Le débat sur l'ouverture des commerces le dimanche a eu lieu au Québec il y a presque 15 ans.
Et le dimanche est libéré depuis ce temps (et même encore davantage il y a 5 ou 6 ans).
Le débat a lieu en France actuellement.
Il aura lieu un jour ou l'autre dans toute l'Europe.
Les mêmes arguments «contre» sont toujours utilisés partout: la qualité de vie des travailleurs souffrira, les familles seront détruites, etc.
En réalité, le congé du dimanche (comme, en général, le congé du weekend) est un congé imposé: chacun devrait avoir le droit de choisir ses jours de congé.
Restent l'école et les enfants.
Le problème peut être résolu en offrant aux parents (comme à tous) le choix de travailler le dimanche (ou le weekend) ou non.
La transformation du dimanche en un jour comme les autres ne semble pas avoir apporté de problèmes au Québec et en Amérique du Nord, bien au contraire: ceux que leurs horaires hebdomadaires de travail coinçaient peuvent maintenant faire leurs courses tranquillement tout le weekend et ceux qui travaillent le dimanche (et ils ont libre choix de le faire ou de travailler alternativement le dimanche ou un autre jour) ont congé un autre jour.
La fin du monde prophétisée (le mot convient car la plupart des opposants étaient des curés et autres ecclésiastiques) n'a pas eu lieu.
Le célèbre ennui du dimanche a disparu.
Et la disparition du congé du «jour du seigneur» a contribué à laïciser encore davantage la société, en permettant au croyants non chrétiens de définir leur «jour du seigneur» à leur gré et de devenir les égaux des Chrétiens.
La banalisation du dimanche en Occident, comme le seraient la banalisation du vendredi dans les pays musulmans et la banalisation du samedi en Israël, est une avancée vers l'égalité et la liberté.
Charles Trenet avait raison, les poètes ont toujours raison, parfois plusieurs siècles avant les autres:
Voici les paroles de la chanson de Trenet (dont je ne sais pas la date de composition mais puisqu'il y a «faux-cols, lorgnons et barbes blanches», ce doit être très tôt au 20e siècle):
Les enfants s'ennuient le dimanche.
Le dimanche, les enfants s'ennuient.
En knickerbockers ou en robes blanches,
Le dimanche, les enfants s'ennuient.
Que ce soit promenade ou tartine,
Pâtissier pas plus que les bois
N'auront de succès: gamins et gamines
Sont plus tristes que maman ne croit.
Vienne vienne
La semaine,
Lundi mardi jeudi,
Car la rue est toujours pleine
De lumière et de bruit!
A travers les rues, sans rien dire,
On parcourt la ville sans fin.
Y a que les mannequins qui font des sourires,
Aux vitrines des grands magasins.
Vienne vienne
La semaine,
Lundi mardi jeudi,
Car la rue est toujours pleine
De lumière et de bruit!
Les parents s'ennuient le dimanche.
Le dimanche, les parents s'ennuient.
Avec leurs faux-cols, leurs lorgnons et leurs barbes blanches,
Le dimanche, les parents s'ennuient.
Vienne vienne
La semaine,
Lundi mardi jeudi,
Car la rue est toujours pleine
De lumière et de bruit!
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