mardi 30 novembre 2010

Température du 30 novembre à Saguenay

Matin--------------------------------------Après-midi










Jour de la pioche
10e jour du mois de Frimaire
dans le calendrier républicain français


Pioche

Être jeune sans fin?

À prime abord, en lisant l'en-tête de cet article, où il est écrit que «des scientifiques ont réussi à renverser le processus du vieillissement chez les souris», je me suis dit que les scripteurs de «Yahoo Québec» étaient un peu impolis d'appeler souris la dame dont la photo illustre l'article.
Et puis je me suis aperçu qu'il s'agissait de souris réelles et que la dame avec une voilette était un montage: elle jouait à la vieille dame dans l'avenir rajeunie comme le sont maintenant les souris.
Pour les souris, rajeunir ne pose pas de problèmes mais pour les humains n'y en aura-t-il pas?
C'est comme si on voulait éviter les problèmes que poserait la vieillesse en en créant d'autres.
Quel esprit résistera à une trop longue vie?
Tout le monde pourra-t-il rester jeune sans fin?
Pourquoi?
(L'article original est ici -sur
Yahoo Québec- et -sur Slate.fr)

Végétal pudique

Si vous êtes allés à Venise, peut-être avez-vous remarqué cette Ève sculptée à l'angle de la façade du Palais des Doges qui donne sur le Grand Canal.
Ce qui me titille le regard dans cette sculpture, c'est le végétal pudique dont une branche feuillue cache le sexe de celle qui serait la mère commune de l'humanité pendant que celle-ci se laisse avoir par le serpent: avant même que le péché originel ne soit commis, il semble que la Nature de la Bible soit déjà honteuse de la nudité des humains.
Alors que ceux-ci n'ont acquis cette honte qu'après le péché.
Étrange prescience!
Et qui amène peut-être sur le tapis la question de la prédestination.

Poésie rap

Ce sont les dents de diamants du rappeur français Booba dans son clip « Au bout des rêves » (qui se trouve ici).
Je ne connais pas bien le rap mais c'est de la poésie et quand j'en entends je suis parfois emporté comme par les vagues de la mer.
Un chercheur en littérature a récemment énuméré un certain nombre de vers des œuvres de
Booba que j'ai trouvés fantastiques (le chercheur les classait par figures de rhétorique (ou de style) mais je n'y trouve pas d'intérêt; c'est comme s'il cherchait à embourgeoiser le rap en montrant que celui-ci utilise les mêmes ressources que la poésie classique, mais les figures de rhétorique nous en faisons usage tous les jours vous et moi, rhétoriqueurs sans le savoir, car c'est le fondement du discours et de la parole).
Voici quelques-uns des vers que j'ai trouvés fantastiques:

Dans le clip « Garde la pêche » :

J'ai du calcaire dans les artères

Un cœur de pierre


Dans «Le bitume avec une plume»:

Je suis le bitume avec une plume

Dans «Illégal»

Bleus sont les gyros, rouges sont mes yeux

Dans «Boubli»:

Si je traîne en bas de chez toi je fais chuter le prix de l’immobilier

« Le bitume avec une plume », quelle définition de la poésie rap !

Voici le clip « Au bout des rêves » (certains mots m'échappent encore mais j'y travaille):


Au bout des rêves

Appeler au secours n' est pas mon genre, ça va s'sentir
J'ai jamais bossé la chaussée m'a vu grandir
J'ai toujours osé, posé mes tripes sur la musique
Plutôt crever que taffé à l'usine
La luxure m' aura à l'usure peut-être
J'suis jamais cuit même quand les poulets me cuisinent
Moi j'veux devenir c'que j'aurais dû être
J'ai jamais su c'qu'était mon rôle
A part être riche, avoir une piaule à Miami Beach
Aider sa mère et l'aimer avec un cœur éternel
Ne pas prendre perpète comme Pernel
J'veux déployer mes ailes foncer contre courant
encore et me baisser, cerveau blaissé paume vers le ciel
Dis bonjour aux banlieusards fidèles au poste
Demande à la Sacem, qui est le boss
Si mon parcours a rien d' héroïque
Ma clique est sous contrat, la tienne sous héroïne

Refrain :
A quoi ça sert d'être célèbre, sans le mériter
J'ai toujours la vérité au bout des lèvres
Et le passé me suit de jour comme de nuit
pourrais-je y arriver au bout d'mes rêves ?

