Pas de vérité éternelle

La trinité des agences de notations étasuniennes se verra donc soumise à la concurrence.
Cette trinité, sans que jamais les composantes se parlent explicitement, adoptait toujours la position la plus avantageuse pour le lieu géographique et politique où elle siégeait: les États-Unis d'Amérique.
Au désavantage de toutes les autres économies du monde.
Pourquoi aurait-elle agi autrement, cette trinité?
Ses composantes étaient légalement enregistrées aux États-Unis, leurs actionnaires majoritaires étaient étasuniens: que devaient-elles au reste du monde?
L'agence chinoise ne sera pas plus plus véridique que cette trinité mais elle fera concurrence à ses trois composantes.
Elle fera contrepoids.
L'Europe aurait intérêt à abandonner cette sujétion bizarre à ce qui vient des États-Unis (depuis la Première Guerre mondiale) et à mettre sur pied une telle agence.
Elle jouera le même rôle que l'agence chinoise par rapport aux agences étasuniennes, et fera contrepoids à l'agence chinoise.
Entre tous ces points de vue différents on aboutira sans doute à une forme plus exacte de la vérité des choses.
Car la vérité n'existe pas, elle naît et renaît de la confrontation, de la divergence, de la multiplicité des points de vue.
Et la vérité est changeante, elle est toujours à établir et à rétablir.
Quel bonheur! il n'y a rien de définitif!
Il n'y a pas de vérité éternelle.
Quel bonheur!
(L'article originel où l'agence chinoise fait perdre leurs notations AAA, décernées par les agences étasuniennes à plusieurs pays, -Royaume-Uni, France, États-Unis (eh oui!)-, est ici).

P.S. Sous-jacent, dans ce billet, il y a un parallèle établi entre le fonctionnement de la sphère religieuse et le fonctionnement des sphères économiques et politiques. Il est volontaire.