Lit

Comme moi, vous n'avez pas pu enchérir sur ce magnifique lit et ses tables de chevet «Art nouveau» vendu hier ou avant-hier chez Christie's à Paris (je ne me souviens même plus du prix tellement il était stratosphérique).
L'acheteur étasunien s'était sans doute laissé convaincre par la magnifique description concoctée par les enchérisseurs (ils sont encore riches ces gens-là grâce aux primes au rendement qu'on leur verse en plus de leurs émoluments (à ce niveau on ne parle plus de «salaire») pour avoir pourtant mené leur entreprise à la faillite et l'économie mondiale à la dépression).
Voici cette description:

Louis Majorelle (1859-1926) [c'est l'auteur du mobilier].
Grand lit et paire de chevets 'Aux Nénuphars', vers 1905.
En urundai et amarante sculpté, en bronze mouluré et doré; le lit deux places, la tête de lit oblongue à décor de deux tiges courbes terminées par des nénuphars dans les angles supérieurs, l'encadrement aux côtés incurvés, reposant sur un piètement quadripode d'angle, les deux pieds avant débordants ornés de nénuphars stylisés; les chevets partiellement composés d'acajou, le plateau aux angles avant arrondis, ouvrant en ceinture par un tiroir, surmonté d'une plaque rectangulaire cintrée, agrémentée d'un plateau semi-circulaire, le corps à décor marqueté nénuphars stylisés sur la plaque arrière, sommant une porte rideau galbée découvrant un intérieur plaqué de marbre blanc veiné gris, les deux montants avant à décor d'une tige aux extrémités à motifs de nénuphars stylisés.

Convaincant n'est-ce pas?
Et jetez un coup d'œil sur ces nénuphars de «bronze mouluré et doré» respectivement sur la tête et sur le pied du lit:

Il me semble un peu bas sur pied ce lit.
Peut-être faudra-t-il le placer sur une tribune.
Mais, dans l'état actuel des maisons et appartements, peut-être convient-il davantage à un musée qu'à une résidence privée.
Ce sera un excellent moyen d'obtenir de plantureuses déductions fiscales.