Dans chaque numéro de «Science et Vie» trois questions sont adressées à un chercheur, un savant ou un spécialiste.
Ces trois questions sont:
1. Qu'est-ce qui vous a déjà fait changer d'avis?
2. De quoi êtes-vous sûr sans qu'il soit possible de le démontrer?
3. Qu'est-ce qui vous paraît important et dont on ne parle jamais?
Dans le numéro de janvier 2010, ces trois questions sont posées à Jean-Pol Tassin, neurobiologiste au Collège de France.
Toutes ses réponses sont intéressantes (je vous y renvoie) mais la réponse à la troisième l'est particulièrement parce qu'elle souligne que l'homme ne sait rien naturellement, que la Nature le laisse entièrement aux mains de la société, même pour lui apprendre les gestes les plus fondamentaux, ceux qui semblent les plus naturels, par exemple «comment se reproduire?».
C'est cela la principale différence entre les humains et les animaux. Ceux-ci sont favorisés par la Nature qui leur a inculqué l'essentiel de ce qui est nécessaire pour survivre et perpétuer leur espèce. Pas les humains.
Je vous retranscris cette réponse tant elle me semble importante:
Il faudrait faire savoir que chez l'humain, l'acte sexuel, la copulation, ne relève pas, comme l'a montré Serge Wunsch, de l'inné mais de l'acquis. Chez l'animal, le comportement de reproduction est gouverné par la production et la perception de phéromones ainsi que par la lordose (cambrure de la femelle et présentation du vagin), ce qui n'est pas le cas chez l'humain qui sécrète vraisemblablement peu de phéromones et qui ne peut les percevoir que très difficilement (disparition de l'organe voméronasal). Sans les informations glanées par l'observation des animaux, les discussions ou les productions culturelles (livres, films, photos), les humains ne sauraient tout simplement pas comment faire pour se reproduire. De nombreuses situations d'échec, souvent attribuées à des troubles psychologiques, viennent parfois simplement de ce manque d'information.
Fin de la censure, de n'importe quelle censure s'il vous plaît, les humains ont besoin d'avoir accès à ce qu'on s'imagine devoir censurer, simplement pour pouvoir agir en humain.
Voici la page couverture du numéro de janvier 2010 de «Science et vie» (ce lien conduit au site du magazine):
mercredi 27 janvier 2010
Nature et société
heure 11:16:00
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