jeudi 23 septembre 2010

Sang bleu

Il y avait ce «Le saviez-vous?» dans un module de mon iGoogle.
Trois cœurs, cela m'importe peu pour le moment.
Mais le «sang bleu» c'est intéressant quand on sait que les nobles prétendaient avoir du sang bleu et s'appuyaient sur cette «différence» pour justifier leur prétention à être au-dessus des autres membres de la société, les bourgeois et les manants.
On sait aujourd'hui que la couleur de ce sang était en réalité la couleur de leurs veines, -elles étaient en effet bleues ces veines -comme celles de tout le monde- mais elles étaient visiblement bleues chez les nobles parce que ceux-ci conservaient leur peau blanche, ne travaillant jamais en plein soleil comme les paysans ou les manants, ou ne sortant jamais pendant la journée, comme les actifs bourgeois, -ou alors abrités sous mille voiles et chapeaux.
(Ils dormaient plutôt le jour durant).
À travers cette peau blanche on voyait leurs veines bleues dans lesquelles on croyait faussement voir circuler un sang bleu qui, imaginait-on, donnait sa couleur aux veines.
La peau brunie des bourgeois et des manants dissimulait le bleu de leurs veines.
De ces veines à la couleur apparente découlaient les privilèges revendiqués par les nobles et leur prétention d'appartenir à une autre race, quasi-divine, impossible à mélanger au peuple à sang rouge.
Nous avons connu de ces «sangs-bleus» ici en Nouvelle-France, en la personne de certains gouverneurs et intendants (pas tous) envoyés par le roi (surtout Louis XV mais aussi Louis XIV, disons Mazarin, Fouquet et Colbert) pour nous diriger et détourner nos impôts à des fins d'enrichissement personnel.
Ils étaient si détestés, ces «sangs-bleus» que si, pour notre malheur, l'Angleterre ne nous avait pas conquis, nous aurions très rapidement combattu pour notre indépendance.
Certains d'entre nos ancêtres s'affranchissaient de la rapacité de ces «sangs-bleus» en se mettant au service du roi d'Angleterre qui les accueillait à bras ouverts.
Je pense entre autres à Pierre Radisson et à des Groseillers qui ont obtenu du roi Charles II une charte pour fonder une compagnie de commerce des fourrures qui dure encore: la Compagnie de la Baie d'Hudson.
Ils ont ainsi échappé à la rapacité des gouverneurs et intendants envoyés pas le roi et qui volaient celui-ci aussi bien que leurs administrés du Nouveau Monde.
Et puis une fois les tenants et les aboutissants de ce «sang bleu» examinés et jugés, je me suis arrêté au mot «pieuvre», et son intérêt a été si grand que cela fera l'objet d'un prochain billet.
Disons, en guise de conclusion pour le présent billet, que ceux qui prétendent avoir du sang bleu ont du sang de pieuvre.
Et des tentacules accapareurs à l'avenant.

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