vendredi 16 juillet 2010

Le pire n'est pas une nouveauté

Dans le numéro du magazine « Le Point » dont vous voyez la couverture (24 juin 2010, no 1971), on parle de ceux qu'on appelle sur cette couverture «Les indécents», c'est-à-dire ceux qui profitent du système sans vergogne:

1. en France les joueurs de l'équipe nationale de foot, ou ce ministre qui se fait payer ses cigares par les contribuables, ou cette ministre (catholique) qui met à la disposition de sa famille l'appartement que lui paient les contribuables plutôt que de l'occuper elle-même (charité chrétienne ?) ;

2. au Québec ces avocats qui contribuent aux partis politiques pour avoir plus de chances (comme à la loterie) d'être nommés juges, ou ces responsables syndicaux qui mènent une vie de milliardaire aux dépens des simples syndiqués (comme Jimmy Hoffa aux États-Unis, jadis), ou ces ministres qui quêtent des contributions pour leur parti auprés des industriels en échange de « reconnaissances » lors de l'attribution des contrats ;

3. au Canada, ces ministres qui, comme des dictateurs africains, profitent de réunions du G8 et du G20 pour couvrir leurs régions natales ou électorales (leur tribu d'origine) de stades, de toilettes, d'autoroutes inutiles ;
 

et j'en passe et j'en passe.
À propos de ces indécents, donc, voici ce que dit Michel Onfray, qui n'est pas si expéditif quand il ne cherche pas à détruire une théorie en s'attaquant au théoricien qui l'a énoncée:

Je ne crois pas que le pire soit une nouveauté, c'est la loi du monde depuis que le monde est monde. Ce qui a changé, en revanche, c'est que le journalisme professionnel ne fait plus la loi seul. En effet, sa complicité avec les puissants qui expliquait jadis l'embargo sur nombre d'informations (qu'on songe à la fille cachée du président Mitterrand ...) n'est plus possible, car, à l'heure de Twitter, de la captation d'images par téléphone portable, de leur mise en ligne en temps réel sur le Net, on sait tout, on voit tout, on entend tout. Ce qui jadis serait resté dans les coulisses fait illico la une du Net (avec l'avantage de l'anonymat de l'informateur, qui peut se dissimuler sous un pseudonyme ... ), une pression qui contraint le journaliste papier à dire les choses avant qu'elles soient répandues sur la Toile.

Cette nouvelle ne semble pas encore arrivée au Saguenay selon laquelle les journalistes professionnels ne peuvent plus être complices de politiciens, policiers, curés véreux ou criminels.
Peut-être parce que les non-professionnels n'ont pas encore nourri la Toile de témoignages et de photos de crimes et de scandales de toutes sortes dont ils sont témoins mais, espérons-le, la chose ne tardera peut-être pas (dans un mois, dans un an...?).
En province les choses sont toujours plus lentes.
À moins que... des complicités dans le crime...de leurs patrons ou d'eux-mêmes...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire