vendredi 6 novembre 2009

Virgile, prophète malgré lui

C'est le poète latin Virgile.
Je l'ai tiré d'un tableau de Bouguereau (ce tableau est ici) où, en compagnie de Dante, se bouchant le nez pour ne pas respirer l'odeur nauséabonde qui règne en enfer, il regarde s'entredéchirer des damnés.
Virgile est, pour les Romains, l'équivalent d'Homère pour les Grecs à cause de l'Énéide qui a réussi à faire des Romains les descendants des Troyens et, par conséquent, légitimer leur pouvoir sur les Grecs, le pouvoir de vaincus devenus vainqueurs par la grâce des dieux.
Mais ce n'est pas la raison pour laquelle son œuvre a été sauvée de la destruction et de l'oubli et pour laquelle il peut servir de guide à Dante dans la Divine Comédie.
Cette raison c'est que les Chrétiens ont détourné le sens d'une partie de son œuvre (particulièrement de la 4e Églogue) pour faire de Virgile le prophète du Messie chrétien.
Il le fallait, il fallait que le caractère messianique du Christ soit aussi (peut-être surtout) annoncé par les Romains afin que les Chrétiens puissent mieux se détacher de leur héritage juif et légitimer Rome comme centre de leur pouvoir plutôt que Jérusalem.
Cela faisait partie de l'immense manœuvre de «
déjudaïsation» du christianisme (si vous me permettez le terme), dont l'antisémitisme a été une autre forme.
Voici une partie des vers de Virgile qui, selon les Chrétiens, annonçaient la venue du Christ, et non l'héritier d'Octave et le nouvel Âge d'or, comme le croyait Virgile lui-même (la traduction française est à gauche, le texte original latin à droite et vous allez peut-être devoir cliquer le texte pour mieux le lire):


Au moins ces basses manœuvres nous auront conservé cette grande œuvre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Votre petit site m'a beaucoup aidé pour mon exposé merci de l'avoir créé

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