Hey yo j'débarque dans la place Air force neuve pas d'Adidas
Alerte au bling bling, bibibibi-biatch
B2zoo chef de gang sur bateau d'esclaves
Laquelle de ces rappeurs veux test un M.C de (...)
Ici j'suis en visite, le roi en visu
J'arrive en (...) repart en (...)
Ça capitule dans l' industrie c'est la crise
J'm'arrête au feu les M.C lavent mon pare-brise
Ni deux ni une, aucune apparition sans hémoglobine
T'es à la fin de ton film remballe et rebobine
J'défraies pas la chronique, je la fume
Si j'avais la maille à Beckham sa femme serait ma boniche
Mon fils à l'école tu seras imbattable
si tu échoues et que je pars avant toi
Prends mes sous jette ton cartable
Et j'm'imagine en train de fe-ta
A 2.50 sur le droit chemin voiture pe-ta

Refrain

A quoi sert d'être célèbre sans le mériter
J'ai toujours la vérité pendue au bout des lèvres
Et le passé me suit de jour comme de nuit
J'sais pas dans quel état j'vais arriver au bout de mes rêves
J'ai le cœur solide, j'ai les mains pleines
Quand elles seront vides me diras-tu que tu m'aimes?
Votre système je n'y crois pas non sans phares xénon
Moi je m'y vois pas.
 

Voici l'en-tête de l'article (ici) où l'on parle des figures de style de Booba :

lundi 29 novembre 2010

Température du 29 novembre à Saguenay

Matin--------------------------------------Après-midi










Jour du genévrier
9e jour du mois de Frimaire
dans le calendrier républicain français


Genévrier

Coupole de Montréal

C'est une coupole que je ne me lasse jamais de voir et d'aller voir et de regarder.
C'est celle du marché Bonsecours à Montréal.
Elle n'a pas de croix, ni de drapeau.
Peut-être a-t-elle la forme parfaite d'un sein, je ne sais.
Mais elle me plaît sans condition et sans que je sache pourquoi.
Je vous la présente donc.
(C'est le jour des présentations sans raison).

Fantaisie pour 4 mains (comme parfois l'amour)

Pour aucune raison, que celle de vous la faire entendre, voici la «Fantaisie en fa mineur pour piano à quatre mains» de Franz Schubert, interprétée par Emil Gilels et sa fille Elena.
Je ne sais dans quelles circonstances je l'ai entendue il y a vingt ou trente ans (thème d'une émission radiophonique?)
( J'écoute énormément la radio et je l'ai toujours fait, je suis un enfant de la radio, sans publicité évidemment car toutes celles avec m'horripilent).
Elle est en deux parties, fruit des exigences de Youtube (sans doute pour des raisons bassement publicitaires ou pour économiser la bande passante et la faire servir à des fins bassement publicitaires).

Partie I:



Partie II:


Vous pouvez ne pas aimer (je trouverais cela incroyable, mais ainsi va le monde), mais vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas de la belle musique.
Pour l'accompagner, voici un poème écrit en français de Rainer Maria Rilke:

Puisque tout passe, faisons
la mélodie passagère;
celle qui nous désaltère,
aura de nous raison.

Chantons ce qui nous quitte
avec amour et art ;
soyons plus vite
que le rapide départ.


Des spectacles illusoires

Vous croyez voir à travers ces jupes (transparentes ou déchirées) des petites culottes ou, carrément, des fesses ?
Vulgaire, n'est-ce pas ?
Rassurez-vous, ce sont des dessins en trompe-l'œil dont j'ai emprunté les photos à un diaporama de Zigonet que vous allez trouver ici.
Cela reste vulgaire mais illustre si bien la puissance d'illusion de l'art que j'ai décidé de vous les présenter.
Toutes les religions, toutes les idéologies totalitaires (l'adjectif « totalitaires » s'applique aussi aux religions) s'appuient sur cette puissance d'illusion pour accréditer les êtres factices et les fausses espérances qu'elles créent.
C'est devant ces dessins vulgaires qu'on peut le saisir vraiment.
Mais je sais que « [d]ans le monde où vivent nos croyances, les faits ne pénètrent pas (Marcel Proust) » et que je ne convaincrai jamais les croyants de ces faits.
Je suis, pour ma part, sans illusion.

