vendredi 5 février 2010

L'œil des dieux

C'est l'« oculus » (« œil » en français) de la coupole du Panthéon dit d'Agrippa à Rome.
Il est dit d'Agrippa parce que l'empereur Hadrien -qui est l'auteur véritable de sa reconstruction dans les années 120- n'a pas voulu changer le nom qui était celui de ce temple sous Auguste quand le gendre de celui-ci, Agrippa, l'a fait construire.
Cet « oculus » mesure 8,7 mètres (26,25 pieds environ pour les Québécois et autres Nord-américains) et est ouvert toute l'année sur l'extérieur.
Voici les mots que Marguerite Yourcenar prête à Hadrien, dans « Les Mémoires d'Hadrien », pour en expliquer le projet :

La coupole, construite d’une lave dure et légère, qui semblait participer encore au mouvement ascendant des flammes, communiquait avec le ciel par un grand trou alternativement noir et bleu. Ce temple ouvert et secret était conçu comme un cadran solaire. Les heures tournaient en rond sur ces caissons soigneusement polis par les artisans grecs ; le disque du jour y resterait suspendu comme un bouclier d’or; la pluie formerait sur le pavement une flaque pure; la prière s’échapperait comme une fumée vers ce vide où nous mettons les dieux.

Une compagne de voyage québécoise, ne songeant pas qu'il n'était pas nécessaire, dans un bâtiment de marbre, de protéger celui-ci de la pluie, et, à Rome, de protéger l'intérieur de la température, s'étonnait de cette ouverture si grande sur l'extérieur.
Et, en effet, on ne pourrait pas concevoir ni construire une telle coupole ouverte au Québec.
Cette ouverture, cet œil sur le ciel (ou du ciel) est, en effet, mystique et, recevant tour à tour le jour et la nuit, la lumière et l'obscurité, le soleil et la pluie, il est une image de l'univers, en tous cas de la Terre, et des relations entre celle-ci et le Ciel.
Entre Ouranos et Gaïa, parents ou grands-parents de tous les dieux.
C'est une « mise en abyme » du monde.
En même temps que la photo de cette coupole (partielle), j'ai trouvé des photos de bustes d'Hadrien disséminés aux quatre coins de l'Empire et, comme j'admire cet empereur, -du moins l'image que je me suis formé de lui en suivant ses pas dans au moins cinq de ces quatre coins (Angleterre, Grèce, Turquie, Rome, Espagne) et en lisant quelques ouvrages qui portaient sur lui-, j'ai résolu de vous les présenter sans plus de renseignements ou de commentaires:



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