Isis et Osiris

J'aime bien la légende d'Osiris dont c'est l'anniversaire aujourd'hui.
C'est-à-dire l'anniversaire du jour où la femme d'Osiris, la déesse Isis, a retrouvé tous les morceaux de son époux, tué et dépecé par son frère jaloux, Seth.
(C'est sans doute une des origines de la légende biblique de Caïn et d'Abel, et de celle de Romulus et Rémus, etc.).
J'aime bien les légendes religieuses quand des religions ne s'appuient plus sur elles pour imposer le commandement de vieillards et de fanatiques à de pauvres fidèles ignorants et trompés.
La légende d'Isis et d'Osiris me semble pleine d'enseignements à propos des relations entre les hommes et les femmes.
Isis a donc retrouvé tous les morceaux d'Osiris, excepté son pénis dévoré par un poisson (car les morceaux d'Osiris avaient été jetés à la mer, c'est la raison pour laquelle on lui donne toujours le teint vert (exagéré) d'un noyé: il faut dire qu'avant même sa mort, Osiris avait un teint verdâtre qui est, pour les Égyptiens, celui des Occidentaux, c'est le dieu d'Occident).
Ne trouvant pas son pénis malgré ses recherches intensives, Isis lui en a confectionné un en argile.
Elle a donc pu ensuite ressusciter Osiris -maintenant, grâce à elle, complet- pour quelques temps, et faire avec lui un enfant, le dieu Horus (qui combattra Seth).
C'est ce qui m'intéresse dans la légende, ce qu'il y a derrière la confection par Isis d'un nouveau pénis à Osiris.
C'est ceci: la femme fait l'homme complet en confectionnant à celui-ci (ou en animant) ce qui lui manque pour être d'abord, puis pour être complet, enfin pour engendrer.
L'homme est une création (deux fois) de la femme: elle le crée comme mère, elle le crée comme amante.
Et il faut à l'homme les deux créations pour être un homme.
C'est ce que révèle comme vérité cette légende.
Les religions qui séparent les hommes et les femmes, celles qui préconisent le célibat pour leurs ministres, celles qui ne reconnaissent pas l'égalité absolue de la femme et de l'homme, ces religions préconisent la domination d'êtres incomplets sur les autres.
La domination d'êtres incapables d'être et, par conséquent, de penser et de ressentir justement.
Comme ces religions en donnent l'affligeant spectacle actuellement, et depuis toujours.