samedi 5 mars 2011

Un grand chien de fleurs à Bilbao

Une autre sculpture végétale, disons florale puisqu'elle est composée de fleurs, à Bilbao en Euskadi (Pays basque), devant le musée Guggenheim.
Elle s'intitule «
Puppy», elle représente un chien qui garde le musée et elle est de Jeff Koons.
En voici une autre photo, de côté, à un autre moment de l'année, et une comptine de Maurice Carême:


L'Enfant et le chien

Un enfant seul,
Tout seul avec en main
Une belle tranche de pain.
Un enfant seul,
Avec un chien
Qui le regarde comme un dieu
Qui tiendrait dans sa main,
La clé du paradis des chiens.

Un enfant seul
Qui mord dans sa tranche de pain,
Et que le monde entier
Observe pour le voir donner
Avec simplicité,
Alors qu'il a très faim,
La moitié de son pain
Bien beurré à son chien.


6 commentaires:

orfeenix a dit…

J' oserai émettre des réserves sur Jeff koons qui est venu dénaturer " mon" château de Versailles avec une espèce de "sex toy" en caoutchouc représentant une énorme écrevisse.Je le crois très opportuniste et peu animé du feu sacré des vrais inspirés.Donc en toute " objectivité",ce qu' il y a de plus joli dans ce chien de carnaval, c' est le poème de Maurice Carême!
Merci pour la photo du Pont Saint ange!

Jack a dit…

Selon mon expérience, il n'y a pas que Koons qui a installé des «sex toys» dans le château de Versailles. Louis XIV et Louis XV y ont transformé un tas de femmes en «sex toys».
Peut-être est-ce que l'écrevisse de Koons voulait révéler.
L'art parfois, plutôt que faire beau, veut révéler ce qu'on ne sait pas, ce qu'on ne voit pas, ce qu'on ne veut pas voir.
La splendeur grinçante de la vérité.
L'art de Proust a révélé l'ineptie du «monde» et de la haute société parisienne; il a fortement déplu aussi quand il a paru.

orfeenix a dit…

Tout à fait d' accord avec ce que vous dites de l'histoire et de l' art, mais pour ce qui est des "kooneries" ,je pense que vos intentions en l' interprétant sont plus nobles que les siennes.Par exemple,quelle vérité grinçante y a t il dans ce chien?
J' espère ne pas être désagréable,Proust est un écrivain excellent,votre blog est extrêmement riche, mais Koons est un designer selon moi, qui cherche à glorifier une société américanisée financée par la publicité, sans vouloir créer de polémique ni remettre en question vos goûts que je partage toujours,je ne demande qu' à comprendre la beauté de son oeuvre si vous me ' expliquez.

Jack a dit…

Pensez à Louis-Ferdinand Céline.
Et pensez à Duchamp et à son urinoir.
Et à Picasso qui déformait les femmes et tout ce qu'il représentait.
Était-ce beau cet urinoir, ces femmes, le monde vulgaire de Céline?
Et pensez à Baudelaire même dont les contemporains ne comprendraient pas l'admiration que nous lui portons (du moins moi) puisqu'il ne parlait que des aspects vulgaires,-vulgairement sexuels- des choses, que des prostituées, lesbiennes, bref des «fleurs du mal».
Il faisait de l'or avec de la boue.
Je ne connais pas très bien Koons mais le scandale qu'il a causé à Versailles, vu d'Amérique, me semble le placer dans ce courant de l'art.
L'art véritable choque d'abord, crée le scandale.
Attendons pour voir.
Son chien est un chien devant un musée, qui n'est pas la place des chiens.
D'habitude, vous serez peut-être d'accord, devant un musée on préfère une statue représentant un humain éminent, un artiste, dans une matière éternelle, noble. Du marbre, du granit «chu d'un désastre obscur». Vélasquez devant le Prado.
Ici on a un chien immense en
ne matière végétale toujours changeante, fragile. Vous voyez le violent contraste -scandaleux si l'on réfléchit bien- avec un musée traditionnel.
Et même avec le musée de Bilbao qu'il y a derrière, qui a été comme victime d'une catastrophe tant il semble ébranlé.
Le végétal comme plus solide que le minéral, voilà ce qu'est ce grand chien de fleurs.
Attendons pour voir si l'or surgira de la boue.

orfeenix a dit…

Merci pour cet argumentaire convaincant qui après délibération me fait réviser un jugement trop hâtif!

Jack a dit…

Merci de m'avoir donné l'occasion de réfléchir et de l'élaborer.

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