Jour de la charrue
10e jour du mois de brumaire
dans le calendrier républicain français.
Me voici de retour comme ce «Jack-in-the-box» (autre raison de mon prénom de blogue, Jack) qu'on connaît sous le nom de «Diable en boîte» en français («diable» est un prénom qui me convient aussi, pas «diablotin»: «diable»).
Voici des photos de nuit de deux réverbères jumeaux devant l'Hôtel du Parlement à Québec.
Je vous les présente dans le cadre de la série «Réverbères du monde» que j'ai commencée sans la nommer depuis quelque temps dans ce blogue (elle est maintenant nommée).
Il est temps que je vous présente des réverbères de lieux plus voisins mais je continuerai de vous présenter des réverbères (et autres lampadaires) de pays plus lointains (du moins pour moi) au fil de mes voyages.
Dans l'article (il est ici) de Slate.fr qu'illustre le tableau non figuratif de František Kupka (le premier malgré les mensonges de Kandinsky), on s'étonne que personne ne commémore le centenaire de l'«art abstrait» (que, pour ma part, j'appelle «art non figuratif»: des couleurs et des formes comme celles que vous apercevez sur ce tableau sont-elles réellement abstraites? Elles me semblent au contraire très concrètes).
Mais il y a des discussions à ce sujet, certains distinguant l' «art abstrait» de l'«art non figuratif» par la chronologie («art abstrait», de 1910 à fin 1940; «art non figuratif» à partir des années 50 jusqu'aux années 60 du vingtième siècle): selon moi il faut les réunir sous le nom de «non figuratif».
Interrogeons-nous sur cette non-commémoration (ce n'est pas l'objet de ce billet).
Dans le corps de l'article on présente une sorte de description de cet art «abstrait» par ce qu'il n'est pas et je veux vous présenter cette description (c'est l'unique but de ce billet). La voici:
[...] c’est quoi l’abstraction? D'abord, c'est quoi l'art abstrait? Faisons rapide: c'est quand ça ne ressemble plus. Quand l'œil ne peut s'accrocher à aucun élément qui lui soit familier. Le bateau de Turner en pleine tempête reste un bateau en pleine tempête. La maison de Giverny peinte en 1926 par Claude Monet, bien qu'indistincte, bien que rougeoyante, représente la maison de Giverny. L'église amollie d'Auvers-sur-Oise peinte par Van Gogh est bien l'église du village du docteur Gachet, Paul de son prénom. Et le Cri de Munch s'incarne dans un visage distordu qui est encore un visage.
L'«art non figuratif» (dit «abstrait») ne représente rien de reconnaissable, excepté les couleurs (on reconnaît les couleurs n'est-ce pas?) et des formes qui ne ressemblent pas à des formes que nous aurions déjà vues (mais il existe tellement de formes dans la nature et nous avons l'habitude, vous et moi, de ne rien voir).
Mais je vous renvoie à l'article (ici) où vous apprendrez beaucoup de choses.
Oraison du Soir
Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.
Tels que les excréments chauds d'un vieux[colombier,Mille rêves en moi font de douces brûlures:
Puis par instants mon cœur triste est comme un[aubierQu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.
Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,
Je me détourne, ayant bu trente ou quarante[chopes,Et me recueille pour lâcher l'âcre besoin:
Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns très haut et très loin,
Avec l'assentiment des grands héliotropes.
Par ce jour enfin ensoleillé dans la région où j'habite, pour fêter la chose après un mois (au moins) de ciels nuageux, je vous présente ces reflets de vitraux sur une colonne de la Sagrada Familia à Barcelone.
Les couleurs multiples sont le thème de Barcelone, et la colonne de la photo se soumet allègrement (me semble-t-il, c'est peut-être une projection) à la thématique.
Que vos jours soient aussi lumineux que le mien!
(N'est-ce pas un alexandrin?)
Eh bien, Madame, eh bien ! il faut vous obéir:Et voici la réponse d'Andromaque:
Il faut vous oublier, ou plutôt vous haïr.
Oui, mes vœux ont trop loin poussé leur violence
Pour ne plus s'arrêter que dans l'indifférence;
Songez-y bien: il faut désormais que mon cœur,
S'il n'aime avec transport, haïsse avec fureur.
