dimanche 3 janvier 2010

Amour et connaissance

Version originale latine de cette pensée d'Augustin d'Hippone (un Berbère romain que vous connaissez peut-être mieux sous le nom de «saint Augustin». Hippone est la ville dont il fut élu évêque malgré lui, c'est aujourd'hui Annaba en Algérie): «Res tantum cognoscitur quantum diligitur*».
Comme penseur, cet homme a été nuisible pour la pensée occidentale (millénarisme, prédestination, bûcher pour les hérétiques malgré sa pseudo religion d'amour, etc.: les défauts habituels des chrétiens en position de pouvoir) mais il a été un grand écrivain, ce qui est bien supérieur comme état (ou activité) à celui de saint, de chrétien (ou croyant), de penseur chrétien (ou croyant) car un écrivain crée des fictions qu'il ne tente pas (s'il n'est pas en position de pouvoir) d'imposer comme étant la réalité.
Ces fictions étant cependant très utiles pour connaître la réalité.
Je me demande cependant s'il ne faudra pas inverser sa pensée, qui deviendrait: «on ne peut aimer une chose que dans la mesure où on la connaît».
Ce qui impliquerait (
Augustin détesterait cette implication et me ferait condamner au bûcher) qu'on ne peut aimer ce qu'on ne connaît pas et que, donc, puisque Dieu est inconnaissable (s'il existe), on ne peut l'aimer.
Mais peut-être nous trouvons-nous devant un cercle vicieux.

* Autre traduction possible, plus littérale car elle respecte l'ordre des mots de la phrase originale latine: «Une chose, nous ne la connaissons qu'autant que nous l'aimons».

4 commentaires:

atalante a dit…

Vous n'êtes pas très porté sur la chose religieuse, en générale, n'est-ce pas Jacques ? Je ne sais pas si vous auriez aimé la pièce Marie-de-l'Incarnation interprétée récemment par Marie Tifo. Oui le discours était religieux en soi. On y voyait un délire mystique très explicitement, mais l'auteur, la metteure en scène et la comédienne surtout, ont fait ressortir bien plus. Ce que cachait derrière cette expression mystique, justement..
C'est ce qui était interessant. Comme le film Thérèse d'Alain Cavalier, vous connaissez.
Je crois qu'on peut lire St-Augustin de la même manière, si l'aspect religieux,d'emblée, nous rebute.
Bonne journée

Jack a dit…

Les personnes sincères -même religieuses- ne me rebutent pas pourvu qu'elles ne cherchent pas à endoctriner les autres pour en profiter, et, surtout, pourvu qu'elles ne cherchent pas à leur imposer leur lois et leurs règles par la menace, la violence et le meurtre.

atalante a dit…

Je suis entièrement d'accord avec vous. L'endoctrinement, c'est une des pires choses au monde puisqu'il s'agit de contrôler l'autre. De toute manière, user de doctrines soient-disantes divines et sacrés pour faire du mal, est un mensonge éhonté. Et ce qui est faux fini par ternir..Non ?

atalante a dit…

Je ne savais pas, par contre, que St-Augustin avaient de pareilles choses.

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