Un peintre voulait faire sa cour.
Il voulait suggérer que la reine Élizabeth 1ère avait toute les qualités du serpent, prudence, sagesse, raison, comme dans l'Antiquité (il y avait une tête de serpent sur la couronne des pharaons -le pschent- pour signifier cela -voyez l'image du pschent au bas de ce billet).
Mais voilà, la Bible s'était interposée entre l'Antiquité et le règne d'Élizabeth, cette époque où la fanatique Réforme prenait le dessus sur la tolérante Renaissance, où la religion monothéiste (et, par conséquent, intolérante) prenait le dessus sur l'accueillante religion des mille dieux et déesses.
Dans ce monothéisme, le serpent, si intelligent, si sage, si raisonnable, était celui qui avait induit Ève en tentation et «perdu» l'humanité.
C'était le «péché originel»
(En réalité il avait obligé l'humanité à sortir de la condition animale qui était la sienne et à chercher à connaître le fond des choses, crime de lèse-majesté divine).
La Reine «vierge» ne pouvait pas, décemment, brandir le serpent sous peine de passer pour une «Antéchrist» (le pape et les Catholiques la traitaient déjà de tous les noms).
(Devrais-je écrire «Antéchriste»? Élizabeth était une femme après tout)
Le peintre n'avait pensé à rien, qu'à faire sa cour selon les croyances antiques.
Il a fallu tout faire disparaître derrière un fragile et provisoire bouquet de roses malodorantes.
C'est quand on songe à faire sa cour -au monarque, au dictateur, au pape, à Dieu- qu'on a tort.
(L'article de Zigonet est ici).
jeudi 11 mars 2010
Faire sa cour
heure 13:24:00
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