Je suis bien aise que l'Opéra de Montréal ait représenté Papageno dans l'affiche de la représentation de « La Flûte enchantée » de Mozart à laquelle j'ai assisté lundi dernier (et qui était une bonne représentation, utilisant la scénographie de San Francisco).
C'est, je crois, Papageno le véritable héros de la pièce.
Voici pourquoi.
Jusqu'à présent je n'ai jamais vraiment prêté attention aux paroles de « La Flûte enchantée ».
Il faut dire que la première représentation que j'en ai vu était cinématographique, c'était le film (1975) d'Ingmar Bergman.
Le reste du temps j'écoutais surtout les grands airs (il n'y a que cela dans « La Flûte ») où l'on coupait les dialogues non chantés.
La représentation de Montréal était la première vraiment complète à laquelle j'assistais, avec les paroles traduites au-dessus de la scène.
Et quelles paroles : sexistes, religieusement bébêtes.
Et toutes ces épreuves initiatiques.
Papageno est le seul qui refuse de se laisser entraîner dans ces simagrées où Tamino et Pamina sont entraînés (avec leur plein accord -étonnant !) par Sarastro.
Ces simagrées d'initiation qui ressemblent à une cérémonie d'ordination ou de consécration épiscopale vaticanesque ou, mieux encore (et cela révèle ce qui est au fond des cérémonies vaticanesques), ces simagrées qui ressemblent, sans doute, à une cérémonie de l'ordre du Temple solaire.
Papageno ne garde pas le silence qu'on lui enjoint de garder, mange ou boit malgré les interdits, alors que le benêt Tamino et la naïve Pamina adhèrent sans état d'âme à tout ce qu'on leur demande : ils auraient été nazis passifs (les pires).
Le livret (d'Emanuel Schikaneder, il faut le dire) prend parti pour Sarastro et sa bande de curés mais, devant les discours que tient celui-ci, je suis porté à croire que Mozart, par la distribution et le registre des airs, prend parti pour la Reine de la nuit (qui veut sauver sa fille de l'univers sexiste et religieux de Sarastro, selon moi) et pour Papageno qui réussit à rencontrer l'amour (et Papagena) tout en n'étant pas initié à la secte (ou église) de Sarastro comme le sirupeux Tamino.
Je vous ai déjà présenté les deux arias de la Reine de la nuit (ici), dans ce blogue (par Dessay et Deutekom).
Je vais vous présenter l'air de Papageno et de Papagena interprété par Detlef Roth (page en anglais au bout de ce lien) et Gaële Le Roi à Paris en 2001 (j'aurais préféré l'interprétation de Montréal avec l'excellent Aaron St.Clair Nicholson (page en anglais au bout de ce lien) mais elle n'est encore nulle part hélas !) :
P.S. Pour davantage de renseignements sur la représentation, un billet de Denise Pelletier (ici) intitulé « L'Enchantement de la Flûte » et publié dimanche 22 novembre.
C'est, je crois, Papageno le véritable héros de la pièce.
Voici pourquoi.
Jusqu'à présent je n'ai jamais vraiment prêté attention aux paroles de « La Flûte enchantée ».
Il faut dire que la première représentation que j'en ai vu était cinématographique, c'était le film (1975) d'Ingmar Bergman.
Le reste du temps j'écoutais surtout les grands airs (il n'y a que cela dans « La Flûte ») où l'on coupait les dialogues non chantés.
La représentation de Montréal était la première vraiment complète à laquelle j'assistais, avec les paroles traduites au-dessus de la scène.
Et quelles paroles : sexistes, religieusement bébêtes.
Et toutes ces épreuves initiatiques.
Papageno est le seul qui refuse de se laisser entraîner dans ces simagrées où Tamino et Pamina sont entraînés (avec leur plein accord -étonnant !) par Sarastro.
Ces simagrées d'initiation qui ressemblent à une cérémonie d'ordination ou de consécration épiscopale vaticanesque ou, mieux encore (et cela révèle ce qui est au fond des cérémonies vaticanesques), ces simagrées qui ressemblent, sans doute, à une cérémonie de l'ordre du Temple solaire.
Papageno ne garde pas le silence qu'on lui enjoint de garder, mange ou boit malgré les interdits, alors que le benêt Tamino et la naïve Pamina adhèrent sans état d'âme à tout ce qu'on leur demande : ils auraient été nazis passifs (les pires).
Le livret (d'Emanuel Schikaneder, il faut le dire) prend parti pour Sarastro et sa bande de curés mais, devant les discours que tient celui-ci, je suis porté à croire que Mozart, par la distribution et le registre des airs, prend parti pour la Reine de la nuit (qui veut sauver sa fille de l'univers sexiste et religieux de Sarastro, selon moi) et pour Papageno qui réussit à rencontrer l'amour (et Papagena) tout en n'étant pas initié à la secte (ou église) de Sarastro comme le sirupeux Tamino.
Je vous ai déjà présenté les deux arias de la Reine de la nuit (ici), dans ce blogue (par Dessay et Deutekom).
Je vais vous présenter l'air de Papageno et de Papagena interprété par Detlef Roth (page en anglais au bout de ce lien) et Gaële Le Roi à Paris en 2001 (j'aurais préféré l'interprétation de Montréal avec l'excellent Aaron St.Clair Nicholson (page en anglais au bout de ce lien) mais elle n'est encore nulle part hélas !) :
P.S. Pour davantage de renseignements sur la représentation, un billet de Denise Pelletier (ici) intitulé « L'Enchantement de la Flûte » et publié dimanche 22 novembre.
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