dimanche 14 novembre 2010

Incompétence et pingrerie

Un professeur de mathématiques (avec un diplôme approprié) nommé pour occuper un poste de professeur de gymnastique. En France.
On voit que dans ce pays (peut-être dans d'autres), c'est le Ministère de l'Éducation qui s'occupe de ces nominations et on voit, en même temps, que ce Ministère français emploie des fonctionnaires et directeurs aussi compétents que ceux de notre propre ministère de l'Éducation québécois.
Heureusement, la nomination des professeurs ou des titulaires de cours n'entre pas dans les attributions de notre Ministère de l'Éducation.
Ô bonheur! l'application de l'incompétence de nos fonctionnaires et directeurs ne s'étend qu'aux programmes et à l'attribution des subventions.
Les dommages sont déjà assez grandioses dans ces domaines.
Mais les enseignants ne sont pas pour cela tirés d'affaire: leur nomination et l'attribution de leurs tâches sont confiées à de commissions scolaires, par exemple.
Et celles-ci, comme toute administration (quand il ne s'agit pas d'acheter des armes ou des voitures pour les ministres), ne songent qu'à faire des économies: elles sont pingres.
Et faire des économies en éducation, c'est le moyen de faire échouer non seulement les réformes, mais les élèves et les étudiants.
On a vu cela au Québec lors de la réforme de l'éducation dans les années soixante: on a tant voulu économiser que, depuis ce temps, seul(e)s les élèves ou les étudiant(e)s particulièrement intelligent(e)s ou débrouillard(e)s (ce sont les mêmes) terminent leurs études en étant instruit(e)s.
L'éducation au Québec, depuis un demi-siècle, est un échec pour la majorité de ceux qui ont étudié ou étudient.
Au cours de ma carrière, j'ai donc vu fréquemment des étudiants, à qui notre université décernait un diplôme d'enseignement en études françaises ou en études littéraires françaises, obligés, par les commissions scolaires qui les employaient, d'enseigner des matières comme la gymnastique (n'est-ce pas? comme outre-Atlantique), ou l'histoire, ou la géographie, ou la sexualité (eh oui!) ou la religion, etc.
Même les sciences (j'ai été une fois témoin de cette aberration).
On n'a pas à s'interroger sur les causes de l'échec de l'éducation de nos compatriotes et dans tous les pays.
Comme moi, vous les connaissez.
(L'article original du blogue de Libération.fr dédié à ces questions est ici)
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