Un « Brancusi » olfactif
Le N° 5 de Chanel a été créé peu de temps après les débuts de la peinture non figurative.
Et certains le considèrent comme le premier parfum « abstrait », c'est-à-dire non figuratif car on ne peut pas déterminer quelles odeurs « naturelles » (fleurs ou matière odorante quelconque) ont été utilisées pour le fabriquer.
(Je préfère le terme « non figuratif » au terme « abstrait » car un tableau abstrait, même s'il ne représente rien, même si on n'y reconnaît rien, n'est pas abstrait, il est concret car il est composé de couleurs et de traits, sinon de formes : il est non figuratif parce qu'on n'y reconnaît rien)
Voyez ce qu'on dit du N° 5 dans cet article de « Books » :
Vaporisez un parfum à la rose et vous pensez à des roses; un parfum au jasmin, et vous pensez à des fleurs de jasmin; même si la reproduction peut être plus ou moins réussie. Le génie du N° 5, créé par Coco Chanel et Ernest Beaux en 1920-1921, fut d’être le premier parfum abstrait : il ne sentait rien d’autre que lui-même. Ce n’était certes pas le premier à être composé, mais c’était le premier à ne sentir rien d’autre que la mode même. Dans le livre Parfums : le guide, où Luca Turin analyse et critique les parfums comme des œuvres d’art, le No 5 est comparé à une sculpture de Brancusi : « Unique parmi les parfums que je connais, il donne l’impression irrésistible d’un volume doré lisse et tout en courbes qui s’étire délicieusement, comme une panthère endormie, de la note de tête à la note de fond.
Un autre domaine du non-figuratif s'est ouvert grâce à lui, et il a été suivi de bien d'autres parfums non figuratifs.
Voire de vêtements non figuratifs, c'est-à-dire de vêtements non faits pour un sexe plus que pour l'autre.
On peut penser au smoking de Chanel et au « blue jeans » on ne sait pas qui inventé.
C'est la vague de fond du 20e siècle que ce non-figuratif conquérant (trait d'union ici à « non-figuratif » car c'est un substantif).
4 commentaires:
Qui plus est, sa créatrice n' a pas tenu de propos racistes contrairement à Guerlain!
Mais que direz-vous de ceci que je tire de l'article de Books:
«[...] en 1940, elle dut prendre une chambre plus petite au Ritz, où elle vivait, après que les Allemands s’y étaient installés. Ses amis lui conseillèrent de déménager, mais aucun hôtel n’était aussi bien situé et, comme l’écrit Charles-Roux, il y avait là beaucoup de nouveaux clients en uniforme, désireux de rapporter en Allemagne le parfum de Paris. La guerre lui apporta une autre compensation en la personne de Hans Gunther von Dinklage, un bel Allemand de treize ans son cadet.
[...]
Malgré tout cela, Chanel se sortit facilement d’affaire à la Libération. Elle fut arrêtée au Ritz par le Comité d’épuration, deux semaines après la prise de pouvoir du général de Gaulle. Et libérée quelques heures plus tard. Churchill était intervenu en sa faveur, non en raison de leurs parties de cartes sur la Riviera mais parce qu’elle en savait trop. Jugée, elle aurait pu révéler que de nombreux aristocrates britanniques, dont le duc et la duchesse de Windsor, étaient des sympathisants nazis.»
Décidément, les parfumeurs ne sont pas en odeur de sainteté, je porte du dior, j' espère que ce n' est pas un collabo enrobé dans du papier de soie.
Ni les parfumeurs, ni les aristocrates britanniques.
Le duc et la duchesse de Windsor (le duc étant ex-Édouard VIII) aimaient bien les Nazis et le frère du prince Charles, le duc de Kent, est ami avec le fils de Khadafi.
Et c'est la pointe de l'iceberg.
Que celui qui est dans péché lance la première pierre!
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