lundi 16 novembre 2009

À Épidaure

À Épidaure, pendant que nous visitions le magnifique théâtre antique représenté sur le billet que Denise Pelletier a placé sur son site (ici) de critiques de spectacles (cliquez le billet pour y être), un groupe de jeunes Italiens (de la Vénétie, et particulièrement de Vérone), sous la direction de leur professeur de littérature, s'est placé au centre de la scène, là où l'on peut projeter sa voix jusqu'aux derniers spectateurs assis dans les gradins, même en murmurant, et un certain nombre d'entre eux se sont mis à jouer une scène de «Roméo et Juliette» de Shakespeare (en italien: vous vous souvenez, n'est-ce pas, que la pièce est censée se passer à Vérone?).
Songez à ceci: il y avait dans le théâtre (dois-je dire «dans»? C'est un théâtre en plein air), des guides grecques, un groupe de Québécois, un groupe de Canadiens, quelques Allemands, et des Italiens qui jouaient dans leur langue le texte d'un auteur anglais, tout cela dans un théâtre grec de l'Antiquité (4e siècle avant Jésus-Christ) construit en l'honneur d'
Asclépios*, dieu grec de la médecine.
N'était-ce pas, en résumé, la Terre et son histoire?
Dois-je ajouter que, placé au dernier rang, j'entendais parfaitement les dialogues enflammés des jeunes Italiens?

* Esculape en français. Le serment des médecins est appelé «Serment d'Hippocrate» mais se fait entre autres au nom d'Esculape.
En voici le texte:

Je jure par Apollon médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, je prends à témoin tous les dieux et toutes les déesses d'accomplir fidèlement, autant qu'il dépendra de mon pouvoir et de mon intelligence, ce serment et cet engagement écrit ; de regarder comme mon père celui qui m'a enseigné cet art, de veiller à sa subsistance, de pourvoir libéralement à ses besoins, de considérer ses enfants comme mes propres frères, de leur apprendre cet art sans salaire et sans aucune stipulation s'ils veulent l'étudier ; de communiquer les préceptes vulgaires, les connaissances secrètes et tout le reste de la doctrine à mes enfants, à ceux de mon maître et aux adeptes qui se seront enrôlés et que' l'on aura fait jurer selon la loi médicale, mais à aucun autre. Je ferai servir suivant mon pouvoir et mon discernement le régime diététique au soulagement des malades ; j'éloignerai d'eux tout ce qui pourrait leur être nuisible et toute espèce de maléfice ; jamais je n'administrerai un médicament mortel à qui que ce soit, quelques sollicitations qu'on me fasse ; jamais je ne serai l'auteur d'un semblable conseil ; je ne mettrai pas aux femmes de pessaire abortif. Je conserverai ma vie pure et sainte aussi bien que mon art. Je ne taillerai jamais les calculeux, mais je les adresserai à ceux qui s'occupent spécialement de cette opération. Dans toutes les maisons où j'entrerai, ce sera pour le soulagement des malades, me conservant pur de toute iniquité volontaire, m'abstenant de toute espèce de débauche, m'interdisant tout commerce honteux, soit avec les femmes, soit avec les hommes, libres ou esclaves. Les choses que je verrai ou que j'entendrai dire dans l'exercice de mon art, ou hors de mes fonctions dans le commerce des hommes, et qui ne devront pas être divulguées, je les tairai, les regardant comme des secrets inviolables.
Si j'accomplis fidèlement mon serment, si je ne faillis point, puissé-je passer des jours heureux, recueillir les fruits de mon art et vivre honoré de tous les hommes et de la postérité la plus reculée ; mais si je viole mon serment, si je me parjure, que tout le contraire m'arrive !

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