Je lis cette réflexion (si cela peut s'appeler ainsi, cela prend d'ailleurs la forme d'une question) de George Steiner dans le blogue de Pierre Assouline, « La République des livres » (la réflexion est là), où l'on entend, et pas seulement en filigrane, directement, la voix préhistorique des prophètes juifs et de leurs héritiers chrétiens (particulièrement catholiques) et musulmans à propos du rôle des femmes dans la vie de l'humanité, et surtout dans l'histoire de la créativité des humains :
La capacité biologique de procréer, d’engendrer la vie qui est le propre de la femme, n’est-elle pas de quelque façon, à un niveau absolument essentiel à l’être de la femme, tellement créatrice, tellement épanouissante, qu’en comparaison, la création de personnes fictives qui est la matière même du drame et des arts plastiques, en pâlisse* ?
Aux femmes l'enfantement, aux hommes la création artistique, littéraire et (sans doute) scientifique.
Ce néo-prophète vit-il à notre époque?
Je crois que, finalement, à trop embrasser George Steiner a mal étreint.
A-t-il oublié la littérature grecque sans doute enfouie dans sa tête sous les injonctions bibliques?
Voici un poème de Sappho qui le contredit absolument (je n'ai pas le texte grec):
* Tirée de Real Presences: Is There Anything in What We Say?, 1989
La capacité biologique de procréer, d’engendrer la vie qui est le propre de la femme, n’est-elle pas de quelque façon, à un niveau absolument essentiel à l’être de la femme, tellement créatrice, tellement épanouissante, qu’en comparaison, la création de personnes fictives qui est la matière même du drame et des arts plastiques, en pâlisse* ?
Aux femmes l'enfantement, aux hommes la création artistique, littéraire et (sans doute) scientifique.
Ce néo-prophète vit-il à notre époque?
Je crois que, finalement, à trop embrasser George Steiner a mal étreint.
A-t-il oublié la littérature grecque sans doute enfouie dans sa tête sous les injonctions bibliques?
Voici un poème de Sappho qui le contredit absolument (je n'ai pas le texte grec):
Confidences
Je dis que l'avenir se souviendra de nous.
Je désire et je brûle.
A nouveau, l'Amour, le briseur de membres,
Me tourmente, doux et amer.
Il est insaisissable, il rampe.
A nouveau l'amour a mon cœur battu,
Pareil au vent qui, des hauteurs,
Sur les chênes s'est abattu.
Tu es venue, tu as bien fait:
J'avais envie de toi.
Dans mon cœur tu as allumé
Un feu qui flamboie.
Je ne sais ce que je dois faire,
Et je sens deux âmes en moi.
Je ne sais quel désir me garde possédée
De mourir, et de voir les rives
Des lotus, loin sous la rosée.
Et moi, tu m'as oubliée.
* Tirée de Real Presences: Is There Anything in What We Say?, 1989
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