C'est une gravure de Laure de Noves, par mariage Laure de Sade et, de ce fait, ancêtre du marquis de Sade*, lequel (si on peut résumer sommairement sa littérature) a tout fait pour donner mauvaise réputation à la liberté (en tous cas à la liberté absolue, et la liberté quand elle n'appartient qu'à quelques-uns, les nobles et les membres du clergé à son époque, les riches aujourd'hui).
Mais ce n'est pas à cause de son improbable descendant que je vous la présente mais pour avoir permis la poésie de Pétrarque.
Poésie en langue vulgaire, c'est-à-dire en toscan, et qui est la source du grand fleuve de la poésie pétrarquisante en Occident (toute la poésie occidentale moderne ?).
La poésie qui semble amplifier tous les sentiments et toutes les émotions.
La poésie de l'hyperbole.
Laure a permis aussi, par conséquent, la gloire du sonnet, le support principal de cette poésie (et de bien d'autres).
Voici la plaque qui, à Avignon, identifie le lieu et la date de la vision (oui, vision) de Pétrarque, celle au milieu de laquelle Laure de Noves, comme une déesse antique, lui est apparue et lui a inspiré le « sublime amour » qui fonde sa poésie :
Et voici le sonnet (disposé selon la disposition originelle que lui a donnée le poète) que Pétrarque a consacré à cette vision:
Benedetto sia 'l giorno, e 'l mese, e l'anno,
e la stagione, e 'l tempo, e l'ora, e 'l punto,
e 'l bel paese, e 'l loco ov' io fui giunto
da' duo begli occhi, che legato m'hanno;
e benedetto il primo dolce affanno
ch'i' ebbi ad esser con Amor congiunto
, e l'arco, e le saette ond'i' fui punto,
e le piaghe che 'n fin al cor mi vanno.
Benedetto le voci tante ch'io
chiamando il nome de mia donna ho sparte,
e i sospiri, e le lagrime, e l' desio;
e benedetto sian tutte le carte
ov'io fama l'acquisto, e l' pensier mio,
ch'è sol di lei, si ch' altra non v' ha parte.
[Traduction proposée, en grande partie, ici, et disposée selon la disposition maintenant habituelle en français des sonnets:
Béni soit le jour
Béni soit le jour, bénis le mois, l'année
Et la saison, et le moment et l'heure, et la minute
Béni soit le pays, et la place où j'ai fait rencontre
De ces deux yeux si beaux qu'ils m'ont ensorcelé.
Et béni soit le premier doux tourment
Que je sentis pour être captif d'Amour
Et bénis soient l'arc, le trait dont il me transperça
Et bénie soit la plaie que je porte en mon cœur
Bénies soient toutes les paroles semées
À proclamer le nom de celle qui est ma Dame
Bénis soient les soupirs, les pleurs et le désir.
Et bénis soient les poèmes
De quoi je sculpte sa gloire, et ma pensée
Tendue vers elle seule, à nulle autre pareille. ]
Et voici Pétrarque, l'immortel, mort aujourd'hui en 1374 (la veille de son anniversaire de naissance en 1300), et toujours vivant:
* C'est lui qui, paradoxalement, est à l'origine des mots « sadique »et « sadisme » dans toutes les langues, et non sa douce ancêtre, comme vous le pensez bien.
Mais ce n'est pas à cause de son improbable descendant que je vous la présente mais pour avoir permis la poésie de Pétrarque.
Poésie en langue vulgaire, c'est-à-dire en toscan, et qui est la source du grand fleuve de la poésie pétrarquisante en Occident (toute la poésie occidentale moderne ?).
La poésie qui semble amplifier tous les sentiments et toutes les émotions.
La poésie de l'hyperbole.
Laure a permis aussi, par conséquent, la gloire du sonnet, le support principal de cette poésie (et de bien d'autres).
Voici la plaque qui, à Avignon, identifie le lieu et la date de la vision (oui, vision) de Pétrarque, celle au milieu de laquelle Laure de Noves, comme une déesse antique, lui est apparue et lui a inspiré le « sublime amour » qui fonde sa poésie :
Et voici le sonnet (disposé selon la disposition originelle que lui a donnée le poète) que Pétrarque a consacré à cette vision:
Benedetto sia 'l giorno
Benedetto sia 'l giorno, e 'l mese, e l'anno,
e la stagione, e 'l tempo, e l'ora, e 'l punto,
e 'l bel paese, e 'l loco ov' io fui giunto
da' duo begli occhi, che legato m'hanno;
e benedetto il primo dolce affanno
ch'i' ebbi ad esser con Amor congiunto
, e l'arco, e le saette ond'i' fui punto,
e le piaghe che 'n fin al cor mi vanno.
Benedetto le voci tante ch'io
chiamando il nome de mia donna ho sparte,
e i sospiri, e le lagrime, e l' desio;
e benedetto sian tutte le carte
ov'io fama l'acquisto, e l' pensier mio,
ch'è sol di lei, si ch' altra non v' ha parte.
[Traduction proposée, en grande partie, ici, et disposée selon la disposition maintenant habituelle en français des sonnets:
Béni soit le jour
Béni soit le jour, bénis le mois, l'année
Et la saison, et le moment et l'heure, et la minute
Béni soit le pays, et la place où j'ai fait rencontre
De ces deux yeux si beaux qu'ils m'ont ensorcelé.
Et béni soit le premier doux tourment
Que je sentis pour être captif d'Amour
Et bénis soient l'arc, le trait dont il me transperça
Et bénie soit la plaie que je porte en mon cœur
Bénies soient toutes les paroles semées
À proclamer le nom de celle qui est ma Dame
Bénis soient les soupirs, les pleurs et le désir.
Et bénis soient les poèmes
De quoi je sculpte sa gloire, et ma pensée
Tendue vers elle seule, à nulle autre pareille. ]
Et voici Pétrarque, l'immortel, mort aujourd'hui en 1374 (la veille de son anniversaire de naissance en 1300), et toujours vivant:
* C'est lui qui, paradoxalement, est à l'origine des mots « sadique »et « sadisme » dans toutes les langues, et non sa douce ancêtre, comme vous le pensez bien.
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