vendredi 30 juillet 2010

Les fruits de Stresa et de Jeanne

Ces vases de fruits de pierre à Stresa, sur la promenade au bord du lac Majeur, me plaisent bien maintenant qu'il y a longtemps que je les ai vus alors qu'on allait s'embarquer pour visiter les îles Borromée, particulièrement l'Isola Bella.
Quand je les ai vus pour la première fois je les ai considérés comme un échantillon de ce que j'appellerais la «quétainerie», le sirupeux, de l'art baroque, telle qu'on la voit par exemple, et abondamment, à Saint-Pierre de Rome.
En voici un de près:

Mais je ne les vois plus maintenant comme je les voyais car ils sont reliés à ce qui est sirupeux aussi dans les îles et, surtout, à l'Italie où le sirupeux est effacé par tous les monuments de toutes les époques et de tous les styles qui y fleurissent avec tant de sève.
Aussi, en vous présentant ces vases de Stresa, je vais en plus vous présenter un poème de Paul Valéry, un poème érotique étonnant dans l'œuvre de ce si sérieux poète, chez ce si sérieux théoricien de la poésie.
Ses autres poèmes ont le même effet sur celui-ci que l'art de toute l'Italie sur les vases du rivage du lac Majeur:

Goûter de vitamines

De vos fruits, Jeanne, amande, pêche ou fraise,
On sait la tendre et puissante saveur :
Ils sont de ceux gonflés de ta saveur
Qu'on presse, on croque, on suce, on boit, on baise.


Le jus Tendresse et puis le suc Amour
Tandis que l'âme avec l'âme roucoule,
Des fruits pressés, l'un jaillit, l'autre coule,
Et l'autre et l'un, dans ton soyeux séjour.

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