vendredi 12 février 2010

Création éphémère à partir du banal

Ce sont les œuvres d'une artiste étasunienne, Rebecca Ward, signalées dans un article de Zigonet (ici).
Elles sont en rubans adhésifs multicolores.
On ne peut qu'admirer l'ingéniosité des artistes (et de celle-ci en particulier) qui transforment les matériaux les plus banals en objets de beauté.
On peut remarquer aussi que ces œuvres sont éphémères, qu'elles disparaîtront dès que leur exposition (ou installation) sera terminée: elles explicitent ce que chacune de ses œuvres est pour un artiste, un moment d'exercice de ses facultés créatrices, sur lequel il ne revient que rarement et qu'il ressent alors comme quelque chose qui a été créé par un autre que lui, ou par un autre lui.
Il est, à l'égard de ses œuvres, une fois celles-ci « abandonnées », selon l'expression de Paul Valéry, exactement comme nous, comme un spectateur.
Et leur caractère éphémère ou permanent l'indiffère peut-être.
Pourtant :

Ici-bas tous les lilas meurent


Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants des oiseaux sont courts,
Je rêve aux étés qui demeurent
   Toujours...

Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours,
Je rêve aux baisers qui demeurent
   Toujours...

Ici-bas, tous les hommes pleurent
Leurs amitiés ou leurs amours;
Je rêve aux couples qui demeurent
   Toujours...

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