lundi 17 mai 2010

Montréal

C'est l'anniversaire de la fondation de Montréal aujourd'hui.
Montréal a été fondée le 17 mai 1642.
Ce vitrail dans la photo se trouve à la station Berri-UQAM du métro de Montréal et s'intitule «
Hommage aux fondateurs de la ville de Montréal».
Il est signé Pierre Gaboriau et Pierre Osterrath.
Montréal revient de loin après avoir été fondée sous de mauvais auspices par des envoyés (Paul de Maisonneuve, Jeanne Mance) de l'intégriste «Société Notre-Dame de Montréal».
Cette «Société» avait eu l'idée de fonder Montréal en Nouvelle-France afin de faire contrepoids à la fondation de Québec en 1608 par des crypto-protestants (Pierre Dugua de Mons, Champlain) sous un roi (Henri IV) qui avait été longtemps protestant et, après sa conversion («
Paris vaut bien une messe»), chef du parti de la tolérance.
La tolérance, la plus horrible chose pour les croyants intégristes, et même pour les croyants tout court.
Heureusement, Montréal n'est plus aujourd'hui la ville de l'intolérance, c'est Québec qui l'est devenue, pourrait-on dire, avec ses cardinaux rétrogrades et ses électeurs de droite.
Pour souligner cet anniversaire, je vous présente la chanson «
Montréal» du groupe «Beau Dommage», d'une infinie tristesse et, par conséquent, d'une infinie beauté.
(Souvenez-vous -de Musset:

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux...)

Il y a ensuite les paroles de la chanson.
Et puis il y a un poème «
slam» de Samiel (que je ne connais pas) qui s'intitule aussi «Montréal».
Le poème et la chanson sont des déclarations d'amour.



Montréal

C'est pas facile d'être amoureux à Montréal
Le ciel est bas, la terre est grise, le fleuve est sale
Le Mont-Royal est mal à l'aise, y'a l'air de trop.
Westmount le tient serré dans un étau.
Y'a des quartiers où le bon monde veille sur le perron,
Y'a une bonne femme qui en a fait une belle chanson
Dans ces bouts-là les jeunes
Se tiennent au fond des cours,
Y prennent un coke, y prennent une bière
Y font l'amour
Où chu né, y'avait un arbre à tous les vingts pieds
Ça fait vingt ans depuis c'temps-là, y'é z'ont coupés.
Ma première blonde, j'l'ai rencontrée dans un hangar,
On jouait à guerre, était espionne, moi j'étais mort
Assis su'é marches de l'escalier du restaurant,
J'ai dépensé une bonne partie de mes quinze ans
Avec mon chum Ti-Gilles, avec le grand Paquette,
On agaçait les filles,
Pis on s'appelait tapettes
**Quand j'tais jeune, j'ai eu d'la peine, j'ai ben braillé,
J'ai cru mourir quand ma Mireille, a m'a laissé
A m'avait dit qu'un jour peut-être a m'appellerait,
Quand ses parents seraient partis pour le chalet
Pis c't'arrivé, y fallait ben qu'un jour ça vienne,
Un soir de pluie au coin d'Beaubien pis d'la neuvième
Des fois j'y pense, je r'vois la fille, pis là j'me dis
C'était sans doute le plus beau jour
De toute ma vie**
Aujourd'hui, à Montréal, chu en amour,
J't'aime comme un fou pis j'va t'aimer toujours
J'te conte tout ça, écoute moi ben pendant qu'ça m'pogne,
Assis au pied des arbres du bois de Boulogne.

∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆

Montréal

Ma chapelle,
Ma ville,
Ma belle,
Mon île,
Mon espoir,
Partie de mon histoire,
Ma blonde.
On s’est quitté un jour, il y a longtemps.
Alors j’ai besoin de te parler.
J’ai beau vivre sans toi.
Au milieu de ton cœur je suis.
Je cours les mois les années.
Pour te retrouver.
Je t’aime – je toujours Montréal.
Le soir au rythme de mes fantaisies.
Voyage entre deux rêves.
Dans un Cartier.
Je cherche Bonne-Aventure.
De cinq à sept je bois cul sec.
Aux Beaux Jeudi.
Chez Henri.
Je garde Mon-Clam .
Je ne suis plus dans mon condo.
Bonne-maison de repos.
Entre le ciel et l'eau
Tu es toujours de Bon-Secours.
Pour faire des jeux de mots.
Mon Bel amour.
Chez Fort Lorette c’était chouette.
Elle chantait Ginette
Des compositions de Just-air.
Ma belle lumière, ma rivière.
L’amour coule dans tes artères.
Quand je pense à toi.
Mon cœur vire à l’envers.
Vers le fleuve Bras ouvert.
Confluent des amants.

Tu es tellement belle c'est écœurant.

Je pars pour un autre voyage.

Dans la rivière de ta naissance.
Dans tes eaux d’une impétueuse force.
Je me baigne pour retrouver les armes,
retrouver des horizons nouveaux,
Pour soigner mes maux.
Ton Canal me conduit vers le sud.
Jusqu’à La-Chine.
D'écluse en écluse.
Tu me portes sur Atwater.
Marché aux fleurs, que du bonheur.
Laisse-moi ta porte ouverte.
Avec toi je voudrai flâner discuter.
Sous le Pont Jacques cartier.
Sans me faire bousculer.
Quand mon cœur ne voyagera plus.
Réchauffe-moi de ton hiver glacial.
D’un blanc nuptial.
Dans ta main versicolore Iris.
Toi que l’on appelait Mons Realis.
Cent trente-deux femmes t'on engendrées.
Pour l’éternité.
Tu es ma ville, ma chanson.
Demain, dans dix ans.
Nous nous retrouverons.

Et nous chanterons

Samiel

** Le passage de la chanson entre ces doubles astérisques a été omis mais je le trouve si beau (c'est, comme vous le voyez, la découverte de l'amour physique) que je ne vous en prive pas.

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