Je n'épargnerai rien dans ma juste colère :
Le fils me répondra des mépris de la mère ;
La Grèce le demande, et je ne prétends pas
Mettre toujours ma gloire à sauver des ingrats.
Hélas ! il mourra donc. Il n'a pour sa défense
Que les pleurs de sa mère et que son innocence.
Et peut-être après tout, en l'état où je suis,
Sa mort avancera la fin de mes ennuis.
Je prolongeais pour lui ma vie et ma misère ;
Mais enfin sur ses pas j'irai revoir son père.
C'est une photo d'écran de l'écran principal de «Globe Genie», une application créée à partir de «Google Street View», qui vous transporte (téléporte?) au hasard n'importe où, sur le(s) continent(s) que vous avez choisi(s), ou n'importe où sur tous les continents si vous le désirez, en utilisant les prises de vue de «Google Street View».
«Globe Genie» vous transporte la plupart du temps dans des lieux que vous ne connaissez pas et où vous n'auriez jamais songé à aller, à moins d'y connaître quelqu'un.
Ainsi, sur l'écran ci-haut, la photo présente un lieu aux environs de Limoges, en France (à l'Université de Limoges on poursuit des recherches en sémiotique très importantes), dont je ne sais même pas le nom (j'ai oublié de le noter).
«Globe Génie» m'y a transporté d'un clic sur le bouton «Teleport» à droite.
Vous pouvez aller n'importe où (virtuellement) vous aussi sur ce site, «Globe Genie».
Pas de censure dans les pays démocratiques, dites-vous.
Vous seriez étonné d'apprendre tout ce qui est pré-censuré.
Parfois à cause d'une morale sexuelle étriquée que ceux qui la combattaient dans les années soixante, -au temps de «la plage sous les pavés», comme on disait en France et du «flower power», comme on disait en Californie- ne sont pas les derniers à approuver.
Parfois à cause de règles de bienséance imparfaitement pensées.
Parfois pour des raisons de racisme.
Voyez les pochettes ci-dessus.
La dernière, du rappeur Kanye West, a été refusée par Walmart: le racisme de sa clientèle étasunienne (et de ses propriétaires et actionnaires et dirigeants de la même nationalité) a eu raison de ses appétits de bénéfices.
«Pouah!, ont-ils tous dit, une blanche nue avec un noir nu! Quelle horreur!»
Les deux autres pochettes ont été pré-censurées dans les années soixante-dix: la première à cause de la présence d'une cuvette de toilette dans la photo à gauche. On a éliminé celle-ci à droite.
La seconde à cause de la nudité de John Lennon et de Yoko Ono: voyez ce qu'on a gardé d'eux sur la pochette de droite, celle dans laquelle on a vendu le microsillon: c'est ce qu'on appelle se débarrasser du corps, des corps en l'occurrence.
(Je ne parlerai pas de l'assassinat de Lennon, qui fait partie du paradigme)
On pourrait décrire la civilisation étasunienne par cette expression: se débarrasser à tout prix du corps.
En le gonflant avec la malbouffe, en le perçant de balles ou de trous avec toutes les armes disponibles (en particulier les mitraillettes), en le faisant disparaître derrière un papier brun, etc.
Et, si l'on considère que, sur les corps, la peau noire (et la peau rouge) sont plus visibles que la peau blanche, se débarrasser des peaux-rouges (c'est fait) et des peaux-noires (on s'y affaire).
Que diriez-vous de «California Dreamin'» par «The Mamas ans the Papas» pour oublier tout cela et nous reporter à une époque où nous croyions être plus heureux?
