L'exposition que l'on peut visiter à l'heure actuelle au Musée national des beaux-arts du Québec porte sur « la peinture à l'époque de la Reine Victoria » comme vous pouvez le lire sur la bannière tendue sur le bâtiment de styles « néo-classique » et « beaux-arts » du Musée.
Rien de transcendant comme toiles.
L'intérêt de l'exposition est surtout sociologique.
Comme illustration de celle-ci on se sert d'une partie d'une toile de Sir John Everett Millais (ce nom vous dit quelque chose de l'académisme du peintre -et de toutes les toiles de l'exposition d'ailleurs).
Cette toile s'intitule « Les Princes captifs de la Tour ».
Il s'agit des enfants d'Édouard IV, Édouard V et son frère Richard de Shrewsbury, que leur oncle Richard III (celui qui voulait échanger son royaume pour un cheval selon Shakespeare) avait fait déclarer enfants illégitimes (ils l'étaient probablement), enfermer à la Tour de Londres et, sans doute, exécuter.
Les Anglais sont fascinés par ces enfants assassinés (ils avaient respectivement 13 et 10 ans) comme les Français l'ont longtemps été par Louis XVII, le fils de Louis XVI, et les Russes par la grande-duchesse Anastasia.
On peut considérer qu'avec leur oncle assassin, ces petits princes sont les derniers représentants des dynasties légitimes anglaises, héritières des conquérants normands.
Les dynasties qui commencent après eux à exercer le pouvoir ne peuvent pas vraiment être considérées comme légitimes (Tudor, Stuart, Hanovre (ou mieux, Brunswick-Lüneburg), Saxe-Cobourg-Gotha, Oldenbourg -ces deux dernières, parce qu'elles sont respectivement allemande et scandinave, sont déguisées toutes deux sous le nom anglais de «Windsor»).
Car ces dynasties ne descendent des dynasties légitimes que par les femmes, ce qui, dans l'esprit des gens qui ont vécu avant notre époque, ne peut avoir semé que le doute sur leur légitimité réelle.
Mais ainsi fonctionne la monarchie anglaise depuis sa fondation, toujours en état d'incertitude sur la légitimité de celui (ou celle) qui règne.
C'est la raison pour laquelle ces monarques, depuis le début du 18e siècle, règnent mais ne possèdent pas vraiment (pas du tout, à franchement parler) la souveraineté.
Ils règnent mais ne gouvernent pas.
Selon l'expression du général de Gaulle, ils sont là pour « inaugurer les chrysanthèmes ».
Ce doute sur la légitimité des monarques était sans doute la condition pour que s'établisse la démocratie.
Voici la toile de Sir John, peinte donc sous la Reine Victoria, laquelle ne serait jamais montée sur le trône si les petits princes représentés avaient survécu et régné.
Il y a quelques inconséquences dans les regrets des Anglais à l'égard de ces petits princes (qui n'étaient sûrement pas aussi avenants ni aussi lisses qu'ils sont représentés).
Rien de transcendant comme toiles.
L'intérêt de l'exposition est surtout sociologique.
Comme illustration de celle-ci on se sert d'une partie d'une toile de Sir John Everett Millais (ce nom vous dit quelque chose de l'académisme du peintre -et de toutes les toiles de l'exposition d'ailleurs).
Cette toile s'intitule « Les Princes captifs de la Tour ».
Il s'agit des enfants d'Édouard IV, Édouard V et son frère Richard de Shrewsbury, que leur oncle Richard III (celui qui voulait échanger son royaume pour un cheval selon Shakespeare) avait fait déclarer enfants illégitimes (ils l'étaient probablement), enfermer à la Tour de Londres et, sans doute, exécuter.
Les Anglais sont fascinés par ces enfants assassinés (ils avaient respectivement 13 et 10 ans) comme les Français l'ont longtemps été par Louis XVII, le fils de Louis XVI, et les Russes par la grande-duchesse Anastasia.
On peut considérer qu'avec leur oncle assassin, ces petits princes sont les derniers représentants des dynasties légitimes anglaises, héritières des conquérants normands.
Les dynasties qui commencent après eux à exercer le pouvoir ne peuvent pas vraiment être considérées comme légitimes (Tudor, Stuart, Hanovre (ou mieux, Brunswick-Lüneburg), Saxe-Cobourg-Gotha, Oldenbourg -ces deux dernières, parce qu'elles sont respectivement allemande et scandinave, sont déguisées toutes deux sous le nom anglais de «Windsor»).
Car ces dynasties ne descendent des dynasties légitimes que par les femmes, ce qui, dans l'esprit des gens qui ont vécu avant notre époque, ne peut avoir semé que le doute sur leur légitimité réelle.
Mais ainsi fonctionne la monarchie anglaise depuis sa fondation, toujours en état d'incertitude sur la légitimité de celui (ou celle) qui règne.
C'est la raison pour laquelle ces monarques, depuis le début du 18e siècle, règnent mais ne possèdent pas vraiment (pas du tout, à franchement parler) la souveraineté.
Ils règnent mais ne gouvernent pas.
Selon l'expression du général de Gaulle, ils sont là pour « inaugurer les chrysanthèmes ».
Ce doute sur la légitimité des monarques était sans doute la condition pour que s'établisse la démocratie.
Voici la toile de Sir John, peinte donc sous la Reine Victoria, laquelle ne serait jamais montée sur le trône si les petits princes représentés avaient survécu et régné.
Il y a quelques inconséquences dans les regrets des Anglais à l'égard de ces petits princes (qui n'étaient sûrement pas aussi avenants ni aussi lisses qu'ils sont représentés).
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