mardi 28 juillet 2009

Journée d'été

Il n'y a pas que des méchants qui sont morts aujourd'hui (voir l'avant-dernière note pour le mort méchant du jour), il y a aussi des gens bien, hélas!
Qui devraient, sinon vivre éternellement («l'éternité est longue surtout vers la fin», disait quelqu'un*), du moins vivre plus longtemps que les méchants (exactement l'inverse de ce qui se passe réellement).
Il y a Vivaldi, par exemple (photo ci-dessus), qui a causé par sa mort, en 1741, des regrets qui durent encore aujourd'hui.
Heureusement sa musique reste.
Et comme nous avons eu aujourd'hui (sans doute pour commémorer cette mort de Vivaldi) un des rares jours d'été de cet été 2009, je vous présente l'«Été» des Quatre Saisons dans l'espoir que ce concerto entraînera la saison à rester plus souvent avec nous pour un peu de temps encore.
Voici donc
le Concerto n° 2 en sol mineur, op. 8, RV 315, «L'estate» (il y a 3 ensembles de mouvements:
1. Allegro non molto-Allegro; 2. Adagio-Presto-Adagio; 3. Presto).
Il est joué par Julia Fisher qui joue sur un Guadagnini (texte en anglais au bout de ce lien) de 1750 (le son enregistré est un peu faible, soyez-en avertis).



Vivaldi avait composé un sonnet pour accompagner ce concerto, dont les strophes accompagnent l'un ou l'autre des ensembles de mouvements:

Allegro non molto - Allegro


Sotto dura Staggion dal Sole accesa

Langue l'huom, langue 'l gregge, ed arde il Pino;

Scioglie il Cucco la Voce, e tosto intesa

Canta la Tortorella e 'l gardelino.



Zeffiro dolce Spira, mà contesa

Muove Borea improviso al Suo vicino;

E piange il Pastorel, perche sospesa

Teme fiera borasca, e 'l suo destino;



Adagio - Presto - Adagio


Toglie alle membra lasse il Suo riposo

Il timore de' Lampi, e tuoni fieri

E de mosche, e mossoni il Stuol furioso!



Presto


Ah che pur troppo i Suo timor Son veri

Tuona e fulmina il Ciel e grandioso

Tronca il capo alle Spiche e a' grani alteri.

Traduction française

Allegro non molto - Allegro


Sous la dure saison écrasée de soleil,

Homme et troupeaux se languissent, et s'embrase le pin.

Le coucou se fait entendre, et bientôt d'une seule voix,

Chantent la tourterelle et le chardonneret.



Zéphyr souffle doucement, mais, tout à coup,

Borée s'agite et cherche querelle à son voisin.

Le pâtre s'afflige, car il craint

L'orage furieux, et son destin.



Adagio - Presto - Adagio


À ses membres las, le repos est refusé:

La crainte des éclairs et le fier tonnerre,

Et l'essaim furieux des mouches et des taons.



Presto


Ah, ses craintes n'étaient que trop vraies,

Le ciel tonne et fulmine et la grêle

Coupe les têtes des épis et des tiges.
* C'est Woody Allen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire