Un prêtre polonais veut faire concurrence au Christ du Corcovado (j'ai placé au bas de ce billet deux photos de cette statue du sculpteur Paul Landowski édifiée dans les années trente à Rio de Janeiro : je ne pouvais trop la rapprocher de son concurrent polonais sous peine de sacrilège artistique).Il veut édifier une statue plus grande que celle de Rio.
La nouvelle est ici, qui n'existe que parce qu'il y a compétition. La plupart des nouvelles empruntent de nos jours la forme des nouvelles sportives : qui remportera la compétition ? Qui battra le record ? Qui aura la médaille d 'or ? Lequel/laquelle aura la plus grosse (qu'importe ce qui s'accole à l'adjectif «grosse») ?
Le Christ est-il donc une tour pour qu'on se serve de ses statues pour l'emporter orgueilleusement les uns sur les autres comme les émirats du Golfe persique tentent de l'emporter avec leurs tours obèses (peine perdue !) sur l'indépassable « Empire State Building » ou sur l'indépassable « Tour Eiffel » ?
Taille n'est pas synonyme de beauté ni de bon goût.
On le voit dans les photos du Christ polonais, affublé d'une couronne, lui qui s'était incarné dans un pauvre Juif et n'a manifesté aucune ambition d'être roi : en quoi un roi -qui monopolise toutes les richesses, tous les pouvoirs, tous les suffrages des pipols- peut-il incarner le Christ qui manifestait, semble-t-il, le mépris des richesses du monde?
Il faut avoir l'esprit empoisonné par la structure monarchique de l'Église romaine pour pouvoir le croire.
Quant à l'art, c'est la seule justification à l'élévation d'une statue géante.
Voyez le Christ de Rio:
Le prêtre polonais aura la plus grosse. À quoi lui servira-t-elle ?
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