveront à bon port, alors n’amenez pas toutes vos valises d’un coup à la gare : vous risqueriez de louper le train.


Libération
ajoute:

C’est probablement cet usage élégant de la métaphore qui distingue un site de rencontres littéraire d’un vulgaire site de plans cul.

Que ne ferait-on pas pour vendre des livres?

Après le café, la couette. Et après?
Et si les libraires commanditaient des opérations d'apprentissage de la lecture pour les élèves, les étudiants, les instituteurs (je souligne et j'insiste) et les professeurs (eh oui, pour les professeurs aussi)?
Des personnes sachant lire achèteraient sans doute davantage de livres (ou en emprunteraient davantage à leur bibliothèque, ce qui serait aussi à l'avantage des libraires).

Tête d'Amérindien* au quai de Rivière-du-Loup


Cette tête d'Amérindien* étonnante (elle mesure 1,80 mètre ou 6 pieds) sort de terre au quai du traversier de Rivière-du-Loup, peut-être pour rappeler l'existence de son peuple aux voyageurs.
Son corps reste sous la terre peut-être pour signifier que, s'il existe, son peuple n'a pas encore pu reprendre la place qui était la sienne avant l'invasion européenne mais que ce jour viendra.
Gare à vous si vous rencontrez ce géant quand il sera sorti de son tombeau et aura rompu ses liens de boue (et de mépris?).

* Je viens de me souvenir que j'aimais bien le nom de «Peaux-rouges» que les premiers colons français donnaient (en même temps que «Sauvages» ou «Indiens») aux Amérindiens, leurs alliés dans l'exploration du continent et dans les guerres contre les Anglais d'Angleterre et de Nouvelle-Angleterre.
Peut-être ce nom a-t-il une connotation péjorative mais je trouve qu'il est distinctif et permet aux Amérindiens de ne pas être nommés en relation avec des peuples qui habitent ailleurs sur la Terre que sur le continent américain («Amérindien» vient de la contraction d'«Amérique» et d'«Indien» -habitant des Indes: c'est un nom qui provient de l'erreur de Christophe Colomb qui croyait être arrivé aux Indes quand il a atterri en Amérique. Et puis le jeu de mot est facile: «
amer Indien»).