Une traduction plus tard!California Dreamin'
All the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day
I'd be safe and warm
if I was in L.A
California Dreamin'
on such a winter's day
stopped into a church
I passed along the way
well, I got down on my knees
and I pretend to pray
you know the preacher likes the cold
he knows I'm gonna stay
California Dreamin'
on such a winter's day
all the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day
if I didn't tell her
I could leave today
California Dreamin'
on such a winter's day
all the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day
I'd be safe and warm
if I was in L.A
California Dreamin'
on such a winter's day
stopped into a church
I passed along the way
well, I got down on my knees
and I pretend to pray
you know the preacher likes the cold
he knows I'm gonna stay
California Dreamin'
on such a winter's day
all the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day
if I didn't tell her
I could leave today
California Dreamin'
on such a winter's day
Dans un premier temps, devant cette nouvelle, je me suis dit que les femmes possédaient là une supériorité qui ne serait jamais accessible aux hommes car, à l'heure actuelle, ceux-ci ne sont aucunement susceptibles d'accéder à la maternité et, par conséquent, de faire grandir leur cerveau par ce moyen.
Dans un deuxième temps je me suis dit que tout accès à une nouvelle activité aurait aussi comme conséquence de faire grandir le cerveau, de tous... et pas seulement l'accès à la maternité.
Et que, par conséquent, l'accroissement du cerveau était ouvert à tous, hommes et femmes, pourvu qu'ils s'impliquent émotionnellement et intellectuellement dans ladite nouvelle activité, ce qui est nécessaire d'ailleurs pour réussir dans celle-ci.
Puis j'ai relu attentivement l'article qui suit cette nouvelle (dont l'essentiel est ici) et cette phrase m'a frappé:
Les comportements maternels relèveraient donc plus d'un accroissement de l'activité cérébrale que de l'instinct.
Si les comportements maternels ne relèvent pas de l'instinct mais de l'accroissement de l'activité cérébrale, les hommes placés devant la nécessité de materner (autant que de «paterner», si le mot existe) ne seraient-ils pas susceptibles d'accéder à ces comportements (et de bénéficier, donc, de l'accroissement cérébral qui s'ensuit)?
Je pose la question, et peut-être la réponse y est-elle contenue.
Deux photos tirées d'un diaporama présenté par 20 minutes.fr (ici) à l'occasion de la parution chez Taschen d'une anthologie de l'«Art urbain» (appelé «Street Art» par Taschen et par 20 minutes.fr mais je préfère «Art urbain» quant à moi, étant québécois et ne voyant pas, par conséquent, ce que «Street Art» a de plus qu'«Art urbain»).
Cette anthologie s'intitule «Trespass»
Toutes deux me plaisent pour des raisons voisines: celle qui s'intitule «Liquidated McDonald's» en haut parce qu'à mon sens elle exhibe un désir de liquidation de la malbouffe, sinon inventée du moins universellement répandue par McDonald's, et, peut-être (mais c'est une lecture personnelle) un désir de liquidation de toute la culture qui a donné naissance à la malbouffe et à McDonald's.
La seconde, intitulée «Mona Lisa», comme le personnage de la toile de Vinci, parce que j'ai pu constater que l'affluence profane (et vulgaire) devant l'originale du Louvre, la transforme en ce qu'on pourrait appeler «mal-art» (une malbouffe d'art), les spectateurs qui la consomment apparaissant aussi pressés de la «bouffer» rapidement des yeux que les consommateurs de hamburgers d'ingérer leur grosse pitance cholestérolique.
Mona Lisa se venge de cet avilissement qu'on lui impose en nous montrant ce qu'elle nous montre, à vous et à moi, mais surtout aux autres qui nous forcent, vous et moi, à ne la regarder que brièvement et superficiellement -pour fuir la foule.
Une autre photo de l'Anthologie me plaît aussi mais je ne sais pourquoi. La voici:
En français on utilise le couteau pour forcer quelqu'un à avouer quelque chose (ou à faire quelque chose), «mettre le couteau sous la gorge de quelqu'un» dit l'expression idiomatique, alors qu'en anglais on utilise le pistolet, «to hold the pistol at somebody's head» («tenir le pistolet contre la tête de quelqu'un» en français).
Est-ce parce qu'en français on a utilisé la menace pour obtenir quelque chose de quelqu'un avant l'invention du pistolet, et après en anglais?
Ou est-ce que les Francophones ont davantage confiance dans leur qualité d'utilisateurs du couteau qu'en leur qualité de tireurs, et l'inverse pour les Anglophones?
Les uns aiment-ils tenir de près et les autres pas?
Comment savoir?