dimanche 24 janvier 2010

Toujours trop tôt

Je crois que ce poème de Jean-Luc Moreau rend exactement le sentiment des enfants, dans les années cinquante et soixante, quand la télévision (et en noir et blanc d'abord) a pénétré dans les maisons et changé à jamais la civilisation.
Ceux qui, parmi ces enfants, ne savaient pas encore lire, cessaient de dépendre d'un lecteur (un de leurs parents la plupart du temps) pour accéder non seulement aux histoires qu'on racontait jusque-là aux enfants mais à toutes les histoires, du moins jusqu'à l'heure du coucher «quand c'est le plus joli».
Toujours trop tôt, comme le laisse entendre le poème.

La télévision

Quand on branche la télé,

Mes amis, quel défilé!

Le négus, le roi d’Écosse,

De vieux gus et de grands gosses,

Cendrillon dans son carrosse,

La véloce Carabosse

Chevauchant son balai-brosse,

Des prélats, des porte-crosses,

De beaux blonds, des rousses rosses,

Des colosses,

Des molosses,


Des rhinocéros atroces...

Et quand c’est le plus joli:

«Les enfants! C’est l’heure! Au lit!»

1 commentaire:

atalante a dit…

Vous avez vraiment d ela suite dans les idées, Jacques. Divertissant et instructif. Bonne journée..

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