«Dante et Virgile aux Enfers» d'Eugène Delacroix
C'est aujourd'hui l'anniversaire de la naissance de Dante Alighieri, l'auteur de « La Divine Comédie » et l'inventeur de la langue italienne.
Il est si important que l'on voit sa statue dans toutes les villes italiennes.
Dante détestait le pape Boniface VIII.
Ce pape avait affirmé dans la bulle « Unam Sanctam* » la supériorité du pouvoir pontifical sur tous les autres pouvoirs, et en particulier sur le représentant du pouvoir civil, l'empereur du Saint-Empire romain germanique.
Si son point de vue l'avait emporté, l'Occident vivrait aujourd'hui sous un pouvoir religieux, la séparation de l'Église et de l'État n'ayant pas été possible.
Comme dans les pays musulmans aujourd'hui, dont la loi est la charia.
C'est la raison du retard économique et politique de ces pays, le Ciel y étant plus important que la Terre.
Comme au Québec d'avant les années soixante.
Dante, lui, était partisan d'un pouvoir partagé entre l'empereur et la pape, de la séparation des pouvoirs, si l'on peut utiliser en ce sens cette expression: il s'agissait de « rendre à César ce qui était à César et à Dieu ce qui était à Dieu », selon ce qu'aurait dit Jésus-Christ.
(C'est cette parole qui a délivré l'Occident de la loi religieuse, cette parole, pourtant religieuse, a libéré les Occidentaux, au cours de l'histoire, de la loi religieuse, au grand dam des papes et des cardinaux et des autres prêtres).
Mais en affirmant qu'avant même sa mort le pape Boniface VIII était damné, son âme personnelle ayant été plongée dans les gouffres de l'enfer et ayant été remplacée dans son corps par un démon, Dante va beaucoup plus loin à l'égard de ceux qui exercent le pouvoir.
Il suggère en effet, selon moi, que tous ceux qui exercent le pouvoir -n'importe quel pouvoir, aussi petit soit-il-, voient leur âme personnelle remplacée par un démon et plongée dans l'enfer avec l'âme de Boniface VIII et avec les âmes de tous ceux qui au cours de l'histoire ont exercé un quelconque pouvoir.
C'est la raison de l'adage selon lequel « le pouvoir corrompt ».
« Et le pouvoir absolu corrompt absolument ».
* Les théories de cette bulle ont été reprises par la déclaration «Dominus Iesus» rédigée en 2000 par Joseph Ratzinger, le pape actuel. Moyen Âge pas mort!
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