dimanche 19 septembre 2010

Le plaisir sain de tuer des étrangers

Un pays où l'État, en vertu de la constitution, ne peut régir la possession des armes, est un pays où les armes sont des jouets comme les autres, et le meurtre une possible activité ludique.
Surtout quand cette activité s'exerce à l'encontre de négligeables et méprisables étrangers.
Ici des Afghans ont été tués par jeu, par des soldats provenant de ce pays, les États-Unis d'Amérique.
Ces Afghans étaient de négligeables étrangers, c'est le sentiment général des Étasuniens à l'égard des étrangers.
Seuls les Étasuniens sont de véritables humains.
On pouvait donc sans remords s'amuser à les tuer, ces négligeables et méprisables étrangers.
Vous vous souvenez de ces méprisables Européens ayant emprunté un téléphérique en Italie, il y a quelques années, dont, par jeu, un aviateur étasunien avait coupé le fil avec l'aile de son avion, les entraînant ainsi dans la mort.
Ne pouvait-on pas, là aussi, s'amuser à les tuer sans remords, ces négligeables et méprisables étrangers ?
Certains pourront même dire que ces soldats (et cet aviateur) ont davantage d'éthique et de patriotisme bien compris que ces Étasuniens qui tiraient sur des conducteurs étasuniens de véhicules il y a quelques années dans les environs de Washington: cela était un crime vraiment plus grave, d'une extrême gravité, surtout que les victimes étaient en majorité des Blancs étasuniens.
Un crime inexpiable !
Tuer des étrangers est beaucoup moins grave, presque véniel, une peccadille.
Vous verrez, au terme du procès qu'on leur fera, ils seront acquittés pour la plupart ces soldats que nous jugeons (sans doute faussement, nous ne sommes que des étrangers) comme des effroyables assassins.
On leur trouvera des circonstances atténuantes.
En réalité, sans le dire mais en l'arrière-pensant, on les acquittera parce qu'ils n'auront tué pour s'amuser que de négligeables et méprisables étrangers.
Vous ou moi peut-être, un jour ou l'autre.
(L'article original est ici).

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