Mais me laisse prendre aux illusions de l'art.

dimanche 28 novembre 2010

Température du 28 novembre à Saguenay

Matin--------------------------------------Après-midi










Jour du miel
8e jour du mois de Frimaire
dans le calendrier républicain français


Rayons de miel

Se soulager dans la gorge de George

Il est tard (dimanche soir) mais je ne puis résister à la tentation de vous présenter cet urinoir sur lequel je viens de tomber par hasard.
Une des pièces les plus satisfaisantes de ma collection (la plus satisfaisante, je dirais).
Si je savais où elle se trouve (peut-être à San Francisco), j'y ferais un voyage spécial pour pouvoir éprouver plus de satisfaction encore.
Et il y a tant de gens encore à transformer en urinoir.

Urinoirs historiques

Ces objets sont en porcelaine, ils sont chinois et ils sont aujourd'hui dans des musées.
Dans ce blogue, ils font partie de la série «urinoirs».
Car ce sont effectivement de jolis urinoirs chinois comme l'indique leur ouverture d'une forme significative.
Ce sont des urinoirs pour les hommes.
Comme quoi la conciliation entre confort et la politesse a toujours fait partie des préoccupations humaines.
Je vous présenterai bientôt des urinoirs historiques à destination féminine.

Obésités en cascades

Il fallait prévoir l'effet en cascade de notre propre obésité: nos animaux domestiques suivent la voie que nous leur avons indiquée, comme l'avait déjà prévu (ou constaté) Botero dont je vous présente quelques œuvres -sculptures, peintures- pour le démontrer.
Voyez ces oiseaux, chats, chevaux obèses:

On se demande comment cette fuite vers l'obésité a commencé.
Par le moto «Big is beautiful» lancé pour des raisons économiques: il s'agissait d'obtenir des fruits et des légumes géants pour gonfler (ensuite) les bénéfices, même si ces légumes et ces fruits obèses n'avaient plus aucune saveur.
Botero l'avait prévu aussi (ou constaté, toujours) cette obésité du végétal.
Voyez ses fruits:

On s'étonne que les énormes «Big Mac» et autres obèses représentants de la malbouffe ne soient pas encore apparus dans la production du peintre.
Il faut sans doute prévoir pour bientôt l'apparition d'énormes microbes, bactéries et virus, visibles à l'œil nu.
Enfin un avantage à l'obésité: si on les voit, ces vecteurs d'infections et de maladies, peut-être pourra-t-on s'en débarrasser plus facilement!
(L'article original est ici)
.

Tabac

La manchette est frappante, la photo percutante.
Et fausse.
Ce n'est pas parce que les enfants fument que le tabac les tue, mais parce que les personnes avec lesquelles ils vivent fument et permettent aux particules de tabac de se fixer dans leurs fragiles poumons (entre autres organes).
Et ce n'est pas seulement quand ils sont enfants que ces enfants sont tués pas le tabac mais plus tard, quand ils sont adolescents, quand il sont adultes.
La fumée secondaire tue à court terme, mais aussi à long terme.
Et cette femme, et cet homme qui meurent d'un cancer dû au tabac sans avoir jamais fumé, sans avoir de fumeurs autour d'eux dans l'immédiat, c'est la fumée des cigarettes de leurs parents, de leurs grands-parents, de leurs oncles et de leurs tantes disparus depuis longtemps qui les tue comme une bombe à retardement.
Remords! car j'ai déjà fumé moi-même pendant longtemps, semant la mort autour de moi.
Hier, aujourd'hui et demain.
(L'article original est ici).

samedi 27 novembre 2010

Température du 27 novembre à Saguenay

Petit matin---------------------------------Après-midi










Jour du chou-fleur
7e jour du mois de Frimaire
dans le calendrier républicain français


Chou-fleur

Brute

Peut-être ne pouvez-vous pas lire ce que dit Aristote tel que l'a représenté Raphaël dans «L'École d'Athènes». Je vous répète donc la citation:

Celui qui ne peut pas vivre en société, ou qui n'a besoin de rien parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait pas partie de la communauté des hommes; c'est une brute ou un dieu.

