Ce tableau de Jean-Paul Lemieux, qui s'intitule «La longue marche vers la nuit», par ce qu'il représente aussi bien que par son titre, me semble être une parabole de l'art moderne tel que je le perçois.
Il appartient à l'art représentatif puisqu'on reconnaît ce qu'il représente (n'est-ce pas?) mais il n'exalte pas ce qu'il représente: pas de saturation ni d'accentuation des contours.
Et le principal élément de la représentation, dans lequel on reconnaît un être humain, il n'en montre pas le visage.
La divinisation de l'humain représenté est impossible (ce n'est pas un pape ou un roi ou un empereur ou un quelconque seigneur ou riche qui aurait accepté d'être représenté ainsi en ce que je pourrais appeler «art ancien»).
Et cette nuit vers laquelle cet anonyme marche, c'est sa propre disparition, aussi bien en tant que divinité qu'en tant même que représentation.
C'est vers le blanc (représenté par la neige) et le noir (représenté par le crépuscule de l'horizon), vers le blanc et le noir donc, que s'achemine celui qui, ici, selon moi, est un symbole de l'art moderne.
mardi 12 janvier 2010
Vers le blanc et le noir
heure 06:18:00
4 commentaires:
Ah ce Lemieux, ce maître..Je l'aime bien ! Vous connaissez la chanson de Jean Lapointe, que ce dernier a fait sur lui : 1912, remembered..? Je vous l'enverrez si vous ne l'avez pas
Ah ce Lemieux..On sent l'âme de ses personnages.
Bonjour, à tout hasard, pouvez-vous me dire où se trouve l'original? j'aimerais acheter une sériegraphie et je ne trouve rien en ligne. Merci
Non, je ne sais pas, hélas.
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