L'original de la chronique est ici
La chronique de Patrick Lagacé dans La Presse porte aujourd'hui sur la tragédie du village de Saint-Jude dans laquelle une famille de quatre personnes a été engloutie dans une coulée de boue.
Nonobstant cette tragédie (dont la chronique parle très bien), les premiers paragraphes de celle-ci sont si représentatifs, d'abord du français parlé au Québec (disons du québécois) -quand il est transposé en écrit (j'imagine qu'on l'utilise parce qu'on écrit une chronique et non un article d'information)- et, ensuite, de la mentalité du Québécois moyen actuel, que je vous les transcris pour vous mettre devant les yeux un échantillon des deux réunis en la même personne.
À vous de juger si le québécois est du français encore (et si oui à quel degré) et si le Québécois incarné par le «je» qu'utilise Patrick Lagacé a certains traits qui ressemblent aux vôtres.
On vit toujours avec la peur de la mort. Ça oblige à quelques précautions.
Tu cuisines avec de l'huile d'olive: paraît que c'est bon pour le cholestérol.
Tu changes les piles du détecteur de fumée. Deux fois par année.
Tu mets ton casque de vélo, tu attaches ta ceinture en auto, tu regardes des deux bords de la rue avant de traverser. Et tu donnes une claque derrière la tête de ton fils quand il traverse la rue sans regarder des deux bords.
Tu fais tes omelettes avec des blancs d'œufs, tu jettes tes gourdes contenant du bisphénol-A, tu te dis que les radars photo sur les routes, c'est chiant mais que ça fait ralentir les chauffards et que ça sauve des vies, faire ralentir les chauffards. La tienne, peut-être.
Tu vas passer ta coloscopie, tu fais ton pap test, tu coupes le cordon des stores quand ta petite se met à ramper par terre. Tu bois du thé vert: paraît que c'est bon pour les ulcères.
Tu achètes un système d'alarme pour dormir tranquille et le soir où tu vas rentrer tard, tu dis à ta blonde de barrer les portes avant d'aller se coucher. Parce qu'on ne sait jamais, il y a des fous partout.
C'est un instantané du québécois et de la vie ordinaire des Québécois.
Si criant de réalité (de la mienne en tous cas) qu'il me fascine.
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