lundi 24 mars 2008

Notre désir est plus fort que nous

Pour enfoncer encore le clou de la note précédente à propos du désir, voici ce que j'apprends tantôt de celui de René Descartes (à droite son portrait par Franz Hals), philosophe de la raison et qui a donné son nom à ce qu'on a appelé après lui le «cartésianisme».
Il est connu par son Cogito ergo sum («je pense donc je suis») que l'on sert à toutes les sauces (voir ci-dessous un dessin qui jette une pierre dans mon jardin).
Descartes donc raconte dans sa correspondance qu'il a toujours été passionnément attiré par les femmes qui louchent et il croit découvrir l'origine de cette attirance, qui l'étonne et ne lui semble pas raisonnable, dans le fait que dans son enfance il avait beaucoup aimé une jeune fille aux yeux qui louchaient.
Légèrement j'espère (mais ce qui me fait écrire cela c'est la structure de mon propre désir qui fait que je ne pourrais pas être attiré par une jeune fille qui loucherait beaucoup: c'est plus fort que moi. Mais peut-être le serais-je dans certaines circonstances, on ne peut jurer de rien).
Cela avait marqué son désir pour le reste de sa vie.

Comment mieux exprimer l'indépendance de notre désir par rapport à notre raison, par rapport à notre cœur et par rapport à l'opinion.
Quelle rencontre ou quel événement oublié a ainsi marqué le nôtre -qui nous étonne tant parfois et nous semble totalement étranger à ce que nous croyons être?
Pourtant, cet étranger, certains pensent qu'il est davantage nous que nous-même.

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