samedi 22 mars 2008

Montagne Sainte-Victoire, Art, Vie

Cette photo représente la Montagne Sainte-Victoire telle que nous pouvions l'apercevoir de notre appartement du 4 avenue Victor-Hugo à Aix-en-Provence (remarquez la ressemblance entre les noms Victor et Victoire).
Au premier plan, sur la mer des toits comme je l'ai déjà dit, la flèche de l'église Saint-Jean de Malte.
Cette montagne nous ne l'aurions peut-être pas vue comme nous l'avons vue, ni cherché à la voir comme nous l'avons fait si nous ne l'avions pas connue par les tableaux de Cézanne qui en avait fait un des objets privilégiés de sa peinture. Comme dans ce tableau de lui:

Car ainsi que l'écrivait Oscar Wilde:

La Vie imite l'Art beaucoup plus que l'Art n'imite la Vie.

Il ajoute:

[O]n ne voit une chose que lorsqu'on en voit la beauté. C'est alors seulement qu'elle naît à l'existence [...]. De nos jours (il parle de la fin du 19e siècle à Londres), les gens voient les brouillards [...] parce que peintres et poètes leur (en) ont appris le charme mystérieux.

Cette montagne, par la fenêtre de notre appartement, chaque jour nous pouvions la voir, elle existait à nos yeux. Parce que
Cézanne,(à gauche en 1861, en photo; à droite en autoportrait en 1875) dans ses tableaux, l'avait transformée pour nous en réalité. Par son art il avait créé pour nous un objet qui, sans lui, n'aurait pas existé à nos yeux, et aux yeux de beaucoup d'autres.
Ou alors cet objet n'aurait existé que d'une existence diminuée: l'existence d'une montagne parmi d'autres, pas plus intéressante qu'une autre, négligeable.
Pour vous, visiteurs, parce que je vous l'ai présentée ici, que je l'ai mise en relation avec l'art de
Cézanne, elle existera dorénavant d'une manière différente si vous la connaissiez déjà, et elle existera vraiment même si vous ne l'avez jamais vue.
Et si, un jour, vous la voyez avec vos yeux, elle aura une existence plus saisissante puisque vous l'aurez connue triplement en quelque sorte: par vos yeux, par les miens, par les yeux de
Cézanne.
L'art aura créé de la réalité, plus de réalité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire