C'est la fresque représentant la Vierge et l'enfant du peintre Pinturicchio que j'ai choisie pour vous parler brièvement de Giulia Farnèse.
Car on dit que ce peintre a représenté cette Giulia en Vierge dans une de ses œuvres et, comme on ne sait pas laquelle, j'ai choisi celle-ci (Giulia était très belle, d'une beauté extrême, disent ses contemporains, et je considère la Vierge de la fresque comme digne de Giulia).
Il reste très peu de représentations de Giulia Farnèse car son frère a tenté, dit-on, de les faire disparaître (il y a presque réussi).
Ce frère, c'est Alexandre Farnèse qui deviendra pape sous le nom de Paul III.
C'est grâce à sa sœur Giulia qu'il était devenu cardinal à 25 ans.
Celle-ci était en effet la maîtresse du pape Alexandre VI Borgia (le père de Lucrèce et de César Borgia entre autres, d'une précédente maîtresse) et elle avait obtenu de son amant cette faveur pour son frère.
(Les Romains appelaient Giulia «sponsa Christi», «l'épouse du Christ» et ils n'entendaient sans doute pas le mot «Christ» dans le sens québécois).
Alexandre s'était montré si ingrat à l'égard de Giulia qu'à sa mort elle lui avait légué seulement son lit.
Sans doute pour lui rappeler l'origine de sa fortune religieuse.
Alexandre-Paul III ne dérogea pas à la pratique papale de ce temps: il avait eu des enfants et avait des petits-fils lors de son élection à la papauté. Il se hâta de nommer ceux-ci cardinaux même si l'un d'entre eux n'avait que quatorze (14) ans et l'autre seize (16) ans.
Comme moi il croyait sans doute qu'il fallait des hommes jeunes à la tête des églises et non des vieilles barbes incapables de se rappeler le véritable enseignement du prétendu «fondateur» de cette église, mort, pour sa part, à 33 ans.
jeudi 20 janvier 2011
Sponsa Christi
heure 15:52:00
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