J'aime bien l'équivalence que le philosophe établit entre une brute et un dieu.
Il me semble que c'est une bonne synthèse de ce que font toutes les religions de leur dieu, une brute qui n'exige qu'une obéissance absolue aux commandements que lui prêtent ces religions, sous peine de souffrances éternelles.
Que ces commandements consistent à prier cinq fois par jour ou à aller à la messe tous les dimanches ou, comme quand j'étais jeune, à ne pas manger de viande le vendredi (ce qui vous envoyait en enfer en ce temps-là n'a plus aucune importance aujourd'hui: Dieu aurait changé d'opinion?)
Vous n'appelez pas cela une brute, ce dieu des religions?
Voici de plus près l'
Aristote de Raphaël:

Contrairement à cette représentation, l'Aristote réel n'avait pas de barbe (exception parmi les philosophes, dont la barbe était presque l'uniforme).
Et il avait, en revanche, un cheveu sur la langue.

Et les maisons, les routes, les avenues, sont fugitives, hélas, comme les années.

«L'Avenue du Bois» de Georges Stein (1870 - 1955)
(ce lien présente Georges Stein comme un homme
alors qu'elle était une femme. Lapsus proustien?)

C'est aujourd'hui (selon certaines sources, le 14 novembre selon d'autres), en 1913, que paraît, à compte d'auteur, «Du côté de chez Swann» le premier tome d'«À la recherche du temps perdu» de Marcel Proust.
Pour commémorer cet événement important pour moi, je vous présente les dernières lignes de ce volume, celles où le narrateur de «la Recherche» fait le constat attristé que les lieux, comme toute chose, sont emportés dans le tourbillon du temps et que, malgré les apparences, on ne voit jamais plus ce qu'on a déjà vu.
Il s'agit ici de l'Avenue du Bois (devenu aujourd'hui l'Avenue Foch), qui n'est plus, au moment où il la revoit, que l'ombre de celle où jadis Mme Swann se promenait:

Le soleil s’était caché. La nature recommençait à régner sur le Bois d’où s’était envolée l’idée qu’il était le Jardin élyséen de la Femme; au-dessus du moulin factice le vrai ciel était gris; le vent ridait le Grand Lac de petites vaguelettes, comme un lac; de gros oiseaux parcouraient rapidement le Bois, comme un bois, et poussant des cris aigus se posaient l’un après l’autre sur les grands chênes qui sous leur couronne druidique et avec une majesté dodonéenne semblaient proclamer le vide inhumain de la forêt désaffectée, et m’aidaient à mieux comprendre la contradiction que c’est de chercher dans la réalité les tableaux de la mémoire, auxquels manquerait toujours le charme qui leur vient de la mémoire même et de n’être pas perçus par les sens. La réalité que j’avais connue n’existait plus. Il suffisait que Mme Swann n’arrivât pas toute pareille au même moment, pour que l’Avenue fût autre. Les lieux que nous avons connus n’appartiennent pas qu’au monde de l’espace où nous les situons pour plus de facilité. Ils n’étaient qu’une mince tranche au milieu d’impressions contiguës qui formaient notre vie d’alors; le souvenir d’une certaine image n’est que le regret d’un certain instant; et les maisons, les routes, les avenues, sont fugitives, hélas, comme les années.


L'Avenue du Bois aujourd'hui, c'est-à-dire l'Avenue Foch,
photographiée selon le point de vue du tableau.

Qui dit que Mme Swann et le narrateur
de «
la Recherche» ne se trouvent pas parmi
ces promeneurs 1900 photographiés

pour paraître sur cette carte postale de l'époque?


