De Christos à Dionysos

Un autre magnifique sarcophage du Metropolitan Museum (cliquez la photo pour mieux le voir).
Sur celui-ci est représentée la procession triomphale de Dionysos.
Ce dieu, naturalisé grec comme le dieu que nous nommons aujourd'hui Christ (χριστός/ christós en grec), partageait avec ce dernier quelques caractéristiques, notamment d'avoir ressuscité.
C'est la raison pour laquelle on le représentait sur les sarcophages: la famille du mort qu'on y inhumait espérait que le dieu allait favoriser la résurrection de celui-ci.
Quand les premiers penseurs du christianisme imaginèrent transformer Jésus de Nazareth en dieu et fils de dieu, le concept de résurrection existait déjà dans les croyances et la religion grecque et romaine: ils n'eurent qu'à l'emprunter et à transformer le prophète juif trop tôt décédé en dieu grec* pour l'imposer à l'Empire romain d'abord, puis aux Barbares qui détruisirent celui-ci, puis à tout l'Occident et au Nouveau Continent.
En un certain sens, on pourrait dire que le Christ est non seulement le fils de Yahvé, le Dieu de la Bible, comme l'affirment les fondateurs de la religion qui se réclame de lui, mais aussi le fils du dieu Dionysos, et le petit-fils de Zeus, le dieu suprême des Grecs (et des Romains sous le nom de Jupiter).
Le nom «Zeus» est peut-être à l'origine du nom que ceux qui parlent une langue romane -français, espagnol, italien, portugais, roumain notamment- donnent à leur Dieu, du latin «Deus» qui provient peut-être de «Zeus» prononcé par celles des bouches romaines qui ne connaissaient pas le grec.
D'ailleurs les représentations artistiques occidentales de «Dieu le Père» empruntent le visage barbu et certaines attitudes de Zeus.
Voyez cette sculpture représentant Zeus:
Et voici son fils, pas Jésus certes mais le Christ, «nettoyé» de toute caractéristique sémite et nimbé d'une auréole comme les empereurs byzantins (ou serait-ce Dionysos? ou un hippie «Peace and Love» des années soixante? ou une jeune fille ayant un problème hormonal qui la rend barbue?):

Et voici le dieu non circoncis, le dieu grec, sur la croix (c'est un crucifix en bois polychrome de Michel-Ange, les chrétiens ne reculent devant aucune dépense quand il s'agit d'étayer leurs mensonges):

* En le détachant avec violence de ses origines juives de toutes les manières (par exemple en lui donnant une apparence non sémite -blond aux yeux bleus- ou en camouflant sa circoncision, etc.), de telle sorte que bien des Chrétiens, encore aujourd'hui, ignorent (et veulent l'ignorer) que leur dieu est d'origine juive et, lors de son « incarnation », de religion juive.