Une photo du lecteur (Michel Reuss?) parue dans Libération.fr (rubrique «Vos photos sur Libération.fr» ici).
Une atmosphère Magritte (évidemment, on est à Bruxelles et, pour un étranger comme moi, Bruxelles c'est un peu beaucoup avant tout Magritte, quoi d'autres? Le Manneken-pis?).
Des arbres trop parfaits à côté d'un arbre naturel. Une maison de carton-pâte peut-être. Un personnage réel (ou est-ce un acteur?). Un intérieur qui est aussi un extérieur. Et ce ciel et ces nuages.
Et il y a ce poème de Paul Éluard intitulé «Magritte» et publié dans «Les Yeux fertiles» (n'est-ce pas ce en quoi l'art transforme les yeux?) en 1936:
Magritte
Marches de l’œil
À travers les barreaux des formes
Un escalier perpétuel
Le repos qui n’existe pas
Une des marches est cachée par un nuage
Une autre par un grand couteau
Une autre par un arbre qui se déroule
Comme un tapis
Sans gestes
Toutes les marches sont cachées
On a semé les feuilles vertes
Champs immenses forêts déduites
Au coucher des rampes de plomb
Au niveau des clairières
Dans le lait léger du matin
Le sable abreuve de rayons
Les silhouettes des miroirs
Leurs épaules pâles et froides
Leurs sourires décoratifs
L’arbre est teinté de fruits invulnérables.
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