L'Aveuglement de la foi

«Tête de femme les yeux levés au ciel»
de Nicolas-Bernard Lépicié, vers 1775

Les religions ont un tel pouvoir d'aveuglement sur des esprits naïfs (et qui ne le sont pas toujours autant dans toutes les circonstances de la vie, du moins je veux le croire) que cela parfois glace le sang.
Ainsi, hier soir, au téléjournal, on parlait du curé d'une paroisse qui, pour suivre les instructions de son diocèse concernant les précautions à prendre pour éviter la transmission de la grippe H1N1, avait, entre autres précautions, vidé les bénitiers de son église de leur eau.
Une paroissienne protestait disant que «l'eau que Dieu avait bénie ne pouvait pas transmettre de maladie».
Elle le croyait vraiment.
Comment être sûr, madame, que Dieu a réellement béni l'eau bénite?
Sachant qu'une personne contagieuse l'a touchée, la donneriez-vous à boire à vos enfants ou à vos petits-enfants?
Ce sont les questions que je voudrais qu'on lui pose mais, croyante comme elle le semble, les comprendrait-elle?
Selon moi, c'est la croyance qui est mauvaise: on lui a fait croire que la foi transporte des montagnes, comment ne croirait-elle pas qu'une eau contagieuse «bénie par Dieu» ne peut pas transmettre de maladie?
Le curé ajoutait qu'«il lui restait si peu de paroissiens qu'il valait mieux prendre des précautions pour en conserver le plus possible».
Si leur foi les aveugle tous comme elle aveugle la paroissienne récalcitrante, peut-être n'en restera-t-il plus un seul très bientôt (ce qui n'est pas pour me déplaire, je vous l'avoue: je déteste ce qui rend les gens aveugles et les gens aveugles qui ont des yeux pour voir).