mercredi 3 novembre 2010

Musique et chagrin et... bonheur

De passage à Québec la semaine dernière pour cause d'examen oculaire (pour moi), nous sommes allés voir (une fois l'examen terminé je pouvais encore voir) le film «Mein Name Ist Bach», en allemand sous-titré français.
Au cinéma Cartier (voir photo ci-dessous, qui n'est pas de moi: le cinéma partage son entrée avec une pharmacie).
(Note 1: j'aime toujours mieux les films dans leur langue originelle avec des sous-titres, car j'aime les sous-titres, ce sont des mots, pas des paroles, et on peut les voir, comme les images qui constituent le film: les films avec des sous-titres sont faits de mots autant que d'images, et moi je préfère les mots à tout).
(Note 2: le titre en allemand fait bien voir que l'anglais est une langue germanique, frère de l'allemand).
Le film m'a beaucoup touché pour diverses raisons:
1. il m'a fait connaître les origines de «L'Offrande musicale» de Jean-Sébastien Bach (je vous en fais entendre une partie ci-dessous, très belle);
2. il m'a fait entrer dans la vie quotidienne de Jean-Sébastien Bach (il était pour moi comme un Dieu abstrait, le dieu mathématicien des «Variations Goldberg»: il est devenu un être humain plus grand que Dieu et à qui Dieu, s'il existe, doit tout, selon le mot de Cioran);
3. il m'a fait connaître, comme des personnes et pas seulement comme des musiciens, deux des fils de Bach:
Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel;
4. il m'a fait connaître toute l'horreur de la vie de Frédéric II de Prusse dont le père a fait exécuter devant lui, quand il avait 18 ans, son amant -
Hans Hermann von Katte-, le seul homme, sans doute le seul humain, qu'il ait jamais aimé (c'est l'origine lointaine de la prussification de l'Allemagne et de deux inexpiables massacres du 20e siècle dont cette Allemagne prussifiée est responsable)
(On peut considérer Frédéric II comme un écrivain francophone, la majorité de ses œuvres ont été écrites en français: c'était pour ne pas écrire -ou parler- la langue répugnante de son père).
Et voici, comme une fleur qui naît du fumier, comme toute œuvre humaine, un extrait de «L'Offrande musicale» dont le thème a été donné à Bach par
Frédéric II (c'était une sorte de défi):



L'entrée du Cinéma Cartier sur l'avenue Cartier
(où se trouve l'Auberge du Café Krieghoff
dont ma femme vous a parlé ici)

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