Ce qui est dissimulé

La citation de Zoé est d'Oscar Wilde.
Celui-ci, obsédé par ce qui obsède tout humain, pensait sans doute à une partie du corps quand il parlait d'une «chose banale».
D'où l'utilisation de l'adjectif «délicieuse» à propos de ce que devient cette «chose banale» quand elle est «dissimulée».
Peut-être n'êtes-vous pas curieux mais je pense, quant à moi, que tout ce qui est dissimulé est intéressant.
Et que les choses qui sont révélées perdent la plus grande partie de leur intérêt.
Mais moi c'est moi et vous c'est vous.

vendredi 26 novembre 2010

Température du 26 novembre à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi
















Jour de la mâche
6e jour du mois de Frimaire
dans le calendrier républicain français


Mâche

Sous le masque le visage (je le crains)

Le coup qui a causé la blessure nécessitant 12 points de suture était sans doute involontaire.
Mais peut-être était-il significatif: la déception de ceux qui ont élu Obama devant les réticences de celui-ci à remplir ses promesses commence à devenir aussi grande que la nôtre.
On ne peut être président des États-Unis sans ressembler aux Étasuniens, du moins à la majorité d'entre eux.
Sans penser comme elle.
Les États-Unis sont une démocratie, n'est-ce pas?
En démocratie, un élu ne peut précéder et entraîner les électeurs dans une voie ou dans une autre sans devoir convaincre ceux-ci de la valeur de son choix.
Le plus souvent la force d'inertie que constitue la majorité des électeurs entraîne plutôt l'élu dans la voie qu'elle favorise.
La ressemblance de George W. Bush avec la majorité de ses compatriotes était immédiatement évidente (et l'absence de pensée qu'il partageait avec elle), celle d'Obama se pointe peut-être peu à peu, derrière les trompeuses apparences.
Hélas, hélas, hélas, il avait suscité tant d'espoirs.
(La nouvelle est ici et un peu partout).

Wort der Woche (semaine du 21 au 26 novembre 2010)


Le Wort der Woche (mot de la semaine), selon moi est double mais il s'agit de deux formes de l'eau qui tombe du ciel:

NEIGE (dans ma région)
VERGLAS (au sud du Québec
)

Si vous ne savez pas de quoi il s'agit, allez voir ici.

Château à l'abandon à Montréal

Vous avez cru reconnaître le Château Frontenac à Québec ?
C'est la gare-hôtel Viger (qu'on appelait « Château Viger ») à Montréal.
Si cette gare-hôtel rappelle tant le Château Frontenac c'est que son architecte est le même.
Il s'agit de Bruce Price, un architecte étasunien qui a réalisé tous les bâtiments de style « château » (page en anglais au bout de ce lien) que la compagnie ferroviaire « Canadien Pacifique » a fait construire au Québec (et au Canada).
Si la ville de Québec a su profiter de son Château (devenu son symbole mondial), Montréal n'a su rien faire du sien (que fait Montréal de ce qu'elle a ?)
Il a même servi de bâtiment administratif pour la municipalité, après l'avoir été pour le gouvernement de la fédération canadienne.
Puis laissé à l'abandon.
Montréal est ainsi jonchée de trésors architecturaux abandonnés au profit de tours et autres bâtiments sans attraits autres que d'être plus récents.
À Montréal on semble confondre les mots « récent » et « beau », peut-être à cause de l'emprise que la mafia y exerce sur les esprits et sur les politiciens (on le découvre mieux maintenant), avide de faire prospérer les entreprises de toutes sortes qui lui sont (plus ou moins secrètement) affidées.
L'hôtel-gare Viger est donc à l'abandon depuis on ne sait combien de temps et pour on ne sait combien de temps.
Peut-être jusqu'à ce qu'un nouveau « parrain » fasse savoir à ses subordonnés de l'administration municipale qu'il est temps de la démolir pour faire bâtir à grand prix (de l'argent à blanchir) quelque chose de laid sur son emplacement.
Pour qu'il en reste au moins quelque chose, voici des photos de ce château depuis sa construction en 1896-1898 (je les ai empruntées un peu partout sur la Toile, elles ne sont pas de moi):

Le Château en 1900
En 1900 également d'un autre point de vue

Le voici colorisé (façon château de Chambord)
à la même époque


Vers 2000 en hiver

Je n'ai trouvé aucune photo de l'intérieur.