En 1993, Tim Berners-Lee a révolutionné l'humanité en convainquant le CERN de placer le World Wide Web dans le domaine public, gratuitement, sans brevets ni redevances. Alors qu'il travaillait au laboratoire européen de physique des particules, il avait développé les fondements essentiels de ce que nous appelons aujourd'hui le Web : HTML, HTTP, les URL et le premier navigateur web, le tout afin de résoudre le problème des systèmes informatiques déconnectés utilisés par les scientifiques du monde entier.
Ce qui rendait sa décision si remarquable, c'était le contexte.
Deux mois seulement auparavant, l'Université du Minnesota avait annoncé l'instauration de redevances pour Gopher, le principal concurrent du Web. Les utilisateurs étaient indignés. Ils y voyaient une trahison de la culture ouverte d'Internet. Gopher, qui était alors plus populaire que le Web, ne s'en est jamais remis. Cette décision de licence a « tué socialement » la plateforme, selon l'un de ses développeurs.
Berners-Lee a constaté les conséquences et a choisi la voie inverse.
Il a milité pour que le CERN mette son invention à disposition gratuitement et pour toujours. Sans brevets. Sans restrictions. N'importe qui pouvait s'en servir. Le CERN, conscient du potentiel du web et des dangers liés à Gopher, accepta. Le 30 avril 1993, ils signèrent un document cédant tous leurs droits de propriété intellectuelle.
« Si la technologie était restée ma propriété et sous mon contrôle total, elle n'aurait probablement pas connu un tel succès », expliqua plus tard Berners-Lee. « On ne peut pas proposer un espace universel et en même temps en garder le contrôle. »
En quelques mois, le trafic web explosa. Mosaic fut lancé, suivi de Netscape. Puis Yahoo, Amazon, eBay, Google. Toute l'économie moderne du savoir est née d'un code que Berners-Lee refusa de posséder.
Il fut anobli par la reine Élisabeth II en 2004 et reçut le prix Turing – le prix Nobel de l'informatique – en 2016. Mais son invention ne fit jamais de lui un milliardaire. Interrogé sur les raisons de cette question, il a répondu : « Cette question sous-entend que l’on ne mesure la valeur d’une personne qu’à son patrimoine. Or, une personne se définit par ses actes, ses paroles, ses convictions, et non par ce qu’elle possède en banque. »
Son héritage est un exemple éloquent : parfois, l’impact le plus important ne vient pas de la possession de ses créations, mais de leur diffusion.
Ce qui rendait sa décision si remarquable, c'était le contexte.
Deux mois seulement auparavant, l'Université du Minnesota avait annoncé l'instauration de redevances pour Gopher, le principal concurrent du Web. Les utilisateurs étaient indignés. Ils y voyaient une trahison de la culture ouverte d'Internet. Gopher, qui était alors plus populaire que le Web, ne s'en est jamais remis. Cette décision de licence a « tué socialement » la plateforme, selon l'un de ses développeurs.
Berners-Lee a constaté les conséquences et a choisi la voie inverse.
Il a milité pour que le CERN mette son invention à disposition gratuitement et pour toujours. Sans brevets. Sans restrictions. N'importe qui pouvait s'en servir. Le CERN, conscient du potentiel du web et des dangers liés à Gopher, accepta. Le 30 avril 1993, ils signèrent un document cédant tous leurs droits de propriété intellectuelle.
« Si la technologie était restée ma propriété et sous mon contrôle total, elle n'aurait probablement pas connu un tel succès », expliqua plus tard Berners-Lee. « On ne peut pas proposer un espace universel et en même temps en garder le contrôle. »
En quelques mois, le trafic web explosa. Mosaic fut lancé, suivi de Netscape. Puis Yahoo, Amazon, eBay, Google. Toute l'économie moderne du savoir est née d'un code que Berners-Lee refusa de posséder.
Il fut anobli par la reine Élisabeth II en 2004 et reçut le prix Turing – le prix Nobel de l'informatique – en 2016. Mais son invention ne fit jamais de lui un milliardaire. Interrogé sur les raisons de cette question, il a répondu : « Cette question sous-entend que l’on ne mesure la valeur d’une personne qu’à son patrimoine. Or, une personne se définit par ses actes, ses paroles, ses convictions, et non par ce qu’elle possède en banque. »
Son héritage est un exemple éloquent : parfois, l’impact le plus important ne vient pas de la possession de ses créations, mais de leur diffusion.


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