lundi 16 novembre 2009

Des auberges espagnoles

(Original anglais de la pensée d'Oscar WildeEvery portrait that is painted with feeling is a portrait of the artist, not of the sitter»).
 

L'expression que Gérard Genette rapporte dans « Bardadrac » va plus loin encore qu'Oscar Wilde puisqu'elle affirme qu'une œuvre est « une auberge espagnole », c'est-à-dire que son lecteur ou son spectateur ou son auditeur (ou son goûteur, incluons aussi, dans les œuvres, les plats et les vins, ou les autres liquides concoctés) y apporte lui-même ce qu'il y trouve.J'irais pour ma part plus loin encore, hors des limites de l'art: toute chose est « une auberge espagnole » pour celui qui la contemple ou l'étudie.
Et, parfois, ce qu'apporte quelqu'un à une chose s'avère s'y trouver pour tous (comme dans une observation scientifique par exemple) que personne d'autre que celui qui l'a trouvé d'abord n'aurait pu trouver (ou alors au bout d'un temps infini).
Encore faut-il qu'il y ait un observateur ou un contemplateur, ce qui est très rare la plupart des gens se contentant de ne rien voir (et lire) avec leurs yeux, de ne rien entendre avec leurs oreilles, de ne rien goûter, de ne rien sentir, etc.

Je voudrais vous faire noter enfin qu'à ces œuvres qui sont des « auberges espagnoles », certains ne peuvent rien apporter parce qu'ils n'ont rien ou seulement des sottises dans la tête, comme cette minable australopithéco-britannique dont j'ai parlé ici.
Ou comme chacun de nous quand nous sommes devant une œuvre si nouvelle que nous ne pouvons la rapporter à rien de ce que nous connaissons ; à ce moment nous sommes nous aussi des minables comme Germaine Greer
.

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