jeudi 25 mars 2010

De l'abus de la puissance sur les âmes aux abus de la puissance sur les corps

Dans une interview publiée sur Libération.fr (ici), Christine Pedotti fait une hypothèse intéressante à propos de la pédophilie chez les prêtres catholiques.
Voici l'hypothèse de cette historienne catholique:

Je ne suis pas du tout certaine qu'il y ait une corrélation entre le célibat des prêtres, la frustration sexuelle et la pédophilie. Je crains qu'il y ait, en revanche, une corrélation entre la pédophilie et une institution qui pense qu'elle détient la vérité et se place dans une situation de toute-puissance, cachant ainsi des faits qui sont individuellement épouvantables mais statistiquement ordinaires. Les scandales de pédophilie n'ont rien à voir avec le célibat des prêtres mais tout avec la puissance de l'institution. Il faut s'interroger sur la façon dont l'institution met des hommes en situation d'autorité sur les âmes, et dont cette autorité sur les âmes peut être pervertie en pouvoir sur les corps.

Les prêtres profitent de la puissance de l'institution et, surtout, du pouvoir que l'institution leur accorde sur le salut éternel des fidèles pour exercer une contrainte sur les corps.
La pédophilie quand il s'agit d'enfant, mais d'autres formes de contrainte sur les corps des adultes par exemple.
Vous avez sûrement en mémoire ces menaces de damnation éternelle que les prêtres québécois fulminaient -et tout le clergé catholique en chœur- à l'égard des femmes qui, pour préserver leur santé en ne mettant pas au monde un enfant tous les neuf mois, désiraient se refuser aux étreintes de leur mari.
C'était là un autre type de contrainte sur les corps équivalant, au moins, à la pédophilie et tout aussi dommageable psychologiquement pour des adultes cette fois.
La cause de tous ces abus -et pas seulement de la pédophilie mais aussi de la pédophilie- résiderait donc dans le pouvoir terrible -une sorte de toute-puissance- que l'Église catholique (et toutes les religions de même acabit) accorde sans surveillance et sans limite aux membres de son clergé
sur les croyants et les fidèles.
Y aurait-il dans les codes criminels la définition d'un crime correspondant à ces abus de pouvoir?

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