jeudi 29 octobre 2009

Le Châle de Sabine et Sarah Bernhardt

Dans ce numéro de Géo Histoire dont je vous ai parlé hier (), parmi les chefs-d'œuvre présentés il y a, outre l'Aphrodite dite « Vénus de Milo », ce (maintenant) moins célèbre châle qui servit de linceul à Sabine, une patricienne d'Égypte sous l'Empire byzantin (6e siècle).
Il est illustré de trois scènes de la mythologie grecque, étonnantes dans un empire officiellement chrétien.
À gauche Artémis triomphe d'un lion ; en bas Persée, monté sur Pégase, le cheval ailé, vainc le dragon pour délivrer Andromède; à droite, Apollon voit Daphné se transformer en laurier-rose pour lui échapper.
J'ai grossi pour vous ces deux dernières illustrations (il manque certains éléments à celle qui met Artémis en scène).
Voici Persée sur Pégase * (la légende de Persée et d'Andromède plaisait beaucoup à mon fils quand il était petit) :

Et voici
Daphné qui échappe à Apollon (elle lui tend un crucifix, irruption (on pense) irréaliste du christianisme ici mais en réalité pleine de sens, le christianisme n'étant qu'une autre mythologie grecque) :

Mais ce qui m'intéresse surtout dans la page consacrée à ce châle c'est une photo de Sarah Bernhardt vêtue du costume qu'elle portait lors de la représentation de la pièce « Théodora » (je n'ai pas de lien qui donne des informations sur la pièce) de Victorien Sardou, costume dont elle avait exigé qu'il reproduise quelques-uns des motifs du châle de Sabine.
Sarah Bernhardt qui reste, pour moi, idolâtre, un des modèles (avec Réjane) de la Berma dans « À la recherche du temps perdu », celle qui savait dire de manière sublime les vers de Racine (surtout dans Phèdre) sans les gesticulations superflues, presque hystériques, qu'y mettaient les interprètes moins douées qu'elle.
Voici cette photo qui plaira aussi, je crois, à ceux qui s'intéressent au théâtre:

La grande comédienne est toute figée
(il fallait à l'époque (1884 ou 1902)
qu'elle
ne bouge pas pendant de longues
minutes pour que la photo soit bonne
).
Voyez ses pieds qui dépassent
la
marche sur laquelle ils sont posés.


Et voici l'affiche « Art nouveau » de la « Théodora » de Victorien Sardou:
* Certains évoquent plutôt la légende de Bellérophon et de la Chimère mais je préfère celle de Persée.

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