dimanche 16 mai 2010

Cuisine moléculaire

(L'article original sur cette cuisine est ici)

Je l'avoue, j'ai très longtemps rêvé de manger au El Bulli, le restaurant de cuisine moléculaire de Ferran Adriá aux environs de BarceloneGirona).
(Ou même, à Montréal, chez Apollo, un restaurant appartenant à un disciple d'
Adriá).
Le restaurant catalan fermera bientôt.
Peut-être à cause d'une contre-offensive des tenants de la cuisine dite «naturelle».
Ou peut-être des propriétaires de restaurants que ruinaient la réputation du chef catalan et la nouveauté de sa cuisine.
Mais, devant les énoncés de cette contre-offensive, j'avoue que mon appétit est moins grand.
La cuisine moléculaire utilise en effet des additifs alimentaires «dont certains seraient inassimilables par le corps humain».
Voyez:

Dans sa fameuse spirale d'huile d'olive, Adriá utilise 100 g d'E953, édulcorant qui peut provoquer des diarrhées, maux de ventre et ballonnements, 25 g de glucose, 1,5 g d'E473, émulsifiant provoquant à forte dose un effet laxatif, 45 g d'huile d'olive et 1,5 g d'E475, émulsifiant à base d'esters polyglycériques d'acides gras générant à haute dose des effets nocifs pour l'organisme.

À lire la liste des additifs publiée dans «Les Dessous peu appétissants de la cuisine moléculaire» de Jorg Zipprick, véritable réquisitoire contre ces procédés chimiques, on est sidéré par la nocivité de ces substances à mille lieues des nourritures traditionnelles: par exemple, le E101 contient de l'aluminium favorisant les démences de type Alzheimer et la maladie de Parkinson, tout comme l'E153, réputé inoffensif, et l'E160 peut déclencher des réactions dermiques et des crises d'asthme - pas rien. Et l'auteur pointilleux répertorie des dizaines de ces ingrédients mystérieux (600 écrit-il) dont certains comme l'E952, un édulcorant utilisé dans les bonbons, est interdit (sic) aux U.S.A.

Peut-être trouverait-on de semblables substances dans les éléments utilisés par la cuisine traditionnelle, voire par la cuisine «naturelle» laquelle, comme tout ce qui se prétend «naturel», ne doit pas l'être totalement.
(Est-ce vraiment «naturel» de mélanger deux éléments qui ne se rencontrent jamais ensemble dans la nature, des éléments provenant de deux pays lointains et différents par le climat, la latitude, etc.?)
Mais il faut admettre que la cuisine moléculaire, quantitativement, utilise davantage de ces additifs que toute autre cuisine.
Elle est belle, innovatrice, esthétiquement (sinon gustativement) séduisante, cette cuisine, mais je vais en faire mon deuil pour le moment.

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